Critique FEZ [2013]

Avis critique rédigé par Bastien L. le mardi 28 janvier 2020 à 09h00

Un FEZtival de cubes

Testé sur PS3.

Au tournant des années 2010, le jeu vidéo indépendant a vraiment explosé auprès du grand public notamment grâce à la démocratisation des jeux dématérialisés d'abord sur PC puis sur consoles. Parmi ces majestueux arbres cachant une très vaste forêt, quelques titres sont devenus les hérauts d'une production différente à l'instar de FEZ.

Le titre est avant tout l'œuvre de Phil Fish et de son petit studio Polytron qu'il créa pour finaliser ce projet alors qu'il travaillait pour des structures plus importantes. Le Canadien mis en effet cinq ans à concrétiser ce projet à la tête d'une petite équipe de 4 personnes dont le compositeur Disasterpeace. Un développement au long cours qui fit vivre à Fish et son équipe tous les affres de la production à savoir les retours en arrière complets, les dissensions dans l'équipe, le fait de quitter son métier avec les risques financiers que cela comporte, les négociations difficiles avec un gros éditeur (ici Microsoft) et le fait d'avoir failli abandonner plus d'une fois. Le titre d'abord pensé en 2007 sort enfin en 2012 en exclusivité sur Xbox 360 en téléchargement grâce au partenariat avec Microsoft. L'exclusivité fut finalement brève puisque dans les deux années qui suivirent, le jeu pu sortir sur mobiles, PC, PS3, PS4 et Vita... Pour ceux que cela intéresse, l'épopée fut en partie racontée dans le documentaire Indie Games : The Movie mettant en lumière la personnalité assez trouble de Phil Fish qui décida de quitter l'industrie avec fracas en 2013.

Mais concentrons nous vraiment sur le jeu qui met en scène Gomez, une créature vivant sur un plan bidimensionnel jusqu'à qu'il se voit confier un fez (couvre-chef popularisé par les populations maghrébines durant l'époque coloniale) lui permettant de découvrir que le monde est en fait tridimensionnel et qu'il pourra interagir avec ses propriétés. Mais ce cadeau n'est pas une partie de plaisir puisque notre héros va devoir voyager dans de nombreux mondes afin de reconstituer un cube dorée divisée en de très nombreux fragments. La division de ce cube met en danger l'existence même de tout l'univers. Le voyage pour sauver le monde à la recherche des différents fragments en explorant une multitude de lieu commence donc pour notre brave héros accompagné d'un acolyte lui donnant le plus d'informations possibles.

FEZ est incontestablement un jeu généreux sur de nombreux points. Il se distingue par un univers qui joue sur la constante découverte notamment en ce qui concerne un scénario qui peut s'apparenter à un prétexte mais qui en cache beaucoup plus qu'on ne le croit. On peut par ailleurs finir le jeu sans vraiment dévoiler l'intrigue ni s'y intéresser comme souvent dans les productions indés de cet acabit. La générosité se retrouve aussi dans la sublime direction artistique du jeu qui propose un pixel art du plus bel effet et qui permet de donner un contraste très saisissant entre la 2D supposée du titre et sa 3D réelle. La construction des niveaux et des animations du personnage sont un travail d'orfèvre qui permet de se plonger avec délice dans l'aventure de Gomez via des décors différents et surprenants dont on sent l'influence de toute l'industrie vidéoludique. On ressent que Phil Fish est un passionné du jeu vidéo et on retrouve des inspirations telles que les jeux Nintendo (Mario, Zelda...) et bien d'autres que cela soit pour le fond comme pour la forme. FEZ réussit à être un vrai jeu à part entière mais aussi un bel hommage à l'industrie. Le vrai plaisir du titre est de découvrir les nouveaux univers proposés avec des thématiques différentes et les changements de perspective permettent de redessiner les niveaux. Enfin, la musique de Disasterpeace s'imbrique parfaitement dans l'univers du jeu.

Si FEZ est avant tout vendu comme un jeu de plates-formes, il fait aussi la part belle à l'exploration et surtout la réflexion. Le voyage de Gomez lui fait pendre énormément de portes sur une multitude de niveaux regorgeant aussi de portes, de secrets et bien sûr de fragments ou cubes entiers à collecter. Pour cela, le changement de plan est évidemment une aide plus que précieuse permettant de jouer sur les perspectives en rapprochant des plates-formes par exemple ou pour résoudre les nombreuses énigmes qui vont vous faire progresser. FEZ est aussi un jeu où il faut accepter de se perdre tant les portes sont nombreuses et les embranchements peuvent vous emmener très loin. Il est par ailleurs possible d'avoir la fin la plus facile du jeu en quelques heures en passant à côté de beaucoup de niveaux et d'énigmes. Pour les plus acharnés, le jeu offre énormément de triturage de cervelle avec des énigmes reprenant les codes du jeu vidéo mais aussi ses bogues... D'un point de vue très personnel, je me suis quand même ennuyé pendant ce jeu qui manque au final un peu de folie et dont les passages de plates-formes restent quand même mollassonnes mais le but était ailleurs. Je dois aussi avouer avoir du mal avec les titres où le but principal est de collecter.

La conclusion de à propos du Jeu Vidéo : FEZ [2013]

Auteur Bastien L.
73

Fez est un monument du jeu vidéo indépendant pour beaucoup de bonnes raisons : un titre généreux tant au niveau de sa direction artistique que dans son gameplay. Une œuvre originale et différente qui permet à beaucoup de se plonger corps et âmes dans une aventure singulière. Pour ma part, j'ai été laissé à côté de la route...

On a aimé

  • Une générosité folle
  • Une ambiance sans pareil
  • Une utilisation impressionante de la perspective

On a moins bien aimé

  • Il faut accepter de s'y perdre
  • Il faut aimer collecter
  • On peut, à mon image, passer à côté du jeu...

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