Critique Doki-Doki Universe [2013]

Testé sur PS3.

Un des thèmes favoris de la science-fiction, quant elle met en scène des robots, c'est de savoir si des intelligences artificielles peuvent être dotées d'une quelconque humanité. Des réflexions poussées par les plus grands auteurs du genre questionnant finalement notre humanité. C'est aussi ce que propose Doki-Doki Universe en se concentrant surtout sur notre personnalité.

Derrière ce titre assez troublant, se cache un jeu sorti fin 2013 sur PS4, PS3 et Vita grâce à l'intervention de Sony pour la distribution. Il s'agit en fait de l'œuvre des Américains de HumaNature Studios qui existe depuis le début des années 2010 en commençant par un titre de commande avec un jeu sur navigateur Kung fu Panda et des applications FaceBook dont Doki-Doki Universe garde des traces. A la tête de ce studio se trouve Greg Johnson connu des joueurs du début des années 1990 pour la saga ToeJam & Earl. Doki-Doki Universe est une œuvre hybride assez étrange et originale qui propose une sorte de jeu d'aventure à destination des plus jeunes mais aussi des tests de personnalités dont les questions et les analyses sont plus adultes... Le tout dans un enrobage encore une fois assez enfantin. Ce qui est sûr c'est qu'on ne pourra pas reprocher au titre son originalité.

Vous incarnez le robot QT3 peu de temps après qu'un étrange extraterrestre nommé Jeff l'est sauvé d'une longue solitude sur un astéroïde. Le pauvre robot végétait sur place avec son fidèle Balloon, ballon de baudruche vivant, depuis qu'il a été abandonné par sa famille d'humains. Pas le temps de se réjouir car QT3 apprend que Jeff est en fait là pour le faire voyager de planètes en planètes afin qu'il découvre ce qu'est l'humanité en prouvant la sienne. Et il a intérêt à le faire sérieusement car son modèle est destiné à la casse par son constructeur pour un manque manifeste d'humanité justement. QT3 voyage donc sur des planètes aux thématiques différentes pour aider les populations locales ainsi que sur des astéroïdes pour répondre à des tests de personnalité. Le jeu propose ainsi un univers assez singulier avec une direction artistique imitant des dessins naïfs d'enfants très colorés avec des formes simples mais toujours de manière assez joli et bien cohérent. Les plus jeunes apprécieront même si la maîtrise de la lecture est obligatoire s'ils veulent jouer seuls. On a donc l'impression de parcourir un livre d'image avec la féerie et la naïveté que cela peut impliquer même si l'humour bon enfant assez plaisant peut parfois verser dans le pipi-caca navrant. Les différents robots, humains et autres créatures/extraterrestres sont plaisants à découvrir comme les planètes. On regrette juste une ambiance sonore pénible. Techniquement, le jeu est joli pour ce qu'il propose même s'il se paye le luxe de ramer et de planter alors que bon... on a l'impression qu'il pourrait tourner sur PS2...

Le gameplay du jeu est très basique. Notre héros se déplace de planètes en planètes (et d'astéroïdes en astéroïdes) sur une sorte de world-map. Une fois arrivé sur une planète, il faudra chercher dans le décors des cadeaux et parler aux PNJ pour comprendre, puis résoudre leur problème. La majorité de ces « énigmes » se fera avec la capacité de QT3 de matérialiser ce qu'il veut. En fait des items que l'on récupère lors de notre périple. Les personnages réclament quelque chose d'assez général ou précis (un animal de compagnie, un aliment, une maison d'un certain type, un robot effrayant...) et à nous de les satisfaire selon ce qu'on a dans notre inventaire. Ce dernier s'affiche sous forme de bulles présentant des items proches de ce que veut notre interlocuteur. C'est sympa au début mais cela devient vite beaucoup trop répétitif sur la vingtaine de planètes à découvrir. A part des QTE à l'aide du stick droit, le jeu ne propose rien d'autres et cela entraîne une vraie lassitude. La partie test de personnalité des astéroïdes est assez plaisante avec des conclusions régulières faîte par le PNJ « psychiatre » du jeu étant assez complètes mais dont le sérieux se rapproche plus d'un magazine féminin que d'une véritable introspection sur notre personne. Bref, tout est moyennement convaincant et surtout très oubliable. On peut aussi pointer du doigt cette volonté horripilante qu'a le jeu à vouloir nous connecter à Facebook ainsi que la présence sur la carte de l'univers de planètes comme  d'astéroïdes dotés d'un cadenas. C'est à dire que les DLC à débloquer apparaissent bien à la face du joueur pour lui faire comprendre que son jeu à 7,50 euros est en kit... Ce n'est pas excessivement cher pour un titre qui vous prendra plus de 5 heures pour le terminer mais avec une grosse dose d'ennui.