Critique Atlantic Rim

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 16 juillet 2013 à 18h26

Quand Atlantic Rim avec ennui

Dans l'Océan Atlantique, une plateforme de forage libère une monstrueuse et belliqueuse créature abyssale, lointain parent de Godzilla et Behemoth, en version anorexique et cornue. A l’annonce de la nouvelle, dans les couloirs du Pentagone (parce-que, comme d'habitude, les autres pays s'en tamponnent le coquillard), c'est le branle-bas de combat. L'amiral Hadley propose alors de lancer contre la créature un nouveau type d'arme secrète: des robots géants pilotés par des as de la Navy. Ainsi, quelques heures plus tard, Jim, Red et Stacy, trois têtes brulées connues autant pour leurs frasques alcoolisées que pour leurs états de service, enfilent leurs robot-suit, combinaison couvertes de capteurs permettant de contrôler les mouvements des mechas, et plongent dans les profondeurs de l'océan pour en découdre avec la bête...

Aujourd'hui, cela n'étonne plus personne. Lorsqu’une major annonce la mise en production d'un blockbuster tonitruant et pétaradant, la compagnie The Asylum produit illico son copycat fauché destiné au marché vidéo. Enfin, quand je dis copycat, le plus souvent la ressemblance se résume à quelques lignes de pitch. Le reste, c'est en général une digression au scénario des plus débiles, à la réalisation bâclée et aux dialogues improvisés. On peut donc penser qu’Atlantic Rim, mockbuster de Pacific Rim, puise dans la même veine nawak que tous les autres produits présents dans le catalogue de la plus farfelue des compagnies indépendants. Pas sûr! Tous ceux qui visionneront Atlantic Rim avec cette certitude, et qui auront vu en salle le monster movie de Guillermo Del Toro, seront surpris de constater que, cette fois-ci, Jared Cohn, le réalisateur, Thunder Levin, Richard Lima et Hank Woon Jr., les scénaristes (oui, oui, ils étaient trois pour écrire ce script! Incroyable, non?) ont eu le nez assez fin, puisque le récit d'Atlantic Rim est assez « proche » de celui de son modèle.

Par contre, pour ce qui est de la réalisation, faire une comparaison entre ces deux films revient un peu à chercher les points communs entre le cuirassé USS Alabama et un bateau de plage en caoutchouc. Bien évidemment, le fossé qui sépare les deux métrages repose tout d’abord sur les moyens techniques mis à disposition (le film de The Asylum revient moins cher qu'un seul plan de Pacific Rim) mais aussi sur les choix de traitement. Si dans les deux cas, on se retrouve devant un mix de kaiju eiga et de Battlemech, dans celui d'Atlantic Rim, le choix de Jared Cohn s'est orienté vers un spectacle plus fun que spectaculaire, évoquant plus des super sentai naïfs comme Power Rangers et Bioman que des tokusatsu plus graves comme Evangelion ou les métaphores nucléaires de la Toho.

De part ce parti pris, les combats d'Atlantic Rim se résument en des affrontements destructeurs (pas de bon kaiju eiga sans dommages collatéraux!) mais légers entre une créature gigantesque, vaguement reptilienne, et trois robots bondissants (de taille largement inférieure à celle du monstre) mimant les gestes de pilotes gesticulant à l'intérieur de leurs cockpit et frappant dans le vide - spectacle hautement ridicule. A ce sujet, les spectateurs les plus attentif noteront que l'on apprend jamais comment lesdits pilotes grimpent dans leurs mechas, ni où se trouve le poste de pilotage. Quand leurs machines s'écrasent au sol, endommagées, ils sont retrouvés tout simplement à l'extérieur, vaguement choqués. Au final, il ressort de cette différence de taille (évoquant un peu les scènes d’attaques aériennes contre King Kong) l'impression de combats inégaux, les mechas ne semblant jamais réussir à percer le cuir du monstre antédiluvien, quand bien même ils sortent de leurs manches, comme un magicien sort un lapin de son chapeau, des épées et haches à double tranchant… Tant et si bien que l'on en arrive à se demander comment les héros vont réussir à sauver le mon... euh, l'Amérique. Mais c’est oublier l’esprit foutraque des créatifs de The Asylum (qui doit vraiment en être un). Contre toute attente, un militaire fou, obsédé du petit bouton rouge (mais non, pas celui-là, celui de la bombe nucléaire! Bande de pervers!), va les aider en réinventant involontairement la fusée porteuse.
Tout va se terminer dans l'espace.
Dans une naine blanche - Le corps astral, bien sûr. Vous m’aviez compris.

Dialogues débiles, situation surréalistes, incohérences (pourquoi tous ces cadavres ensanglantés au sol ?) décors cheap (mention spéciale au centre de communication du Pentagone, composée d’un ordinateur portage et d’une liaison micro Teamspeak) et effets numériques rudimentaires composent l'ordinaire des productions The Asylum. Oui, c’est vrai, c’est tout pourri.. Mais, souvent, ces défauts sont en partie compensés par la présence d'une ambiance potache et une réalisation sans temps mort, faisant ressembler le produit à une sorte de cartoon life (les images CGI, rustiques, appuient d'ailleurs fréquemment cette sensation) finalement assez digeste. Malheureusement, si les défauts cités plus haut sont bien présents, Atlantic Rim ne possède pas ces atouts. Le métrage, hormis lors ses deux scènes de combat (assez marrantes), est absolument soporifique, avec de nombreuses séquences dialoguées (sans intérêt, puisque l’on se moque totalement du sort qui attend les héros) qui plombent l'ambiance. Je crois même m’être un peu assoupi à l’occasion d’une pénible séquence de cantine militaire. Bref, on s’ennuie souvent. Atlantic Rim manque également de ces têtes connues qui, en général, s’amusent bien à cabotiner dans ce type de métrage décontractés. Corin Nemec, Michael Madsen, Lorenzo Lamas, Paul Logan, entre autres, se sont prêtés au jeu. Ici, seul Graham Greene possède une certaine notoriété, et il nous offre une performance bien fade. Et, enfin, Atlantic Rim est bien trop avare en bimbos en bikini. Et ça, c’est intolérable.

La conclusion de à propos du Film (Direct to Vidéo) : Atlantic Rim

Auteur Nicolas L.
30

Plutôt ennuyeuse, cette production The Asylum plagiant le célèbre Pacific Rim. Deux bastons assez amusantes n’arrivent pas à composer des assommantes séquences dialoguées, exploitant des personnages inintéressants. Au final, le métrage de Jared Cohn ne parvient pas à atteindre son objectif, à savoir nous offrir un spectacle suffisamment fun pour nous divertir et nous faire accepter la médiocrité de l’ensemble.

On a aimé

  • Quelques combats amusants
  •  

On a moins bien aimé

  • Un scénario débile
  • Réalisation médiocre
  • Effets spéciaux pourris
  • Souvent ennuyeux

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