Critique Quantum Conundrum [2012]

Avis critique rédigé par Bastien L. le jeudi 10 mai 2018 à 14h00

A l'ombre des portails...

Testé sur PS3

Parfois on a l'impression qu'un titre est un copié-collé d'un autre tant son ambiance, ses mécaniques ou son habillage nous rappelle un grand succès de l'industrie. C'est ce qui se passe quand on lance Quantum Conundrum qu'on prend d'abord comme un ersatz de Portal 2...

Succès commercial et public de 2011, Portal 2 a élevé le genre du puzzle-game à un niveau rarement égalé faisant du titre un superproduction acclamée, chose assez rare pour le genre. L'industrie étant ce qu'elle est, on s'attendait à des « copies » comme ce Quantum Conundrum quand il fut annoncé. Néanmoins le jeu édité par Square Enix n'est pas réellement un plagiat caché du titre de Valve puisqu'il a été développé par les Américains de Airtight Games dont Kim Swift fut la réalisatrice. Jeune espoir du jeu vidéo, la game designer est en fait une des personnes à l'origine de la saga Portal. C'est au milieu des années 2000 qu'elle co-réalisa le projet indépendant/étudiant Narbacular Drop utilisant un système de portails dimensionnels qui tapa dans l'oeil du patron de Valve qui engagea des membres du projet afin de réaliser ce qui deviendra Portal. Après plusieurs années chez Valve, Swift décide de poursuivre ses projets de puzzle-games dans un nouveau studio et prépara Quantum Conundrum sorti en 2012.

Durant les premiers instants de jeu, le titre fait évidemment énormément penser à Portal. On est plongé dans un puzzle-game en vue FPS où se succède des salles avec des énigmes à résoudre jouant sur le moteur physique du titre alors qu'un personnage invisible nous lance nombre d'explications et de remarques sarcastiques comme cyniques... Passé ces ressemblances, Quantum Conundrum se dégage quand même de l'ambiance Portal par une approche plus enfantine. Vous incarnez un jeune garçon qui comme chaque année est obligé d'aller rendre visite à son oncle, sorte de savant-fou vivant seul dans le manoir de la famille Qwadrangle. Mais cette fois-ci votre oncle (doublé par John de Lancie, bien connu des trekkies) n'est pas là pour vous accueillir. Le manoir est vide et semble être perturbé par des changements de dimensions et le fait que votre oncle soit coincé dans une dimension souffrant d'une perte de mémoire sur ce qui l'a conduit ici. Il peut néanmoins vous voir et vous parler à l'aide de haut-parleurs et vous demande de tout faire pour le sauver. Pour cela il va falloir rallumer les générateurs d'énergie du manoir et se servir d'un gant capable de changer les dimensions pour progresser dans les salles du manoir qui vous attendent...

L'histoire du titre n'est clairement pas son point fort de par l'omniprésence de votre oncle qui n'arrête pas de se moquer et de se présenter en génie tout au long du titre. Cela se révèle plutôt lourd à la longue malgré un humour fonctionnant parfois. De même vous êtes accompagné d'une étrange créature/peluche interdimmensionnel qui vous prête parfois main-forte sans qu'on comprenne vraiment sa présence dans le titre. Rajoutez à cela un personnage principal qui ne prononce pas un mot... Sans oublier une fin terriblement frustrante. Un scénario prétexte qui aurait pu s'avérer bien plus divertissant car les développeurs ont voulu offrir une ambiance sarcastique comme en témoignent les écrans de mort expliquant, avec humour, ce que ne vivra jamais notre jeune héros. On apprécie quand même l'ambiance cartoon des graphismes qui fonctionne bien avec les différents tableaux que l'on croise dans la maison et qui donne un certain charme à cette demeure. On aurait donc apprécié un background plus solide ou au moins un peu de nuance dans le personnage de savant fou imbu de lui-même qui nous guide.

