Critique Jungle Girl Saison 2 [2010]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le jeudi 23 septembre 2010 à 23h22
Quand Jana se mouille...
La deuxième saison de Jungle Girl se veut être la continuité de la précédente. Ainsi, dans ce recit scénarisé par Doug Murray et dessiné par Adriano Batista, on retrouve le trio, Jana, Togg et Mike. Après avoir été témoins de la chute d'un astronef en perdition, et ayant décidé de continuer leur exploration de l'île, nos amis pénètrent au coeur d'un territoire inconnu, pour finalement atteindre la mer. Là, ils vont découvrir un sous-marin endommagé et échoué, occupé par un seul survivant. Ce dernier leur raconte qu'ils ont été les victimes de l'attaque d'un monstre marin...
Après nous avoir régalés dans le premier opus avec un récit empruntant à la SF exotique et pulp d'Edgar Rice Burroughs le scénariste Doug Murray change quelque peu de registre en nous proposant ici une histoire évoquant à la fois les romans d'aventure de Jules Verne et les textes d'Howard Phillips Lovecraft. En effet, au fil de ces 110 planches, la belle Jana, toujours aussi sexy dans son bikini en peau de bête, va quitter la jungle et oublier les autochtones cannibales pour se retrouver au fond des mers, à lutter contre de monstrueuses créatures tentaculaires (les fils cachés de Cthulhu et d'un calmar géant femelle) et une entité interdimensionnelle (Dagon?). L'affaire n'est pas simple, d'autant plus que tout ce beau monde visqueux se voit voué un culte de la part d'un peuple triton fanatisé (qui n'est pas sans rappeler les fameux profonds d'Innsmouth). Evidemment, l'esprit pulp uchronique étant toujours bien présent, Jana va encore avoir fort à faire avec des dinosaures et autres créatures surgies d'un autre âge. Quand aux gentils de l'histoire, il s'agit d'un peuple marin aux moeurs matriarcaux, avec une gente féminine composée de bimbos sirènes. A noter également la prise d'importance de Togg, alias Petit Singe, qui devient l'un des personnages influents de l'histoire. On voit donc l'homme des cavernes tirer à la mitrailleuse, revetir un scaphandre de plongée autonome et même... réparer un sous-marin! Bref, l'histoire n'est absolument pas crédible, parfois même un peu débile, mais elle reste en permanence divertissante, à la manière d'une excellente série B des années 50.
Au dessin, on retrouve donc Adriano Batista. Et là, au niveau de la qualité du trait, force est d'avouer que je suis un peu déçu par son travail. Le dessinateur fait nettement moins bien que dans le premier opus (a-t-il été pressé par une deadline trop exigeante?), notamment dans le domaine de la régularité. Ainsi, si les scènes les plus démonstratifs et les affrontement, toujours assez gores, restent de très bonne facture (comme il possède un excellent sens de la dynamique, comme la plupart des bons dessinateurs de comic books, le récit est de plus excellement bien rythmé), on ne peut en dire autant des planches de transition et des plus petits cases, qui apparaissent parfois comme un peu "baclées". Cette impression d'à peu près est appuyée, de plus, par une mise en couleur numérique parfois assez grossière. Rageant. D'autant plus que Batista est loin d'être un artiste au talent médiocre. A coté de cela, il ne change pas son fusil d'épaule dans ses choix d'angles de caméra, avec pléthore de plans en contre-plongée sur la scupturale chute de rein de la belle indigène et, à l'opposé, de vues plongeantes dans son corsage. On ne s'en plaindra pas. C'est d'ailleurs quand il consacre son crayon à la mise en forme de la plastique de Jana qu'il se montre le plus appliqué. Donc, ces passages sont sexy, amusants, mignons tout plein, bien inscrits dans l'esprit pin-up voulu par la série, mais on aurait également aimé que le dessinateur mette autant de soins dans le traitement des autres cases.
Cette saison deux de Jungle Girl contient aussi son lot de bonus. Le carnet de croquis de Batista (3 pages) présente, bien sur, un interet certain, mais l'on est surtout séduit par les inserts des couvertures de la série américaine. 4 illustrations pleine page de Batista - qui nous rassure ici sur son potentiel artistique - et surtout 4 magnifiques planches du génial Frank Cho (la couverture de cette édition Milady est d'ailleurs l'une d'elles). Sans vouloir médire sur les capacités de Batista, je me prends parfois à rever d'un opus Jungle Girl dessiné entièrement par cet artiste surdoué. waow...
Une couverture de Frank Cho
Une couverture d'Adriano Batista
La conclusion de Nicolas L. à propos de la Bande Dessinée : Jungle Girl Saison 2 [2010]
Comparé au premier opus, malgré un scénario bien divertissant, Jungle Girl deuxième saison est de qualité moindre. La faute à un travail graphique manquant de régularité, qui pèche surtout par une impression de "vite fait" dans le rendu des planches à l'importance secondaire (une impression appuyée par une mise en couleur numérique loin d'être parfaite). Mais attention, ce comic book reste néanmoins de bonne facture, parce qu'un Batista même peu inspiré garde intact son sens de la dynamique et que, en certaines occasions (notamment quand il se consacre à la représentation de Jana en plein combat), le dessinateur retrouve un meilleur coup de crayon. Quand aux superbes couvertures de Frank Cho, c'est la cerise sur le sunday, comme le disent si bien nos cousins d'outre-atlantique.
On a aimé
- Un scénario divertissant et bien pulp
- Un mélange de thème assez amusant
- La plastique de Jana
- Les couvertures de Frank Cho
On a moins bien aimé
- Un rendu graphique inégal
- Mise en couleur perfectible
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