Critique Androïdes 05 - Synn [2019]

L’humanité a disparue et il ne reste que des androïdes, des robots et des intelligences artificielles. Mais comme l’homme, le développement des machines les poussa à rechercher et découvrir de nouveaux mondes. C’est ainsi que l’androïde Synn, exploratrice, se crashe sur une planète inconnue non développée où vit une peuplade primitive ressemblant aux premiers hommes.

Synn est une androïde immortelle et indestructible qui se reconstruit, malgré qu’elle soit fortement endommagée, en aspirant les atomes et les molécules nécessaires autour d'elle. Mais cette fois son autoréparation met du temps à se lancer et être opérationnel lui causant comme un trou noir psychologique. Cette destruction et cette mort perçue, comme touchée du bout de ses doigts la fascine et ne l’effraie pas bien au contraire. Elle s’installe et construit Krit un robot dans lequel elle implante l’IA de son vaisseau et poursuit ses investigations scientifiques sur la planète. Mais elle cherche toujours plus d’humanité et ses sentiments jusqu’à obtenir la mortalité.

Cette nouvelle saison 2 d’Androïdes trace une suite idoine qui comme la première sera aussi réalisées par quatre équipes d’auteurs pour les quatre tomes qui auront pour point comme l’Androïde.
Ce tome 1 de la saison 2, nommé aussi tome 5 par les éditions Soleil car faisant suite aux quatre premiers de la saison 1, est assuré par Stéphane Louis au scénario et au dessin accompagné par Sébastien lamirand au coloriage.
Le scénario donne une vision surprenante et inattendue sur l’Homme par le prisme de l’androïde Synn. Cette astuce narrative est très réussie et peu courante lui donnant un charme particulier. On regrettera par contre les sentiments trop humains par moment. L’application des lois de la robotique d’Isaac Asimov, savamment illustrées, aident à l’immersion. Les enchainements de l’histoire sont bien amenés malgré les flashbacks qui parfois peuvent alourdir le récit, ce qui n’est pas cas ici. La chute finale quant à elle est difficilement prévisible et rend d’autant plus fort le plaisir du lecteur.

Les dessins de Stéphane Louis sont en rondeurs mais précis, accentuant les effets de mouvement et de vitesse. On devine l'influence d'Olivier Vatine dans les pauses des personnages et les paysages. La coloriasation adroite de Sébastien lamirand accentue parfaitement la froideur de l’androïde avec ses blancs et bleus métallisés qui contrastent brillements avec la chaleur ressortie des beiges presque jaunes utilisés pour les hommes primitifs.

Synn est une très belle BD tant par son histoire originale, vue de l’autre côté par les yeux de l’androïde, mais aussi pour ses dessins superbes de Stéphane Louis appuyés magistralement par le coloriage particulièrement bien réussi de Sébastien lamirand.