Critique Le secret des Bartholons #2 [2018]

Tristan Pichard écrit pour les enfants et pour les ados. Il y a quelques mois, il nous a offert un roman fantastique Time Zone pour lecteurs de plus de 10 ans au pitch original : certaines des personnes nées un 29 février développent la capacité particulière de vivre un jour de plus les années non bissextiles. 24 heures bonus pendant lesquels ils font la fête mais n’ont pas le droit d’influencer le reste du monde. Ces personnes sont appelés Bartholons et, pour Manon et David, deux adolescents, le temps de l’Eveil est arrivé. Ils découvrent tous les deux leur étrange capacité et se retrouvent embarqués dans une histoire louche.

Quand la maison d’édition a demandé une suite à Time Zone à son auteur, celui-ci était bien embêté, il n’avait pas prévu de suite aux aventures de ces deux jeunes héros. Après avoir passé plusieurs semaines à réfléchir, il a décidé de se pencher sur le cas d’un des personnages secondaires du premier volume : Martine. Cette vieille bique a du cran et a aidé Marion précédemment. Dans le premier tome, elle se retrouve face à son curator un certain Gardamo, un homme étrange et Tristan Pichard a décidé de nous raconter en fil rouge tout au long de cette suite la relation de ces deux personnages exceptionnels.

Dans cette suite inattendue, l’histoire se complexifie par l’ajout d’éléments sur l’univers des Bartholons et en particulier de la Gelde. Inquiet pour Martine qui a disparu avec qu’un triste sire l’ait poursuivie, Manon et David enquête. Cette investigation les mènera jusqu’à la capitale. A Paris, ils visiteront la grande horloge et feront deux rencontres : le princeps, chef de la Gelde, fielleux sous des dehors de vieil homme affable mais aussi la nouvelle rector de Paris, chef locale des Bartholons, une femme érudite et fière. L’organisation et le passé de la Gelde se dévoilent ici et l'univers de Time Zone s'épaissit. Nous rencontrons aussi le personnage de Cèdre, énigmatique et charismatique qui agace profondément David.

Entre les soucis de cœur des jeunes tourtereaux qui ne savent comment gérer leur relation naissante et les dialogues proposés, l’auteur nous livre un texte vrai avec des problèmes d’ados réalistes, des questionnements qui feront écho aux lecteurs et lectrices les plus jeunes. En épaississant son univers, il offre une nouvelle profondeur à son histoire initiale : le père de Manon et le « vilain » du premier tome gagnent en enjeux et en personnalité.

Relire le premier tome prend un goût nouveau au regard de toutes les informations dévoilées dans ce roman.