Critique Zombiegeddon [2009]

Avis critique rédigé par Amaury L. le vendredi 11 février 2011 à 10h29

Des zombies qui réfléchissent...

Les morts se relèvent et mangent les vivants. L'Armageddon tant redouté par chacun est arrivé, impitoyablement comme une vague emportant les derniers ersatz d'une humanité déchue. Le soleil imperturbable continue d'éclairer une terre devenue hostile aux hommes, où la survie prime sur les idéaux oubliés de solidarité et de fraternité. Tuer son prochain pour se sustenter marque d'une empreinte indélébile les visages émaciés des quelques embryons communautaires résistants à l'anarchie globale d'une fin du monde annoncée.

Une sombre journée s'annonce...

L'ouverture de Zombiegeddon ne déclenche pas un enthousiasme unanime sur la beauté du matériel. On déplie un plateau aux teintes ternes qui ne vaut pas son poids en cervelle fraîche et les deux cents disques cartonnés correctement illustrés ne suscitent pas une envie irrépréhensible de découvrir cet Armageddon instamment. Le reste finit d'achever définitivement avec de vulgaires pions en plastique représentant les survivants d'un in-esthétisme absolu, en désaccord complet avec la thématique affichée. Twilight Creations sabote matériellement son produit et l'envoie certainement directement dans le ventre, sans mastication préalable, d'un oubli médiatique précoce.

Le matériel, pas de zombies à l'intérieur...

Mais on prévoit une embellie éphémère...

Zombiegeddon est un jeu de collecte de jetons divers (nourriture, matériel informatique, armes...) qui rapportent des points. Le joueur avec le total le plus élevé à la fin de la partie survit aux attaques menées par les adversaires ou par les zombies errant dans une ville dévastée.

Le jeu se déroule en deux phases similaires mécaniquement. On dispose aléatoirement 112 disques « Avant l'Apocalyspe » sur les espaces prévus sur le plateau. A son tour, le joueur dispose de deux déplacements pour bouger un ou deux de ces quatre pions Personnages vers une case adjacente. On collecte tous les disques sur lesquels on passe. Il est interdit de se mouvoir sur une case vide, ou d'avoir plusieurs personnages se situant sur le même emplacement (sauf sur les abris atomiques). Cette première phase se termine quand aucun joueur ne peut plus déplacer aucun de ses pions. Lors de la seconde phase, on utilise les disques « Après l'Apocalypse » et le jeu se déroule et se termine de la même manière. Pour buter du zombie, le joueur se défausse d'une arme collectée précédemment.

Le plateau, aussi moche qu'un zombie tout juste sorti de terre...

Sur un Zombiegeddon plutôt stratégique.

Zombiegeddon fait partie d'une politique commerciale de Twilight Creations pour offrir à son public des jeux avec un esprit européen, comprenez moins dépendant du dieu Dé. Malheureusement, ces tentatives en collaboration avec le réputé auteur allemand Reiner Knizia accouchèrent souvent d'une souris que même un zombie affamé dénigrerait (Mmm... Brains, Cthulhu rising). Très mécaniques et sans âme, ces jeux ne s'inscrivent pas dans la gamme habituelle proposée par l'éditeur américain.

L'Apocalypse se présente à votre porte...

Zombiegeddon, cependant, demeure le jeu le plus abouti né de ce partenariat assez stérile ludiquement. Évidemment, les dés sont laissés au vestiaire et les mécanismes développés donnent une touche stratégique intéressante à l'ensemble. Zombiegeddon s'appuie sur un système d'appauvrissement des ressources et la raréfaction des possibilités de déplacement des pions Personnages, un mécanisme employé dans de nombreux jeux auparavant (Quivive, Pingouins, Isola...). On tente de bloquer et d'isoler ses adversaires afin qu'il ne puisse plus se mouvoir efficacement et lucrativement sur le plateau, tout en se ménageant égoïstement des territoires inaccessibles aux adversaires. Chaque coup se réfléchit afin de se prémunir d'une situation préjudiciable précoce et aussi pourrir dès que possible ses rivaux dans cette course aux points.

L'Armageddon est arrivé, allez vous survivre ?

Comme toujours, on ressent la patte de Knizia pour apporter à un ensemble convenu quelques artifices ludiques habiles. Le jeu se déroule en deux phases et comporte des objectifs secondaires à atteindre comme rejoindre les quatre blockhaus lors de la première manche. Suivant le nombre de cases Blockhaus atteint, cela vous donne vos pions survivant à l'Armageddon pour la seconde partie. La variété de marquer des points (collecter des ressources identiques, buter du zombie, récupérer de la nourriture) agrémente agréablement le panel décisionnel des joueurs lors de son tour. Sans tomber dans le grand art, malgré une thématique anorexique, Zombiegeddon conserve un mordant appréciable.

Des survivants enterrés dans un bunker anti-atomique, les pauvres...

La conclusion de à propos du Jeu de société : Zombiegeddon [2009]

Auteur Amaury L.
70

Zombiegeddon est issu d'un partenariat entre l'éditeur américain Twilight Creations et l'auteur allemand reconnu mondialement Reiner Knizia et c'est le plus abouti et réussi. Malgré une faiblesse thématique, les mécanismes proposés relèvent la sauce et verse dans un compromis entre stratégie accessible et coups fourrés obligatoires. L'équilibre obtenu prend toute sa saveur sanguinolente lors des configurations à quatre joueurs où l'espace de jeu fond comme membres sur un zombie subissant les assauts d'un shotgun vindicatif. Très différent des autres jeux de l'éditeur Twilight Creations (Zombies !!!, When darkness comes...), Zombiegeddon décevra les amoureux de la première heure, mais piquera la curiosité des amateurs de jeux plus construits mécaniquement. A vous de voir dans quel camp vous appartenez.

On a aimé

  • Assez stratégique.
  • Très facile à comprendre et à jouer.
  • Configuration à quatre joueurs très agressive.

On a moins bien aimé

  • Au secours le thème !
  • Parfois un peu long.

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