BIFFF 2015 : Notre avis sur German Angst
Le film polémique du BIFFF 2015 ?
L'avis de Richard B sur German Angst
German Angst sera le film polémique de l'année 2015 du BIFFF. Les défenseurs du film pourront se faire traiter de tous les noms, car si on ne déchiffre pas les codes, si on ne se pose pas pour y réfléchir, votre première réaction sera le rejet. Je ne suis pas personnellement un fan des anthologies ou des films favorisant l'ultra violence, German Angst est clairement dans ces deux registres, et pourtant ce film allemand est, avec du recul, la meilleure anthologie vue depuis bien longtemps. C’est aussi un véritable film de BIFFF et l'un des plus intéressants de la sélection même s’il n'est pas de ceux qu'on reverra facilement.
Tout cela mérite d'être développé.
German Angst propose 3 histoires totalement différentes. La première des histoires met en scène une jeune fille passionnée par les cochons d'Inde et en particulier par leur castration, chose qu'elle aimerait bien tester aussi sur son père attaché et bâillonné dans la chambre d'à côté. La seconde partie suit les mésaventures d'un couple de sourds-muets passionné par les rites chamaniques qui vont avoir la mauvaise idée de vouloir s'accoupler dans un lieu ou des Skinheads néonazis y ont établi leur territoire. Enfin, le dernier acte, racontera comment un photographe reconnu et vaniteux, va tomber aveuglément sous le charme d'une demoiselle, ce qui le conduira à s'aventurer dans des soirées privées quelque peu spéciales.
En lisant le résumé des différentes histoires, vous avez déjà une idée des sujets délicats qui sont abordés. Le rythme lent, limite poétique, et la voix off d’une fillette qui nous raconte tout va mettre vos nerfs à rude épreuve. En effet, Jörg Buttgereit (Nekromantik) va vous apprendre les différents stades d'une opération qu'on peut réaliser sur un cochon d'Inde, images à l’appui. Mais ce n'est rien comparé au suivant. Car lorsque arrive le récit de Michal Kosakowski et que l'on découvre un néonazi pleurant sur sa condition alors qu’il torture un couple de Polonais sourds et muets, il y a de quoi éprouver un rejet total d’un film trop proche d’un racisme radical prônant les valeurs du nazisme. Mais ce ne serait qu’une réaction à une compréhension au premier degré du film alors que les détails nous prouvent le contraire de ce qu’il montre.
En fait, Michal Kosakowski renverse les positions de forces et de faiblesses avant de les rétablir, et explique que la haine et la violence sont dans l'homme, que par peur, certains continuent à suivre la voie de la violence pour ne pas mettre leur propre vie en danger, que les forts prendront injustement toujours plaisir à profiter des faibles. Plus que le Nazisme, Michal Kosakowski, via la l’histoire de l'Allemagne constate que la haine se trouve partout, qu’elle est toujours d'actualité dans le monde et que la lutte contre ce fléau est un éternel recommencement. Un sujet difficile à traiter tant psychologiquement que visuellement mais qui marque les esprits. Le film a le mérite de s’y aventurer et de poser les bonnes questions pour débattre autour de ce problème, même s’il est difficile à regarder.
La troisième histoire est réalisée par l'initiateur de ce projet d'anthologie, Andreas Marschall. Nous sommes heureux d’y retrouver son sens du détail et de la couleur qu’on avait apprécié dans son film Mask. Cette troisième histoire apparait comme la moins provocatrice et la plus conventionnelle mais elle se rapproche le plus d'un esprit « Contes de la crypte » et plaira certainement au plus grand nombre. Bien réalisée, l’histoire nous plonge dans la mythologie de la Mandragore où ses propriétés propices à générer des hallucinations et ses principes actifs utiles en sorcellerie seront évoquées. Andreas Marschall profite de ces différents aspects pour offrir un moment assez impressionnant à la lisière du cinéma de Cronenberg d'antan.
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Publié le jeudi 16 avril 2015 à 14h22
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