Critique 30 jours de nuit 2 : jours sombres [2010]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 4 octobre 2010 à 18h24
Cargo de nuit
Seule survivante de cette nuit de massacre où la population de Barrow, en Alaska, a été exterminée par un gang de vampires, Stella voue désormais son existence à prouver au monde l'existence de ces monstres assoiffés de sang. Mais les vampires comptent des alliés parmi les humains et ses tentatives sont toutes mises en échec. Stella finit cependant par attirer l'attention d'un trio de chasseurs de vampires qui lui demande d'intégrer leurs rangs. Leur but est de carrément toucher le clan vampire à son sommet, en éliminant leur reine, Lilith, qui est de passage à Los Angeles...
Toujours scénarisé par Steve niles, 30 jours de nuit 2 : jours sombres quitte les étendues glacées de l'hiver nordique pour la jungle urbaine californienne. Cette ville de Los Angeles dans lequel s'est développé un milieu interlope de plus; celui des vampires! Le film débute par une conférence de Stella (à quel titre ? De sheriff, serait-elle devenue maître de conférence?) où elle tente de piéger deux vampires installée dans la salle au moyen de lampes UV. Sous la lumière des projecteurs, les créatures de la nuit se consument alors sous les yeux horrifiés de l'audience, révélant ainsi leur existence! Un effort vain, Stella se retrouve au poste, face à un serviteur humain, officier de police de son état, qui lui apprend que la désinformation a fonctionné et lui rappelle qu'elle est surveillée de très près. On se demande vraiment pourquoi les vampires ne se débarrassent par d'elle - on a du mal à accepter les explications bidons du flic - puis on se rend compte qu'en fait, ils sont tout simplement très cons!
En effet, le script de cette séquelle transforme les vampires de 30 Jours de Nuit en une bande de crétins incapables de s'organiser. Jamais ils ne profitent des occasions qui se présentent à eux pour éliminer Stella et des chasseurs parfois vraiment peu prudents. Ils laissent même très longtemps en vie un vampire qui trahit leur cause, c'est dire leurs insuffisances. Lilith, leur mère à tous, va d'ailleurs très bien illustrer le manque de jugeote de son peuple en périssant de la plus grossière des façons au cours d'un final vite expédié (j'ai toujours été surpris comment des créatures annoncées comme redoutables - ayant évité la mort pendant des lustres - peuvent être si facilement dupées). En fait, le plus dangereux des adversaires des héros est un humain: l'officier de police Norris. Un fou furieux en quête d'immortalité (et atteint d'un cancer) qui, pour plaire à la reine, est capable d'égorger de ses dents une pauvre fille (au cours de la meilleure séquence du film). On est également surpris de constater que la cour de cette Lilith se résume à une poignée de sujets, rendant son importance peu crédible.
On peut également noter que Lilith, la reine des vampires, après une introduction assez réussie (un plan de dos où, telle la comtesse Bathory, elle sort nue d'un bain de sang), se révèle finalement vraiment peu impressionnante. En voulant lui donner une force plus bestiale que magnétique, Ben Ketai échoue dans son entreprise: Lilith est juste une maigrichonne blafarde aux yeux noirs et aux dents aiguisées. Et que dire de son "palais", ce vieux rafiot rouillé où elle a juste installé un trône et une vieille baignoire. On est loin de l'élégance gothique des vampires de la Hammer, ici, on évolue en compagnie des rats d'égout. On n'a pas vraiment affaire à des fauves mais à de la vermine. Cette séquelle expose un nid de vampires composés de spécimens interdépendants, privés de conscience individuelle mais sans réellement démontrer le moindre esprit de ruche (ils ne s'alarment pas quand leur reine est en danger), et ne faisant preuve ni de compassion ni de malignité (ils sont trop rustres pour cela). Ils se jettent sur leurs victimes sans aucun calcul et grognent comme des chiens rognant un os quand l'on vient à les déranger pendant leurs repas. Ils en sont parfois presque ridicules
Le film présente quand même quelques attraits. Le traitement glauque, à la fois dans la mise en scène et la photographie, est l'un d'entre eux. Graphiquement, Ben Ketai insiste sur la nature sanguinaire et sauvage des vampires avec ces victimes suspendues qui se vident de leur sang dans des seaux. Cela amène quelques scènes visuellement très efficaces. Bien entendu, il paie cash et le changement de décor et les manques dus à un budget restreint, les caves de Los Angeles étant nettement moins cinégéniques que les paysages de l'Alaska. L'amateur de cinéma d'horreur pourra également se satisfaire de quelques effets gore assez sympathiques, les attaques de vampire étant très violentes. Des vampires qui, quand ils cèdent à leurs instincts, gardent les apparences totalement inhumaines exposées dans le premier volet. Là encore, c'est assez réussi.
Pour ce qui est de l'interprétation, c'est Kiele Sanchez qui remplace Melissa George dans le rôle de l'ex-sheriff Stella Oleson. Elle s'en sort plutôt bien. Même si son personnage manque un peu de force, elle n'a aucun problème pour nous faire oublier celle qui l'a précédée. Dailleurs, dans son ensemble le casting s'en sort plutôt avec les honneurs, Diora Baird et Rhys Coiro, acteurs les plus mis en avant aux cotés de Kiele Sanchez parvenant à remplir leurs taches avec professionnalisme. Plus délicat est le cas de la star canadienne Mia Kirshner, une belle comédienne en générale assez convaincante, et qui ici manque totalement de charisme. Il faut cependant rappeler qu'elle n'est pas du tout aidée par le traitement de son personnage.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film (Direct to Vidéo) : 30 jours de nuit 2 : jours sombres [2010]
Techniquement, 30 Jours de nuit : jours sombres est loin d’être un produit honteux, il se situe dans la moyenne des séries B actuellement proposées en direct-to-DVD. C’est plutôt pour son scénario, assez mal foutu et qui n’apporte rien au genre, qu’il pèche réellement. En fait, on ne peut pas prétendre que l’on s’ennuie ferme devant les aventures de Stella vs les vampires, mais on n’est pas captivé non plus. Il faut dire que les petits décors californiens de cette séquelle ont du mal à rivaliser en cachet avec les grands espaces nordiques et que Mia Kirshner fait une reine vampire vraiment peu convaincante.
On a aimé
- Techniquement correct
- Des bonnes séquences gore
- Une interprétation convaincante
On a moins bien aimé
- Un scénario peu accrocheur
- Des vampires un peu trop « bourrin »
- La reine Lilith, vraiment pas impressionnante
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