Critique Les nouvelles aventures de Sabrina [2018]

Commencée en octobre 2018 sur Netflix, cette adaptation des comics Sabrina, l’apprentie sorcière (Archie Comics) n’a pas grand-chose à voir avec la série des années 90 (et qui a bercé l’adolescence de nombreux d’entre nous). Le générique pose les bases d’un univers sombre, sanglant, où Satan et ses sorcières sont des personnages dérangeants.

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Revenons rapidement sur les saisons précédentes…

Découpée en parties de 10 épisodes (une saison signifiant deux parties), Les nouvelles aventures de Sabrina présente la jeune Sabrina, habitant Greendale, tiraillée entre son côté humain (et son envie de suivre le lycée et de trainer avec ses amis) et son côté sorcière (étudier ses arts obscurs et rentrer dans le coven de sorcières où sont déjà ses deux tantes). Son seizième anniversaire sonne et il est temps de choisir entre les deux. Après avoir tenté un compromis, Sabrina devient une sorcière. Mais ses ennuis ne font que commencer lorsqu’une prophétie la désigne comme étant la messagère des enfers, celle par qui Satan reviendra sur Terre.

Et maintenant la suite

Les Nouvelles aventures de Sabrina se démarque par son esthétique. Tout en rouge et noir, en statues sanglantes et en rituel gore, Sabrina, jeune adolescente d’une blondeur presque blanche, fait figure de petite poupée démoniaque. Si ce clair-obscur était plaisant dans les deux premières parties, la troisième partie offre une débauche d’effets visuels tous plus grotesques les uns que les autres. D’autant que ces effets de flous que les bords de l’image (effet utilisé d’abord pour montrer la magie en œuvre dans les deux premières parties) devient quasiment omniprésent. L’impression d’oppression est factice, tout comme les pantomimes grotesques de certains personnages "possédés" ou encore les affres dépressifs dans lesquels plongent Nick. A vouloir faire trop, certains effets en deviennent grotesques, certaines réactions caricaturales et le personnage de Sabrina se révèle très rapidement insupportable. Mais par-dessus tout, c’est l’impression de savoir et de ne pas pouvoir être surpris qui vient supplanter toute critique et donne au spectateur une impression de lassitude. On sait où on va, comment on y va et surtout quel sera l’enjeu. A proposer trois tâches pour la domination des enfers, on devine rapidement que tout devra se jouer sur le troisième, censé départager les opposants.

Une intrigue cousue de fil blanc donc, qui a lassé même l’autrice de cette chronique qui n’a eu le courage que de pousser jusqu’au cinquième épisode (sur 10) de cette partie 3 (mais qui a tout de même regardé le tout dernier pour les besoins de cette chronique et qui a quand même compris sans problème, montrant bien le problème de narration ou de rythme dont souffre cette saison).