Critique Ecran Brain Soda 2

De part ses thèmes exploités; le nanar, la série B fantastique et le film de genre, Brain Soda 2 est un peu le jeu de rôle chouchou d'une partie des rédacteurs de Scifi Universe, du moins ceux qui gaspillent leur temps à visionner les productions Asylum, les films de Fred Olen Ray et les vieux métrages SF fauchés des années 50, qui ont un cendrier Robby le Robot fièrement posé sur la table du salon et qui portent le masque de Scream à chaque Halloween (qu'ils ne manqueraient pour rien au monde). Bref, on parle là du rédacteur de Scifi Universe qui a, depuis bien longtemps, pu vérifier que le ridicule ne tue pas mais fait fuir les filles. Par contre, le problème majeur avec Brain Soda 2 était qu'il lui manquait un écran.

Bon, il lui manque aussi plein d'autres choses, comme des images de nanas à poil, des dollars à découper et une tronçonneuse en origami à monter soit même (façon Ikea), mais il lui manquait surtout un écran. Oui, car le meneur de jeu de Brain Soda 2 aime à ricaner tel un savant fou planqué derrière un paravent. C'est génétique. De plus, il peut y dissimuler aux yeux de tous sa boîte de bonbons Haribo, son vieux crayon machouillé et ses petites figurines Star Wars fétiches. Alors, en attendant, pour palier à ce manque, chacun avait sa méthode, plus où moins perfectible. Personnellement, j'ai essayé différents solutions: La Rock n'Roll Cuisine de James Oliver, La guitare basse pour les Nuls, et même le vieil écran Animonde (ne cherchez pas pourquoi, c'est subliminal). Mais force est de se rendre à l'évidence: rien ne peut remplacer un véritable écran Brain Soda 2, véritable quadriptyque dédié au divin nectar du septième art: le nanar!

Puis, aussi surprenant et improbable qu'un bon film de Michael Bay, en septembre 2009, arrive, jeté sur les rivages rôlistes par la force des marées d'équinoxe, le serpent de mer ludique: l'écran Brain Soda 2! Finalement, il aura fallu un an pour qu'Oriflam dévoile enfin un artefact que l'on croyait définitivement perdu - jusqu'à en devenir une véritable légende urbaine - et encore un an pour que j'accouche de cette critique. Des similitudes dans ces périodes de gestation qui doivent certainement avoir une signification...Diantre, 1+1 = 2; une loi mathématique. Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, interrogons-nous donc cinq secondes sur la portée sybilline et cosmique de ce jeu. 4, 5... ça y est? OK. Donc, Brain Soda 2 a désormais son écran, mais pas que. Parce qu'avec ce panneau en carton fort qui, grace aux progrès de la science, peut se plier en quatre volet et devenir beaucoup plus pratique à transporter, est livré un livret de 40 pages remplies de signes et... oh, mooooon dieu, des cartes Cliché à découper! Dire que j'avais passé deux mois à les fabriquer avec un vieux jeu de cartes à jouer, un baton de colle et un cutter! Les gars, je vous hais! Non, je déconne, en fait je vous aime car le résultat de mon travail était à chier.

L'écran, c'est un certain monsieur Guillaume Albin qui en est le responsable. Je ne lui dis pas merci. En effet, après l'avoir vu, mes joueurs ont exigé que je fasse jouer un scénario dans lequel le monde est envahi par des aliens tentaculaires doté de scaphandres-préservatifs. Pensez-donc, des dalekcondoms..."Exterminasplouch! ". Pfff, n'importe quoi... Tout parce que ce monsieur Guillaume Albin fait dans le tape-à-l'oeil et qu'il est un peu doué avec un crayon. Moi qui m'était cassé la tête à imaginer une attaque de moules géantes mutantes dans la baie de Tokyo. Heureusement, en modifiant deux-trois chose, j'ai réussi à intégrer ces aliens ridicules dans mon histoire de moules. Quand à l'autre coté de l'écran (en carton un peu trop fin), on se rend compte que l'escroquerie est poussée à son comble, les concepteurs s'étant contentés de coller dessus leurs post-it d'aide de jeu. Même pas droit, en plus.

Bon, où je dois m'incliner, c'est qu'il est vrai que le plumage est en rapport avec le plumage, car Warplanet, la campagne proposée par les troublions Willy Favre et Laurent Devernay, est une histoire dans le pur style Space Invaders, en trois phases et trois époques (invasion, résistance, contre-attaque). Les chenapans y ont même introduit un système de vieillissement, juste pour faire taire leurs détracteurs, ceux qui prétendaient que l'on ne peut faire jouer un personnage...euh... pardon, acteur de Brain Soda 2 en campagne. Si ça, ce n'est pas de la pure mesquinerie. Pour la petite histoire, sachez que cette campagne est composée de trois films débiles mais poilants intitulés respectivement Les Envahisseurs du Campus, L'Attaque des Bûcherons de l'Espace et La Terre Contre-attaque!!! Enfin, ce livret s'achève sur le fameux Making-of, vous savez le bonus DVD que seuls les geeks et les no-live osent regarder. Ici, on y apprend à budgétiser un scénario. Cela devrait être nul. En fait, c'est très bien.