Critique Le Dernier Voyage du Demeter

Si vous pensez avoir tout vu sur les vampires, des plus grandiloquents aux plus discrets, des plus pitoyables aux plus effrayants, peut être que 2023 va vous faire repenser ce vieux mythe transylvanien. Car aujourd'hui, nous avons pris le bateau pour partir en croisière avec un invité de marque, une célébrité et nous avons pu assister au Dernier Voyage du Demeter....

Résumé:

Le Démeter est un bateau de commerce qui part de Transylvanie pour se rendre à Londres. A son bord, Clemens, un médecin noir, cherche à rentrer en Angleterre après une expérience trouble en Europe de l'Est. Pendant ce temps, des Bohémiens amènent une cargaison étrange bien cachée du soleil. Après le départ, les animaux ont un comportement étrange et les disparitions commencent...

Une tentative réaliste:

Le dernier voyage du Démeter est un film américain réalisé par le Norvégien André Ovredal, plutôt un habitué de la télévision même s'il a excellé en Europe dans un cinéma plutôt indépendant. L'objectif principal du film est d'offrir une expérience réaliste aux spectateurs. C'est le cas déjà dans la reconstitution historique, autant dans le décor que dans le costume que dans le comportement des marins à la fois rustres mais humains dans leurs motivations. La première demi-heure sert principalement à cette mise en place et malgré une latence, elle est bien utilisée. Nous apprenons à connaître les personnages et nous nous attachons à eux...

Oui, c'est en effet très classique de ce genre. Car après avoir entrevu les personnages, ils vont se retrouver "inviter" à rencontrer leur cargaison: Le fameux Comte Dracula. Car le Démeter est le bateau qu'a choisi Bram Stoker pour faire voyager le célèbre vampire. Il s'agit d'un chapitre de son roman, écrit sous la forme d'un journal par le capitaine du bateau. Tout cela est donc très parcellaire, ce qui donne une liberté certaine au réalisateur pour faire d'une film une oeuvre plus profonde...

Une tentative différente:

Il est difficile de décrire ce film sans faire de spoiler. Mais ce qu'il faut remarquer est qu'il cherche à faire des surprises. A ce titre, il ne se passe pas exactement comme le livre le voudrait, les puristes apprécieront les différences. En particulier, le fait d'utiliser un héros noir, une femme qui cherche à reprendre sa vie en main comme protagonistes principaux apporte des thèmes différents à opposer au mythe du vampire. Le Comte quant à lui est très éloigné du dandy de Gary Oldman et plus proche du vampire moderne, plus bestial, plus monstrueux avec cette intelligence retors.

Tout cela nous est délivré par des acteurs de qualité, servis par une mise en scène qui utilise le huis clos à merveille. Les conversations sont tendues, les colères et les peurs ressortent avec une vérité qui mettent la pression. Elles sont même plus passionnantes que les scènes d'actions qui restent plus convenues à comparer. Si leur réalisation est propre, le suspense est parfois un peu prévisible et tiré par les cheveux. Attention car le Comte est un vrai monstre et il ne reculera devant rien pour accomplir son objectif, même les actions les plus violentes.