Critique La trace des nouveaux pionniers tome 1 [2019]

La jeune Mony, une none orpheline de tout juste dix-huit ans, quitte le couvent des Nouveaux Pionniers où elle a été élevée, pour le monde extérieur, effrayant et inconnu. Mais elle n’a pas d’autre choix. Un simple mot que ses géniteurs ont remis aux sœurs lui demande de prendre soin de Dolorès qui n’est rien d’autre que le terrible et ancien croiseur de guerre du général confédéré Mc Monroe ! La voilà partie, avec un pilote recruté un peu par hasard dans les bas-fonds, écumer l’espace pour des missions de transport tout en investiguant sur ses origines.

Après plus de 25 ans chez Soleil Editions, Didier Tarquin, auteur de Troy / Lanfeust la série culte d’héroïque-fantaisie, quitte son éditeur habituel pour les Editions Glénat avec une trilogie de science-fiction bien partie pour devenir culte si les tomes suivants sont de la même qualité scénaristique et graphique que ce tome 1.

Sur un pitch assez classique, Didier Tarquin nous emmène dans un univers futuriste et noir qui se dévoile peu à peu à Mony au fur et à mesure que l’on tourne les pages de la BD. Le scénario permet ainsi subtilement au lecteur de s’identifier à Mony dans la découverte commune de ce nouvel univers que Tarquin a inventé. Le scénario précis, clair et assez rythmé permet aux images de respirer, d’être en mode grand écran et immerger le lecteur au cœur de l’histoire.

Les dessins immersifs sans superflu passent en mode pleine page pour accentuer la petitesse humaine et la fragile destinée de Mony dans le tumulte des hommes, machines et autres extraterrestres. Les crayons fins mais presque de dessins industriels, notamment pour les vaisseaux et les armes, de Tarquins sont appuyés par une mise en couleur idéale avec des sombres pour marquer la noirceur de l’intrigue ou au contraire des oranges/jaunes pour démultiplier la violence ou la chaleur de certaines scènes. Des petites œillades à Star Wars, Star Trek ou encore Troy / Lanfeust sont dispersées dans les dessins. Cela rend la relecture à la recherche de ces petits clichés amusante mais surtout passionnante et immersive avec la découverte de toute la richesse des dessins de Tarquin dans les moindres détails et recoins qui passent souvent inaperçus en première lecture. On sent l'influence, consciente ou pas, de Moebius notamment dans les dessins en pleine page. Mais on devine aussi une forte influence de Jean Giraud avec l'emploi par Tarquin de masses noires et d'aplats ainsi que des hachures alors peu utilisées dans Troy / Lanfeust.

Les idées foisonnent dans ce premier tome qui plante petit à petit les graines d’une grande histoire qui va très certainement marquer la Bande Dessinée avec une série qui promet d’être grandiose.
Courez chez votre libraire ce mercredi 09 décembre date de sa sortie !