Critique Relic Runners [2013]
Avis critique rédigé par Amaury L. le lundi 4 novembre 2013 à 12h50
Une jungle très mathématique...
Une jungle encore inexplorée, c'est la garantie d'aventures et de découvertes archéologiques mémorables. Vos éclaireurs ont entamé des fouilles et celles-ci promettent la récupération de reliques aux pouvoirs magiques. Mais attention aux téléportations inattendues !
Un matériel digne d'une jungle amazonienne.
Days of wonder est un éditeur qui porte admirablement son nom en offrant toujours un matériel abondant et de qualité. Relic runners ne déçoit pas avec un plateau de jeu joliment illustré par Julien Delval, un habitué de la maison. On retrouve des figurines Relique en nombre et magnifiquement ouvragées, des sets de pions en plastique très honorables. Les tuiles Pyramide en carton épais complètent un tableau très avantageux et rudement attirant. Un travail d'édition sans faute !
Une aventure qui manque de règles.
Le livret de règles comporte quelques imprécisions ou des incohérences entre le texte noté sur les tuiles Pyramide et leur description sur le fascicule.
Dans Relic runners, les joueurs tentent d'obtenir un maximum de points en collectant des reliques, en montant des expéditions ou en fouillant les pyramides recelant encore des trésors. A son tour, on se déplace (obligatoire) en suivant les pistes indiquées sur le plateau de jeu. Grâce à la pose de relais (obtenu en explorant les emplacements Ruine), il est possible d'augmenter son potentiel de mouvement en formant un réseau continu. Ensuite, on explore l'emplacement sur lequel on se situe en dépensant une Ration sinon l'action demeure non envisageable. Selon le lieu fouillé, un bénéfice est octroyé au joueur, les ruines autorisent la pose d'un relais sur une piste adjacente, les pyramides accordent des pouvoirs uniques (pose d'un second relais, ajout d'une caisse à outils, téléportation, points de victoire...). Elles sont constituées de trois niveaux qui disparaissent progressivement après chaque exploration. Quand le dernier niveau d'une pyramide ou d'une ruine est enlevé, une relique fait son apparition. On les récupère en montant des expéditions. En reliant au cours d'un déplacement deux emplacements contenant des reliques de couleur identique, on gagne la relique correspondante (celle de son point d'arrivée) et on reçoit aussitôt des points de victoire (plus le chemin est long, plus ça rapporte).
La partie se termine quand un nombre précis de reliques a été collecté par l'ensemble des participants.
L'aventure, c'est optimiser !
Relic runners est le premier jeu édité par Matthew Dunstan et il profite du savoir-faire incontestable de l'éditeur franco-américain Days of wonder (Les aventuriers du rail, Small World...). Le matériel proposé donne un cachet à ce jeu moins amusant que l'illustration de la couverture ne le laisse supposer.
On est surpris aussi par les petites imprécisions qui parsèment le livret de règles, une incongruité chez cet éditeur réputé pour son sérieux. Toutefois, après une ou deux parties, on s'aperçoit que ces quelques erreurs n'impactent pas la mécanique globale même si cela reste dommageable.
Relic runners trompe son monde avec ses visuels humoristiques et décalés, car l'auteur s'appuie sur des engrenages très mathématiques pour cadrer sa création. Dès l'entame, après quelques essais nébuleux lors des parties de découverte, on s'acharne à optimiser chacune de ses actions, de programmer sur de nombreux tours la pose de ses relais, de gérer finement des ressources s'épuisant rapidement (les rations sont limitées à un maximum de cinq), et aussi de mener des explorations rémunératrices grâce aux pyramides. En effet, Relic runners est un pur jeu d'optimisation, de recherche constante vers la solution la plus économique et la plus efficiente. On ne se contente pas de réfléchir lorsque son tour revient. Cet effort intellectuel est requis sur la durée entière de la partie car on s'adapte aussi aux choix de ses partenaires, afin de ne pas sucer les restes ou d'exécuter un tour à « vide ». On découvre si on lui laisse le temps, le potentiel évident de Relic runners, où le hasard finalement intervient rarement et s'équilibre parfaitement entre joueurs aguerris.
Relic runners se transforme en « casse-tête » dès que les reliques apparaissent afin de constituer des réseaux performants lesquels deviennent des sources très profitables afin de récupérer des points de victoire. On construit sa victoire en maximisant chacune des possibilités offertes. Par exemple, la fiche Aventurier comporte trois colonnes différentes qui procurent des choix supplémentaires, mais c'est tout un art d'en tirer un profit conséquent. Pourtant, la victoire en dépend la plupart du temps. Relic runners séduit les amateurs de jeu à cheval entre réflexion et optimisation, où le rôle de l'aléa demeure modeste. De plus, avec son matériel luxueux, le plaisir de manipulation, visuel, attractif est réellement renforcé malgré une thématique presque artificielle. L'aventure on en redemande !
La conclusion de Amaury L. à propos du Jeu de société : Relic Runners [2013]
Relic runners présente un matériel remarquable qui donne une énorme envie de tester cette recherche aux reliques perdues. Malgré une règle en demi-teinte (quelques approximations), le jeu tourne admirablement même s'il lui manque une pincée de folie et d'imprévu en rapport avec cette thématique « Indiana Jones ». Au contraire, il favorise la réflexion intense et une optimisation indispensable. Moins familial que prévu, ce Days of wonder s'apprécie avec le temps, et avec un public plutôt aguerri. La course à la relique fait chauffer les neurones !
On a aimé
- Matériel superbe
- De la profondeur
- Jeu d'optimisation
On a moins bien aimé
- Règles imprécises
- Thématique un peu plaquée
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