Critique Cheaty mages ! [2008]

Avis critique rédigé par Amaury L. le dimanche 26 décembre 2010 à 09h41

Mange ça dans ta face, le mage !

Entrez dans une arène où les plus grands combattants vont se livrer une lutte sans merci. Sous le regard de magiciens tricheurs et surtout vénaux, les joueurs essaieront d’aider leurs monstres préférés en lui jetant des sortilèges puissants ou de contrer les autres par de redoutables maléfices. Peu importe l’issue du combat si cela vous permet de vous enrichir. Afin de garder un semblant d’équité, des juges veillent au bon déroulement et n’hésitent pas à sanctionner les mages usant de sorts trop puissants.

On en "magerait"...

La petite boîte de Cheaty mages renferme cent vingt Cartes aux illustrations naïves de Noboru Sigiura (lire et voir l'interview), sobres principalement en encrage noir, trente jetons Monnaie et des Règles en anglais et japonais. Toutes les cartes possèdent du texte en anglais et en japonais d’une compréhension aisée. Sans être extraordinaire, le matériel reste d’excellente qualité (cartes épaisses) et dévoile un charme exotique attirant.

Le matériel de Cheaty mages (photo de l'auteur, Seiji Kanai)

Une seule règle, être le dernier à survivre !

Le livret de règles ne présente aucune difficulté notoire dans sa compréhension. Cheaty mages dure trois manches et le vainqueur sera le joueur le plus riche. En début de manche, cinq des dix combattants sont tirés aléatoirement et disposés en colonne sur la table de jeu. Les joueurs, en regardant leurs cartes, parient secrètement sur les monstres susceptibles de remporter le combat. Pas de mise initiale, chaque monstre possède une valeur en gain d’argent, entre trois et dix, qu’il fera gagner en cas de pari réussi. Il existe trois formes de pari. Le pari unique est le plus risqué et le plus rémunérateur (gain multiplié par deux) car tous les espoirs reposent sur un combattant. Le pari double (gain normal) consiste à miser sur deux monstres. Avec le triple pari, on mise sur trois combattants mais des gains divisés par deux. A son tour de jeu, on joue une carte Sort dans la rangée d’un des combattants, face cachée ou visible selon la nature de la carte, où on passe. La manche se termine quand tous les joueurs ont passé. Après l’intervention des juges (défausse de cartes Sort ou élimination d’un monstre), le combattant le plus puissant remporte le combat. On distribue les gains et les joueurs reçoivent un nombre limité de cartes. On retire cinq combattants et on recommence avec le joueur le plus riche à ce moment.

Une partie en cours (photo de Seiji Kanai).

Tricheur ou pas tricheur ?

Cheaty mages ressemble beaucoup à des jeux comme Grand national derby ou Colosseum arena de Reiner Knizia. Les chevaux ou créatures mythologiques sont remplacés par des monstres plus classiques comme l’orc, l’elfe noir, le gobelin… Ce petit jeu de pari se distingue de ses aînés grâce à une gestion de sa main de cartes intéressante. A la fin d’une manche, les joueurs piochent un nombre fixe de cartes. On peut très bien se retrouver avec une, deux ou trois cartes de moins qu’un de ses adversaires. L’action « passer » garde ainsi une importance stratégique notable dans un jeu où le chaos règne en maître. Il est très difficile de prévoir, en début de manche, quel monstre va l’emporter et de parier correctement. Contrairement à Grand national derby où les joueurs contrôlent leurs paris (les joueurs parient plus ou moins tardivement dans le déroulement d’une manche), ceux de Cheaty mages se basent sur l’instinct et l’aléatoire. Les cartes en main demeurent le seul paramètre connu. Avec cette maigre information, le joueur décide de prendre un pari plus ou moins risqué, ce qui minimise l'impression de contrôler son destin. Heureusement, Cheaty mages développe une ambiance conviviale et chaleureuse autour de la table et gomme les côtés chaotiques et hasardeux des mécanismes. Les alliances minimisent aussi l’impact du hasard, mais l’incertitude règne toujours avec la pose de cartes Sort, face cachée. Impossible de prévoir après plusieurs tours de pose quel combattant va remporter le combat. Cheaty mages se classe parmi les petits jeux de pari simple et agréable avec comme seule prétention de faire passer un bon moment, si quelques mots en anglais ne sont pas rédhibitoires. Seiji Kanai (lire l'interview) nous offre un petit jeu de pari agréable.

La conclusion de à propos du Jeu de cartes : Cheaty mages ! [2008]

Auteur Amaury L.
65

Cheaty mages se place dans la gamme des jeux rapides, simples que l’on sort de temps en temps pour faire le pont entre deux gros jeux ou contenter un public familial. Le texte en anglais risque de gêner certains joueurs en difficulté avec la langue de Shakespeare et limite ses apparitions dans un cadre familial. Cheaty mages manque de profondeur et ne se prête pas à une utilisation régulière, sous peine de lassitude rapide.

On a aimé

  • Jeu de pari simple.
  • Bonne ambiance.
  • La pioche limitée.

On a moins bien aimé

  • Ressemble à Colosseum arena mais en moins bien.
  • Chaotique.
  • Incontrôlable.

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