Critique Red Faction: Origins [2012]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le samedi 22 décembre 2012 à 14h22
Le messie de Mars
Depuis qu’il a perdu sa femme et sa fille, assassinées par - selon le rapport officiel - un commando de Marauders, Alec Mason, ancien leader de la Red Faction et héros de la cité d’Eos, n’est plus que l’ombre de lui-même. Un véritable ivrogne. Une épave. C’est Jake, son fils, qui a pris sa succession en s’engageant dans la célèbre milice. Aujourd’hui, le jeune officier se voit confier une mission d’importance: récupérer du matériel dans l’épave d’un vieux vaisseau de l’EDF (Earth Defense Force) qui dérivait dans l’espace depuis la fin de la guerre. Gros problème: le crash a eu dans les Badlands (désignée dans le film sous le nom de Zone Disputée), non loin du territoire des Marauders.
Quand Jake et son détachement arrive sur les lieux, ils se rendent compte que les Marauders ne sont pas les seuls à leur disputer le contrôle de l’épave. Qui sont ces étranges soldats blancs? Et pourquoi semblent-ils si familiers à Jake?
Red Faction: Origins est un téléfilm de science-fiction qui se déroule dans l’univers d’une célèbre série de jeux vidéo éditée par THQ. Chronologiquement parlant, son récit se déroule quelques temps après celui de Red Faction : Guerilla, c’est à dire après la chute de l’EDF, le consortium industriel terrien qui contrôlait jusqu’alors l’exploitation de la planète Mars. On y retrouve d’ailleurs, dans un rôle de soutien, Alec Mason, qui n’était autre que le personnage principal du troisième volet de la franchise (incarné par le joueur). L’environnement géopolitique, lui, est approximativement le même avec une situation tendue, une guerre larvée entre deux anciennes nations alliées: les Colons et les Marauders. Ces derniers sont les descendant des employés de l’Ultor, la première corporation a avoir exploité le sol de la planète.
Pour ce qui est du décorum, force est de dire que le film colle assez bien à l’univers style «révolution prolétaire» qui faisait la marque de Red Faction: Guerilla. Le jeu se déroulant dans des décors industriel assez rudimentaires, il n’a pas été trop difficile pour la production de les retranscrire à l’écran. Pour les extérieurs, Michael Nankin (téléaste expérimenté qui a œuvré sur des séries comme Caprica et Battlestar Galactica) s’est contenté d’appliquer quelques filtres sur des paysages désertiques pour donner l’impression d’un environnement martien. Par contre, quand l’on se penche sur l’histoire, on constate que ce téléfilm de co-produit par Syfy et Universal exploite des éléments inédits, à commencer par les personnages. La déchéance d’Alec Mason est assurément une idée pertinente, qui le positionne loin du personnage héroïque (et stéréotypé) du jeu vidéo. L’introduction d’un personnage féminin d’origine terrienne amène le groupe vers quelques rapports sociaux intéressants. Enfin, le fils Mason, de par ses origines (il est le fruit d’un amour «interdit" entre un colon et une marauder), apparaît comme le symbole d’une nouvelle génération. Le scénario, lui, se présente comme une quête: celle d’un jeune homme qui part à la recherche d’une soeur présumée décédée. Le spectateur va donc accompagner le héros dans son voyage à la surface d’une planète Mars terraformée, qui peut être appréhendée comme une sorte de Far West futuriste, avec ses petites communautés indépendantes, ses villes minières et ses «autochtones» aux moeurs tribales (au profil très proche de celui des Fremens de Dune). Au final, rien de très original, mais le tout est ficelé sans réel accroc.
L’obsession qui hante Jake va l’amener à déserter. Ses investigations vont le conduire dans une région reculée de la planète où il va trouver une amitié inattendue (et, par la même occasion, les deux personnages les plus marrants du métrage) et les réponses à ses questionnements. Cependant, paradoxalement, c’est à partir de ce moment que le film part vraiment en vrille, avec la découverte d’un environnement en toc, de personnages secondaires trop caricaturaux (des méchants très méchants, et très cons), et une soudaine montée en puissance dans le domaine de l’action qui est mis à mal par des effets spéciaux très perfectibles et une réalisation bien trop bonhomme. C’est mou, très mou, et cela ne correspond pas du tout à ce que voudrait nous offrir un récit dans lequel la survie des martiens se voit menacée par des terriens revanchards… et un peu crétins. De plus, l’on est pas épargné par les incohérences (comme une petite navette qui parvient à détruire un cuirassé) et les poncifs, comme le sacrifice du père qui retrouve ainsi son statut de héros (sous le regard ému du fiston).
L’interprétation apparaît comme l’un des aspects les plus positifs du film. Le rôle principal est tenu par Brian J. Smith. Les fans de science-fiction avaient pu l’apprécier dans Stargate Universe, ou il était convaincant dans la peau du lieutenant Matthew Scott (un personnage évoquant un peu le Lee Adama de Battlestar Galactica). Ici, il reprend à peu de chose près le même rôle, et il s’en sort plutôt bien. L’intéressant personnage féminin est interprété avec justesse par Danielle Nicolet (Caryn, dans Troisième planète après le soleil). Mais la bonne surprise de ce métrage est la présence au casting du génial Robert Patrick qui, malgré les années et quelques kilos en plus, a toujours autant de charisme. Dans le rôle d’Alec Mason, il apporte un incontestable poids dramatique à ce film qui frappe les esprits par son manque de force émotionnelle. Enfin, comme signalé, plus haut, impossible de distinguer les comédiens interprétant les méchants de service, tant leurs personnages sont insipides.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Téléfilm : Red Faction: Origins [2012]
Red Faction : Origins, de par son scénario très accessible, ne s’adresse pas uniquement aux fans de la franchise de THQ. Même s’il récupère le personnage principal de Red Faction : Guerilla, son récit pourrait être considéré comme une histoire de science-fiction indépendante, qui se déroule sur un planète Mars colonisée. Michael Nankin nous propose ici un spectacle télévisuel assez terne dans sa réalisation, doté d’effets spéciaux perfectibles, ce qui nous entraîne parfois sur le sentier de l’ennui. Tout n’est cependant pas à jeter. Le casting remplit sa fonction de manière très honorable et l’intrigue dans l’ensemble, n’est pas inintéressante. Dommage que les méchants de l’histoire soient si caricaturaux et stupides.
On a aimé
- Une intrigue correctement ficelée
- Un environnement crédible
- Robert Patrick
On a moins bien aimé
- Une réalisation terne
- Des méchants insipides
- Des effets spéciaux perfectibles
- Quelques incohérences flagrantes
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