Critique Cetaganda #6 [1998]
Avis critique rédigé par Manu B. le vendredi 10 mars 2006 à 05h03
A éviter
« - A propos, « la diplomatie, c’est la guerre, poursuivie par la voix des autres », ou bien c’est l’inverse ? demanda Ivan. « La guerre, c’est la diplo… »
- « La diplomatie, c’est la guerre poursuivie par d’autres voies », psalmodia Miles. Chou En-Lai, XXème siècle, Terre.
- Qui es tu ? Les archives galactiques ambulantes ?
- Moi non, mais le commodore Tung, si. Il collectionne les vieux dictons chinois et m’oblige à les apprendre par cœur… »
Miles et Ivan sont envoyés sur Eta Ceta pour une mission diplomatique assez délicate. En effet, les relations avec Ceta, sont maintenant cordiales, mais les Cetagandais n’ont pas oublié la défaite infligée face aux Barrayarans. L’impératrice de Ceta vient de mourir et Miles et son cousin sont là pour assister aux funérailles. En arrivant sur la base, ils sont agressés par un homme qui laisse dans sa fuite un objet insolite. Les ennuis commencent…
Miles Vorkosigan explore un peu plus l'univers connu et dévoilé dans le précédent opus (4).
On pouvait croire que la saga allait suivre le même trajet que le reste de la série, à savoir: le deuxième degré (3)(4), les tribulations d'un nain génial en pays hostiles (3)(4), le dépaysement(1)(3), les tirs de blasters(1)(2), les vaisseaux à parcourir pour échapper à la vigilance de ses geôliers(1), prendre d'assaut une base avancée(1), s'infiltrer à travers une ville pour récupérer sa couveuse(2), se cacher dans des cavernes pour échapper à l'ennemie(2), user de stratagèmes culottés pour prendre à revers des bandits de grands chemins spatiaux (3)(4)...
Hélas, on se retrouve dans un épisode d'Hélène et les garçons, voire le miel et les abeilles. Il manque juste les rires en fond, à chaque situation humoristique. Le cycle Vorkosigan prend un virage à 90°, où l'auteur se concentre sur les amourettes niaises de Miles sur fond d'aventure spatiale. Le background est alors inutile, et il n'était pas nécessaire d'inclure ce roman dans la science fiction. Vraiment pas la peine...
D'autant plus que ce roman est incohérent pour le personnage de Miles car il a maintenant 21 ans, et ce soldat a maintenant une solide expérience derrière lui depuis sa première escapade (3), il a aussi mûri, au vu des épreuves qu'il a dû traverser. Or, c'est en complète contradiction avec ce constat que Bujold nous présente un garçon facétieux, aux manières grossières, à la libido galopante.
Miles, c'est bon, tu n'es plus marrant, va falloir arrêter ça, tout de suite!
Lois Mc Master Bujold a fait du mal à son personnage à travers Cetaganda, à mon avis. Personnellement, j'ai pris sur moi de lire le volet suivant les frontières de l'infini (1989) dans la foulée de Cetaganda, d'une qualité bien supérieure, ce qui m'a évité de lâcher purement et simplement le cycle.
Ecrit en 1996, soit bien après les premiers de la série, ce roman m'a tout l'air d'avoir été le fruit d'une inspiration commerciale. Du coup, la qualité n'est pas là. Personnellement, je lis ce cycle pour les aventures spatiales de Miles, pas pour ses aventures amoureuses.
(1)Cordelia Vorkosigan (1986)
(2)Barrayar(1991)
(3)L'apprentissage du guerrier(1986)
(4)Miles Vorkosigan(1990)
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : Cetaganda #6 [1998]
Exit l'humour, certes, parfois potache des précédents volets. Avec Cetaganda, ça ne m'amuse plus du tout. On est dans le lourd, voire lourdingue. Voilà c'est dit, j'espère que ce faux-bond ne se reproduira pas.
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