Critique Fast and Furious - Hobbs & Shaw [2019]

Avis critique rédigé par Gaetan G. le jeudi 7 novembre 2019 à 14h00

Fast and crétin

Une fois n’est pas coutume, nous allons parler aujourd’hui du nouvel épisode de la saga Fast & Furious, véritable mètre étalon du bon goût et du cinéma d’action qui en jette.

Commençons par parler du scénario, et ce ne sera pas long car ce dernier tient sur un quart de timbre-poste - et encore en écrivant large :

« Depuis que Hobbs et Shaw se sont affrontés, les deux hommes font tout pour se nuire l'un à l'autre. Mais lorsque Brixton, un anarchiste génétiquement modifié, met la main sur une arme de destruction massive après avoir battu le meilleur agent du MI6 qui se trouve être la soeur de Shaw. Les deux ennemis de longue date vont devoir alors faire équipe pour faire tomber le seul adversaire capable de les anéantir. »

Sans trop rentrer dans les détails histoire de ne pas trop spoiler, disons juste que Pouff’blonde, membre d’une agence de renseignement américaine, s’injecte un virus programmable dans le sang (?) pour empêcher les méchants de s’en emparer. Mais les vilains pas beaux en profitent, les fourbes, pour décimer ses collègues et lui faire porter le chapeau. Oh mon Dieu ! Il lui reste 72 heures, et pas une de plus, pour se faire retirer le virus avant que celui-ci ne se répande de manière incontrôlable sur le monde. Hélas le seul appareil d’extraction existant est situé dans un complexe en plein milieu de la Russie : Pouff’blonde aura donc besoin de l’aide de Hobbs & Shaw, alias grosses-pastèques-dans-le-slip et big-balls… Inutile de vous dire qu’elle va être sauvée en 72 heures moins 5 seconde, et que vous aurez droit au passage à tous les poncifs du film d’action peu inspiré : courses-poursuites sans queues ni tête, concours de pastèque dans le slip entre nos deux héros, fusillades pour un oui ou pour un non, punch-line en mousse de carton recyclé et j’en passe.

Vous croyez peut-être que j’exagère avec cette histoire de pastèques, le plus triste c’est que ce n’est même pas le cas. Nos deux héros passent vraiment leur temps à se charrier sur la taille de leurs gonades, avec toute la finesse et la légèreté que vous pouvez imaginer. A titre personnel, à chaque dialogue navrant entre nos deux protagonistes, j’ai eu l’envie de m’ouvrir les veines à l’aide de la cuillère en plastique de mon plateau télé. Le problème, c’est que ça arrive vraiment très souvent tout au long du métrage…

"Alors là, tu vois, son pote il lui dit qu'il doit se faire passer pour un français, et que son nom c'est Octave Ergébelle. Qu'est-ce qu'on se marre, hein ?"

Et pourtant, dans le même temps, le film cherche à plaire à tout le monde et à éviter l’étiquette « film de beauf ».  En résulte un personnage de femme forte qui ne dépend pas de ses homologues masculins. Au final, elle pourrait quasiment se débrouiller toute seule, ce qui nous aurait d’ailleurs évité le navet dont nous parlons aujourd’hui. Le film nous gratifie également d’un dialogue consternant de nullité, dans lequel un des deux héros parle de son attirance pour Pouff’blonde en expliquant qu’elle est une princesse et que non, ce n’est absolument pas une gratification sexuelle pour celui qui va sauver le monde. Ouh la la, pas de ça chez nous mon bon monsieur. Dans l’absolu, c’est une bonne chose de voir que le cinéma progresse dans la place qu'il offre aux femmes. Le problème, c’est que l’association entre une sur-masculinisation des héros et des relations homme-femme traitées sur le mode du mode politiquement correct, ça ne fonctionne vraiment pas du tout. Mais alors, pas du tout.

