BIFFF 2015 : Notre avis sur Lupin III de Ryuhei Kitamura
Edgar cambrioleur en mauvais live
L'avis de Richard B sur Lupin III
Notre deuxième film de ce dimanche au BIFFF reste japonais et se trouve être le parfait contre-exemple du précédent (Kenshin 3). Si l'adaptation du dessin en live de Kenshin est une parfaite réussite ce n’est pas du tout le cas de Lupin III, nommé en France Edgar de la Cambriole.
Pour se remettre dans le contexte, ou pour ceux qui ne connaissent pas Edgar de la Cambriole, il s'agit d'une série de manga et d'anime créée en 1967 par Kazuhiko Katô et dont le héros est le petit-fils d'Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur créé par Maurice Leblanc. En France le nom d’Edgar est utilisé en place de Lupin pour des raisons de droits. La plus notable des adaptations reste jusqu'ici Le Château de Cagliostro de Hayao Miyazaki. Il faut savoir qu'en plus de la série animée que nous connaissons en France, il existe déjà un grand nombre d'adaptations en téléfilms, films d'animation ou OAV. Nous n’irons pas comparer cette nouvelle vision orchestrée cette fois par Ryuhei Kitamura (Azumi, The Midnight Meat Train, No One Lives) aux autres puisque nous n’avons vu aucun des téléfilms autour de ce personnage. Après il apparaît certain que cette version cinématographique a dû profiter d'un budget honorable qui donne un aspect technique supérieur, mais cela n’a pas eu d’impact sur la qualité du produit final.
Entre voleurs on aime se titiller et jouer de la rivalité, pour autant on conserve un certain sens d'honneur. Ce code est rompu lorsqu'au moment du partage des gains la fiesta se termine par une tuerie et le vol du très convoité collier de Cléôpatre. Lupin III décide donc de monter une équipe pour se venger et prouver que dans la famille on ne se laisse pas abattre.
Alors d'accord, on aime beaucoup Midnight Meat Train, n'empêche que la réalisation de Ryuhei Kitamura sur ce Lupin III laisse à désirer. La direction de la photographie de Pedro J. Márquez est à la hauteur des normes d'aujourd'hui et donne un rendu visuel plutôt agréable, mais c'est un peu la seule qualité qu'on peut trouver à cette version de Lupin III. Pour ne pas être de mauvaise foi, il y a une ou deux idées expérimentales de mise en scène intéressantes, mais c’est peu sur un film qui dure plus de deux heures et où le temps semble avancer au ralenti. Car Lupin III c'est long, très long, tant les enjeux dramatiques sont proches du néant, que les personnages sont peu attachants et que tout est acquis d'avance. C'est simple, vous pourriez regarder les 20 premières minutes, partir de la salle et revenir pendant les 20 dernières avec l'impression de n'avoir rien raté.
Il faudrait que Ryuhei Kitamura nous explique l'intérêt de filmer des roues d'une Jeep qui roule sur de la terre, des plans où un personnage s'entraîne à couper des arbres avec son sabre, ou encore pourquoi les méchants attendent bêtement de se faire attaquer et laissent arriver tout doucement nos héros alors qu'ils viennent de franchir la porte à coup de bazooka. Et si quelqu'un d'important vient à mourir, ne vous en souciez pas, il est oublié au bout de 2 minutes et notre cher Lupin reprend la pause et le sourire. Car là encore c'est intenable de voir toutes les minutes un personnage cabotiner (rire bêtement à coup de ha ha ha) et de faire belle figure de style devant la caméra comme si c’était plus important que l'action elle-même. Ryuhei Kitamura a oublié qu'il ne s'agissait pas ici d'un dessin animé de 25 minutes, mais d'un film live et cela en devient réellement insupportable.
Puis le montage et l'aspect grand spectacle ne sauve pas l'affaire. Le découpage des plans semble tellement aléatoire, les chorégraphies si approximatives – ou sur-découpées – que les séquences censées nous en mettre plein la vue, nous laissent de marbre à en devenir ennuyeuses.
Bref, Lupin III est une énorme déception et surtout un mauvais film.
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