Critique Doom Patrol [2019]

Les séries de super-héros se suivent... et ne se ressemblent pas. Si vous cherchez du contenu plus adulte et décalé dans ce genre souvent trop adulescent voir même carrément adolescent, voici votre caviar. Doom Patrol est une autre production du Arrowverse de DC Comics mais ce n'est pas exactement Flash ou Stargirl...

Résumé de la saison

Le Dr Niles Caulder a réuni dans son manoir une bien étrange ménagerie : un robot, une star de cinéma et un homme recouvert de bandages. Ils sont tous en convalescence car ce sont des victimes d'accidents aux conséquences inattendues. Alors qu'un ennemi incroyablement puissant se présente à leurs portes, ils vont devoir composer avec leurs situations pour empêcher un âne, un cafard et un rat de provoquer l'apocalypse...

La différence

Pour qu'une série de super-héros fonctionne après les dizaines de séries déjà sorties, il faut qu'elle présente ses différences par rapport au genre. Doom Patrol est l'adaptation du comics éponyme créé en 1963 et qui a connu beaucoup d'auteurs dont les prestigieux Grant Morrison ou John Byrne. Ce n'est pas une série de super-héros malgré ce qu'il paraît. Certes dans les comics, il s'agit d'une équipe de personnes avec des pouvoirs qui combattent le crime mais la série n'en est pas à ce moment là de leur histoire. Les protagonistes sont des gens normaux qui cherchent à se reconstruire après une tragédie.

Ils ont vécu des expériences traumatisantes et doivent comprendre ce qui leur arrive. De plus, ce sont des individus qui avaient atteint un rêve : star de cinéma, pilote d'essai ou de course. Ils doivent donc aussi composer avec des ego surdimensionnés, de la culpabilité et des rendez-vous manqués. Il résulte des personnalités extravagantes, voir égoïstes qui ne sont pas fait pour le travail en équipe et encore moins pour être des héros.

Doom Patrol est en fait une série fantastique où les héros sont victimes de super-pouvoirs...

Bourrée de qualités

La série est dans tous les cas une surprise. Une réalisation impeccable, avec des effets spéciaux efficaces, donne à l'ensemble une ambiance sombre, un peu surannée et délirante. L'histoire est menée avec un rythme qui oscille entre rapide et poétique. Et surtout, elle n'hésite pas à briser le 4^ème mur ni à construire des situations complètement incongrues.

Le casting est remarquable et ecclectique : Timothy Dalton (Licence to kill) , Brendan Fraser (La Momie), Matthew Bomer et Alan Tudik (Firefly) en super-méchant vous raviront entre cabotinage et gravité. Ils arrivent à divertir malgré le ton lourd de certains moments, mais aussi à délivrer une réflexion intelligente sur leur condition très humaine. L'une des forces de DC Comics est la cohérence, le réalisme de ses héros dans un univers étrange et cette adaptation retranscrit bien cela.

Attention néanmoins, Doom Patrol n'est pas une série pour enfant, ni pour les âmes sensibles. Il y a du sang, quelques seins nus et des thèmes comme le suicide qui peuvent paraître compliqués...

Pour qui ?

Définitivement pour un public adulte, Doom Patrol s'adresse à ceux qui aime un peu d'absurde dans un contenu solide et cohérent. Même s'il est complètement possible de ne pas les voir, la série grouille de références que les amateurs de comics ne manqueront pas d'apprécier. Assez longue avec ses 15 épisodes, elle pose bien ses bases sans temps mort mais ne vous attendez pas à des combats non stop, le morceau de bravoure de la saison étant une séance de thérapie de groupe.