Cela illustre le plus grand souci du film, à savoir son incapacité à se choisir un public et à assumer son statut de blockbuster décérébré pour soirée bière-pote. Il y a peu de scènes d’action, au final, ce qui est con pour un film d’action. Il y a encore moins de scènes de voiture, ce qui est particulièrement con pour un spin-off de Fast & Furious. Bref, à vouloir plaire à tout le monde on ne satisfait personne, et c’est bien tout le problème de cette production qui flirte en permanence avec le navet.

Allez, on chante tous ensemble : c'est la chenille qui redémaaaaaaare

Mais vous vous demanderez peut-être, cher lecteur, comment un épisode d’une saga dite « réaliste », mettant en avant la testostérone et les courses en bolide vrombissants, peut se retrouver chroniquée sur Sci-fi ?

La raison principale, en fait, c’est son méchant ultra-charismatique que l’on appellera Jean-Jacques, tant sa personnalité est développée. Jean-Jacques, donc, est le grain de sable qui parvient quasiment à lui tout seul à transformer un gentil navet en gros nanard qui tache. Les scénaristes ont eu en effet la bonne idée de lui donner des pouvoirs bioniques façon Gi-Joe, et une moto qui fait woush-woush façon Transformers. Dès qu’il apparaît, le long-métrage franchit le mur du çon et ne se refuse plus rien. La saga vire dans un grand n’importe-quoi techno-futuriste auquel on ne croit pas une seconde.

Je suis rage. Je suis colère. Et surtout, je suis jeu d'acteur pourri

Ce n’est pas que les effets spéciaux soient cheaps ou mal faits. Pour une fois, en dehors de quelques fonds verts trop visibles dans les plans serrés, le niveau général est plutôt bon. C’est juste que les curseurs sont tellement poussés à fond que l’invincibilité de nos deux héros en devient totalement ridicule. Hobbs & Shaw sont dans un hélicoptère qui s’écrase à pleine vitesse ? Pas grave : une grimace pour dire qu’on a un peu bobo, on s’époussète gentiment l’épaule et c’est reparti pour aller fracasser du méchant à tour de bras. Hélas, tout le reste est à l’avenant…

Le résultat, pour le coup, est franchement peu recommandable, y compris lorsqu’il est arrosé de larges quantités de houblon. Il faut juste espérer que le succès ne soit pas au rendez-vous et que les producteurs n’aient pas l’envie d’en faire un deuxième, ou pire une trilogie !

La conclusion de à propos du Film : Fast and Furious - Hobbs & Shaw [2019]

Auteur Gaetan G.
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Hobbes and Shaw aurait pu être un gentil petit nanard idéal pour une soirée entre potes, hélas le résultat se révèle franchement décevant. Le film est avare en scènes d’action, et il les remplace par des dialogues consternants qui alourdissent considérablement le film. Pire, cet épisode est en décalage complet avec l’ADN de la série : un Fast and Furious qui ne tourne pas autour des ouatures, c’est un concept, il faut bien se l’avouer.

Reste un personnage de méchant bien naze, tout en grimaces et en surjeu, que les scénaristes ont doté de pouvoirs bioniques et d’une moto ultra-technologique-woush-woush probablement piquée aux Transformers. Cela emmène le film dans une direction techno-futuriste dans lequel on ne l’attendait pas, manque de bol cette dernière se révèle tout aussi ratée que le reste.

Trop en décalage avec le reste de la série pour être conseillé au fans, trop lisse et aseptisé pour être conseillé aux amateurs de gros films qui tachent, trop ennuyant pour être conseillé aux amateurs de nanards, Hobbes and Shaw est définitivement un blockbuster à oublier.

On a aimé

  • Effets spéciaux plutot bien faits, dans l'ensemble
  • Un méchant bien nanard qui parviendrait presque à rendre l'ensemble sympathique. Je dis bien presque
     

On a moins bien aimé

  • Un spin-off opportuniste qui pisse sur l'ADN de la série
  • Des dialogues consternants de nullité entre les deux protagonistes...
  • ... Et c'est d'autant plus dommage que le film est très bavard
  • Que viennent faire des modifications génétiques et des gadgets futuristes au milieu de tout ça ?

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