Critique Incident #1 [2009]

« Le progrès technologique, c'est comme une hache entre les mains d'un psychopathe. », c'est sur cette phrase que commence le premier des 5 chapitres, tous eux aussi agrémentés d'une des nombreuses citations d'Albert Einstein.

Annie va bientôt disparaître, exploser en une multitude de particules, mais elle ne le sait pas encore lorsqu'elle s'élève à plus de 5000 mètres grâce à une fusée dorsale. Ce qui devait être qu'un simple essai militaire se transforme en une lutte pour survivre lorsqu'un avion sous le commandement de ses supérieurs lui tire dessus. Au sol, Julie Martin prend des photos dans le désert lorsqu'elle perçoit l'explosion. Sans avoir le temps de se trouver un abri, elle reçoit des particules de métal en fusion. Julie, suite à cet accident, va très vite voir sa vie chamboulée et elle va devenir l'objet de convoitise de l'armée.

Auteur de Strangers in paradise, récompensé en 1996 comme meilleure série par un Eisner award, Terry Moore - après être passé sur des séries telles que Spider-Man Loves Mary Jane et Runaways - revient avec Echo vers une série bien plus personnelle puisqu'il en est ici de nouveau le seul créateur.Terry Moore, sur Echo, ne cherche pas à faire des séquences super héroïques ou mettre en avant des pouvoirs, mais plutôt à générer des interrogations et du suspens. Le personnage de Julie, du moins sur ce premier volume, n'a pas à combattre des grands méchants comme le ferait un Daredevil ou un Spider-Man, mais plutôt à fuir comme le ferais le docteur Kimble du Fugitif.

Terry Moore parvient à créer un personnage vraiment attachant et humain en la personne de Julie Martin. Celle-ci a déjà bien des ennuis avant de se voir rajouter celui d'être poursuivie par l'armée. D’un coté, son mari d'un côté le divorce, de l'autre sa soeur n'a plus toute sa tête et, pour arranger le tout, elle n'a pas assez de revenus pour pouvoir vivre correctement. De plus, ce personnage, qui devient par les caprices du destin une fugitive, peut très bien se révéler être une menace. Et c'est là toute l'habileté de Terry Moore : il a transformé une personne innocente, avec déjà pas mal de problèmes, en une personne potentiellement dangereuse. Une victime du « mauvais endroit au mauvais moment ». Terry Moore ne nous dit pas encore si elle pourra ou pas contrôler cette force qui émane de son nouveau corps, mais il y glisse cependant quelques indices.

Côté dessin, ce dernier nous permet d'admirer un trait précis et simple cherchant l'efficacité avant l'esbroufe visuelle, ce qui, du coup, autorise une lecture fluide et efficace – pour autant, cela ne nous empèche pas d’admirer des illustrations de toute beauté. La force de Terry Moore est aussi de rendre particulièrement ses personnages expressifs et vivants. Le Noir & blanc rend ici si bien qu'on ne peut-être qu’heureux que l’artiste ne soit pas passé par une option colorisation.