Critique Urbanization [2012]

Avis critique rédigé par Amaury L. le lundi 20 mai 2013 à 15h59

Une ville anachronique.

La campagne anglaise s'éveillait tranquillement au rythme lancinant d'un soleil paresseux. Un homme habillé d'une redingote harmonieuse et d'un chapeau à la dernière mode londonienne tirait avidement sur son cigare longiforme. « Quel bel espace pour construire ma dernière usine de charbon, l'endroit est vraiment propice au développement de ma richesse », s'enorgueillit-il. Un rire gras et ambitieux confortait cet arrivisme narcissique.

Un matériel de roi.

Queen games fabrique de grosses boîtes et vend cher (environ 50 €) mais on comprend immédiatement pourquoi dès l'ouverture de Urbanization. On découvre un plateau épais qui représente une campagne vierge découpée en cases Terrain, de nombreux accessoires en bois de belle facture (maisons, usines, gratte-ciel, ressources...) et surtout de magnifiques billets de banques solides et étonnamment renforcés. Une réalisation irréprochable concernant le matériel.

Une règle avec des malfaçons.

Un énorme point noir entache la règle de Urbanization, elle est incomplète et imprécise sur de nombreux points délicats. De plus, Queen games n'a pas fait l'effort d'offrir un FAQ digne de ce nom malgré les requêtes de la communauté des joueurs.

Le but du jeu reste classique, marquer un maximum de points à la fin de la partie.

Urbanization dure six tours, lesquels comprennent quatre phases.

Lors de la première phase, on choisit une carte Personnage qui accorde un pouvoir pour la phase en cours. On continue avec une phase Action (quatre actions par joueur) où on construit des bâtiments (maison, gratte-ciel ou bâtiment administratif), on achète des terrains selon le prix en cours (minimum 1), on sème ou achète ou vend du blé, on prend des commandes, on attire des industries, on produit des ressources et éventuellement on collecte des taxes.

On termine le tour par la phase Administration avec la récolte de blé (si on a semé), la détermination du nombre d’habitants de sa ville (gain de points de victoire) qu'il faut ensuite nourrir (avec du blé). La partie se termine à la fin du sixième tour.

Les inventions, c'est le nerf de la guerre !

Johnny Ebsen est un auteur danois qui propose son premier jeu édité, Urbanization. Il s'agit d'un jeu de gestion et de développement qui reprend des idées tirées de grands standards comme Puerto Rico (choix d'un personnage et le pouvoir afférent). Cependant, la grosse faiblesse de ce jeu demeure ces règles incomplètes, laissant des zones d'ombres énervantes (que se passe-t-il si un joueur n'a plus de blé pour nourrir ses habitants, quand peut-on exactement attirer une industrie, et ainsi de suite). Après quelques efforts réflexifs et une logique emmagasinée avec l'expérience, Urbanization révèle quelques subtilités intéressantes dont la plus convaincante concerne l'inflation du prix d'achat des terrains. La raréfaction se traduit par une hausse significative des prix. Le principe est simple, quand on achète un terrain, tous les petits jetons (de valeur 1) qui étaient dessus doivent être dispatchés sur des parcelles non acquises. C'est une trouvaille ingénieuse qui symbolise parfaitement le phénomène de rareté et de hausse des prix.

Urbanization se joue agréablement et la réflexion accompagne les décisions, surtout pendant la phase Action toujours tendue (que faire, que privilégier?). On regrette l'action Passer une commande » qui n'est pas très intuitive. En effet, on stocke des ressources « virtuelles » (on ne peut immédiatement les utiliser pour les vendre par exemple). Pour en bénéficier, une production, au préalable l'acquisition de bâtiments adaptés est indispensable, demeure impérative. Cette gymnastique cérébrale gêne les participants qui ne comprennent pas la logique de ce mécanisme surprenant. De plus, lors de l'évaluation pour connaître le nombre d'habitants peuplant une ville, ces ressources « virtuelles » représentent un paramètre important (plus on en possède, plus la cité est peuplée, plus on marque des points). Déroutant lors des premières parties.

Urbanization se déroule sur six tours, une durée idoine afin de ne pas affaiblir l'ensemble avec quelques rounds inutiles (plus vraiment d'actions opportunes à accomplir) mais on remarque une variation limitée dans le déroulement. On commence toujours par acquérir des terrains (quatre ou cinq semblant le total optimal) et ensuite on se tourne vers les inventions les plus avantageuses (gain de ressources gratuit, gain de points de victoire en fin de partie...). On continue ainsi selon les acquisitions, les inventions récupérées, les personnages disponibles. Une certaine monotonie s'installe, les parties étant similaires les unes aux autres. Urbanization reste un bon jeu de développement, malgré des règles insuffisantes, mais qui ne délivre pas des sensations inédites au niveau de l'aspect ludique.

 

La conclusion de à propos du Jeu de société : Urbanization [2012]

Auteur Amaury L.
65

Urbanization est un jeu du danois Johnny Ebsen qui révèle de jolies qualités, la trouvaille pour l'inflation des prix du foncier est très intéressante. Toutefois, les règles incomplètes et imprécises handicapent sérieusement une pratique confortable et surtout aucune FAQ compense ce travail mal réalisé. Ensuite, malgré un matériel de très haute qualité, Urbanization ne constitue pas une surprise et ne renouvelle pas vraiment les jeux de développement. C'est un bon jeu, bien construit mais auquel il manque la petite flamme de l'innovation. Anachronique mais pas fantastique !

On a aimé

  • De bonnes idées.
  • Un matériel excellent.
  • Plaisant à jouer.

On a moins bien aimé

  • Les règles ! ! !
  • Pas de FAQ !
  • Pas très original.
  • Les cartes Personnage avec du texte en anglais (pour une version multilingue...).

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