Critique Les Trois cartes #2 [1991]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 23 août 2005 à 10h21
La mise en place de l'intrigue
Ce roman se situe dans la continuité du premier tome. Il débute peu après la confrontation entre Roland et Walter. A bout de force, le pistolero s’est endormi sur la plage. Lorsqu’il se réveille, en pleine nuit, il constate que la marée montante a amené sur le sable d’énormes crabes mutants, qu’il appelle les homarstruausités (à ce que suis-je, a que sais-je). Il parvient à leur échapper mais il perd dans l’affaire le majeur et l’index de sa main gauche et, de plus, il est empoissonné par le venin des créatures.
Malade, Roland décide alors de longer la côte vers nord. Sur la plage, il va découvrir des portes qui mènent dans notre monde. La première mène le pistolero dans le New-York de 1987 où il prend contact avec Eddie, un passeur junky Prisonnier (première carte, voir le Pistolero) de l’héroïne, et le ramène dans son monde. Puis à travers une deuxième porte, il va se rendre toujours à New-York, mais en 1964, d’où il ramènera une femme black, Odetta Holmes, qui a perdu ses jambes lorsqu’elle fut poussée dans le métro par un sociopathe, Jack Mort. Elle est en fait la Dame d’Ombre (deuxième carte) car elle son cerveau abrite deux personnalités, Odetta, mais aussi Detta Walker, une femme au tempérament violent et malsain, qui n’a qu’une idée, tuer Roland et Eddie.
Grâce à l’amour d’Eddie, la double personnalité Odetta/Detta parvient à fusionner en une seule, pour créer le personnage de Susannah, qui deviendra plus tard officieusement madame Dean. Hanté par la vision de l’enfant Jake, le pistolero commence à réaliser l’identité de la personne désignée par la dernière carte, la Mort.
Alors là, accrochez-vous bien car cela décolle vraiment. Pendant tout le roman, Roland de Gilead est dans un sale état, empoisonné par les homarstruasités. On peut même dire qu’il est mourant. Lorsqu’il passe ces portes dimensionnelles, abandonnant son corps pour pénétrer dans l’esprit de Eddie puis dans celui de Odetta, il ne ressent plus la douleur mais s’inquiète de l’état de son enveloppe charnelle en péril qui reste de l’autre coté, allongé sur le sable. Logé dans le cerveau de ces deux hôtes, il vit leur quotidien, pouvant parfois intervenir voire prendre le contrôle de leur corps. Grâce à Eddie, Roland parvient à récupérer des médicaments indispensables à sa guérison (des antibiotiques) alors qu’il débarrasse le junky de ses commanditaires un peu violents.
Dans cet opus, la notion de Multivers est réellement mise en place, on apprend qu’il existe des portes dimensionnelles qui permettent de voyager dans d’autres versions de notre Terre mais aussi dans le temps. On n’apprend pas grand-chose sur Roland mais on sent qu’il porte un lourd fardeau, ce qui attise encore plus notre curiosité. En fait, les personnages principaux sont Eddie (on suit une grande partie de ses derniers instants sur notre Terre, et on fait connaissance avec son frère aîné) et le fascinant personnage de Odetta/Detta, à la double vie. Le livre est bien mené, Detta est vraiment inquiétante, Odetta très attachante, de même finalement qu’Eddie qui subit avec courage son sevrage et qui parvient à révéler Susannah.
Sans nul doute, Les trois cartes est le roman le plus bizarre de la saga. Ecrit de manière plus simple, il n’en reste pas moins assez complexe, voyage dimensionnel oblige. De plus, la narration de la double vie de Odetta/Detta ajoute à la confusion. Il est parfois difficile d’y retrouver ses petits, mais rassurez-vous, le jeu en vaut la chandelle car c’est également un des tomes les plus intéressants. On se croirait dans un épisode de la Quatrième Dimension. De toutes façons, les points qui nous semblent trop obscurs seront éclairés dans les tomes suivants. Les mystères de la Tour Sombre ne sont pas si faciles à déchiffrer et Stephen King sait à ce moment que la saga sera longue et il veut en garder sous le pied (pardon la plume). Il ne fournit alors que de furtifs indices de-ci delà, jouant avec nos nerfs, une aptitude qu’il maîtrise parfaitement.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Roman : Les Trois cartes #2 [1991]
Evolution plus sophistiquée du premier tome, on devine que King commence à avoir une idée de la route à parcourir pour trouver la Tour Sombre. Un roman bien écrit, un peu compliqué, mais surtout des personnages passionnants et une ambiance fantastique
On a aimé
- L'arrivée d'Eddie et de Susannah
- Une athmosphère unique et originale
- Des personnages intéressants
On a moins bien aimé
- Un peu complexe par moment
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