Critique Sapiens [2015]

Le temps est venu pour la Tribu de quitter son refuge pour de nouveaux horizons. En tant que chef de clan, vous devrez guider la migration de votre peuple préhistorique à travers la Vallée. Vous y récolterez de la nourriture en chassant et cueillant, trouverez de grandes et protectrices cavernes en prévision de l’hiver, interagirez avec les autres groupes nomades... Rassemblez votre tribu et partez à la découverte de la Vallée !

Sapiens est le premier jeu de Cyrille Leroy et du nouvel éditeur Catch Up Games, illustré par Marc-Antoine Allard.

Le jeu est rangé dans une jolie boîte aux illustrations très colorées dans un style cartoon qui attirera un public plutôt familial. Le matériel est d’une excellente qualité : les tuiles sont épaisses, se dépunchent très facilement sans risque de les abimer, et les plateaux des joueurs s’emboîtent parfaitement. Les illustrations des scènes sont vraiment très jolies, détaillées sans perdre en lisibilité, et sont chacune déclinées en 3 versions différentes. Du très beau travail pour ce premier projet d’édition !

Connaissez-vous vraiment les dominos ?

Dans Sapiens, chaque joueur doit faire progresser sa tribu sur son plateau (représentant la vallée) pour récupérer de la nourriture et rejoindre des nouveaux abris. Il ne faut négliger aucun de ces deux besoins car en fin de partie, on compare le besoin le plus faible de chacun des joueurs. Le gagnant est celui qui compte le plus de points dans son besoin le plus faible.

Au début de la partie chaque joueur prend 2 plateaux qu’il assemble pour former sa vallée, pose aléatoirement les jetons Montagne sur les emplacements cavernes et rivières, et pioche 4 tuiles qui forment sa réserve personnelle. Une réserve commune de 5 tuiles faces visibles est également mise en place.

Chaque domino contient deux scènes parmi les 8 existantes qui octroient un bonus lorsqu’elles sont connectées : + 1 Point de nourriture, envoyer un ours chez un adversaire, rejouer une tuile, voler un point de nourriture…

Un tour de jeu est très simple et peut être résumé en 4 phrases, comme indiqué au dos de la boite :

1 – Poser une tuile pour gagner des points de nourriture :
La tuile doit être connectée à une scène identique et le joueur gagne autant de point de nourriture qu’indiqué sur le plateau sous la case de la scène connectée.
2- Activer le pouvoir spécial de la tuile que l’on vient de connecter :
En plus de la récolte de points de nourriture, la (ou les) scène connectée permet au joueur de bénéficier de son effet. Il existe 8 effets différents.
3 – Gagner des points d’abris si l’on a rejoint une caverne :
Si une tuile permet à la tribu de rejoindre un abri, le joueur gagne autant de point d’abris qu’indiqué à côté de la caverne, et récupère s’il y en a un le jeton Montagne (un bonus qui peut être utilisé une fois)
4- Compléter sa réserve personnelle en prenant une tuile de la réserve commune, puis compléter celle-ci :
Le joueur complète sa réserve personnelle à 4 tuiles en choisissant  dans la réserve commune, puis complète la réserve commune en prenant les nouvelles tuiles dans la pioche.

La fin de la partie se déclenche lorsque la pioche et la réserve commune sont épuisées.

La préhistoire va vous surprendre !

Quand nous l’avons reçu, Sapiens nous a tout de suite intrigué. Une illustration de boîte très familiale, une mécanique basée sur les dominos mélangée à des concepts du jeu de société moderne… La réaction à la lecture des règles fut : « Ça a l’air sympa, mais pas sûr qu’on y rejoue »… Et pourtant 4 parties plus tard… «Un coup de cœur ! ».

Le mélange dominos, optimisation de placement, activation d’effets et double piste de score est malin et fonctionne parfaitement. Chaque tour est plus qu’une simple pose de tuile : On cherche à optimiser son placement pour s’ouvrir un maximum de possibilité et ne pas être bloqué, on cherche constamment à trouver un équilibre entre nourriture et abris, et on essaie d’anticiper sur au moins 2 tours les effets que l’on va pouvoir déclencher pour se donner un coup de pouce ou au contraire pénaliser les adversaires.

Les effets bonus sont variés, très simples et offrent tous des possibilités intéressantes. De plus, chacun de ses effets est accompagné d’une petite phrase pour immerger les joueurs dans le thème (ex pour le Festin qui permet de jouer une tuile supplémentaire : « Le ventre plein, la tribu voyage plus rapidement vers les cavernes et les zones abondantes »). C’est vraiment un petit plus que l’on a vraiment apprécié.

Si le jeu fonctionne très bien à 3 et 4 joueurs et respecte une durée de jeu d’1h, nous l’avons encore plus apprécié à 2 joueurs. La règle est légèrement modifiée : à chaque tour, après avoir complété sa Réserve Personnelle, le joueur actif retire de la partie une tuile de la Réserve Commune, avant de la compléter à cinq tuiles. Les parties sont alors plus tactiques, les tours demandent un peu plus de réflexion puisque l’interaction est renforcée. On observe constamment son adversaire pour essayer de le freiner dans sa progression. Il arrive ainsi plus souvent à 2 joueurs que dans les autres configurations qu’un joueur ne puisse pas poser de tuiles et doivent abandonner sa tribu.

Enfin un point important est la rejouabilité, garantie par l'assemblage aléatoire des plateaux individuels et la pioche différentes des tuiles à chaque partie.