Au rayon des défauts, on peut quand même noter la trop grande répétitivité des décors dont les mêmes textures et tableaux reviennent trop souvent. D'autant plus que les graphismes ne sont pas exceptionnels pour de la PS3 tout en restant corrects. On est donc assez sceptique d'avoir autant de freezes lorsqu'on entre dans une nouvelle salle. Néanmoins le moteur physique fonctionne correctement ne gênant jamais la progression du joueur car il est évidemment très utilisé comme tout puzzle-game en vue FPS. Les ralentissements sont donc surtout présents pendant qu'on change de salle, jamais pendant qu'on exécute la résolution d'une énigme. Enfin, pour clore sur l'ambiance du titre, sachez que les doublages sont corrects et que l'ambiance sonore est sympathique avec de bonnes musiques qui ont la délicatesse de ne jamais vous distraire pendant que vos méninges fonctionnent.

Si Portal, comme son nom l'indique, nous demandait de nous servir de portails pour résoudre des énigmes, Quantum Conundrum nous demande lui de changer de dimensions. En plus de la notre, quatre sont disponibles. La dimension « plume » donnant un aspect peluche à tous les objets qu'on peut aisément porter et qui sont emportés quand ils sont proches d'un ventilateur au contraire de la dimension « plomb » alourdissant tous les objets qu'on ne peut porter mais qui peuvent résister aux rayons laser et activer des mécanismes. Viennent ensuite la dimension qui permet de ralentir le temps et la dernière qui permet d'inverser la gravité. Vous êtes évidemment immunisé contre les effets de ces dimensions et une seule ne peut être activée en même temps. En plus de ces dimensions, le manoir de votre oncle regorge de têtes de robots crachant littéralement des objets avec lesquels il faudra interagir pour progresser. Le plus souvent des coffres-forts mais aussi des meubles de salon (tables, canapés...) ou des boîtes en carton... Des robots seront aussi parfois présents et font souvent partie intégrante des puzzles.

Le jeu fait autant appel à votre ciboulot qu'à vos réflexes faisant que des phases d'observations sont entrecoupées de moments où votre sens du timing est réclamé. Le titre lorgne ainsi du côté de la plate-forme pour progresser. Par exemple vous devez récupérer un coffre avec la dimension « plume », le lancer vers votre objectif, ralentir le temps afin de sauter dessus puis le récupérer. Vous devrez ensuite inverser la gravité pour placer le coffre sur un mécanisme ouvrant la porte. Le système des dimensions est vraiment bien pensé et permet une bonne variété d'énigmes dont la courbe de difficulté est assez curieuse puisque le jeu se veut vraiment accessible jusqu'au bout. Il n'y a pas de véritable progression mais surtout des types d'énigmes différentes qui ne vous frustreront jamais. Les amateurs du genre risquent de trouver l'ensemble peut-être trop simple. Mais force est de constater qu'on se prend au jeu avec plaisir et certaines énigmes bien pensées offrent une véritable satisfaction une fois qu'on atteint la salle suivante. Les développeurs ont d'ailleurs pensé aux hardcore gamers avec la possibilité de rejouer les niveaux en contre la montre et aussi des niveaux bonus pour ceux ayant encore faim. Ce qui fait que la durée du titre varie entre 5 et 10 heures de jeu selon votre jugeote et votre appréciation du titre. Ce qui est loin d'être négligeable pour 15 euros...

La conclusion de à propos du Jeu Vidéo : Quantum Conundrum [2012]

Auteur Bastien L.
67

Si à première vue Quantum Conundrum fait penser à une copie de Portal 2, le titre de Kim Swift s'éloigne de son modèle pour proposer un puzzle-game sympathique à base de dimensions parallèles. L'univers cartoon et loufoque s'accompagne d'un humour sarcastique fonctionnant mais qui ne réussit pas à faire oublier la pauvreté du scénario et l'aspect succession de salles trop présent. Enfin, la grande accessibilité du titre est autant une qualité qu'un défaut. Un titre intéressant mais condamner, à juste titre, à rester dans l'ombre de Portal.

On a aimé

  • Les différents dimensions
  • Des énigmes bien pensées
  • Un humour assez cynique

On a moins bien aimé

  • Un scénario prétexte
  • Des environnements trop réprétitifs
  • Peut-être un peu trop simple

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