Critique Le cycle des Krygonites V.1 [2006]

Avis critique rédigé par Nicolas L. le mercredi 3 janvier 2007 à 15h00

Dans l’espace, on peut vous entendre rigoler…

Les Rescapés du Survivaure est à l’origine un feuilleton audio diffusé en mp3 via le réseau Internet. Exactement dans la même veine que le célèbre Donjon de Naheulbeuk, il propose cependant un transfert des principaux stéréotypes épiques lancés dans une quête impossible au sein d’un univers de space opera.
La saga du Survivaure se présente donc comme une délirante parodie des créations SF américaines en général, avec de nombreuses références à Star Trek. Les personnages, hauts en couleur, sont inévitablement incapables de faire face aux défis présentés, et leurs aventures rappelleront certainement aux cinéphiles les situations rocambolesques de La Folle histoire de l'espace, le trip galactique de Mel Brooks.
Avec le succès en BD de Naheulbeuk, il était évident que les éditions Clair de Lune accepteraient avec joie une œuvre finalement très proche de son ‘’best-seller’’, d’autant plus ressemblante du fait que le trait de cette nouvelle série est assuré par la même dessinatrice, à savoir Marion Poinsot.
Alors que penser de cette relecture sidérale des aventures de Naheulbeuk ? Tout d’abord, je dois dire qu’en tant que vieux briscard du jeu de rôle, j’adore l’atmosphère dégagée par le Donjon version mp3 et je trouve l’adaptation vraiment réussie dans le sens où elle rappelle régulièrement à mes souvenirs les voix et les dialogues débiles de la saga audio.
Le cas du Survivaure est différent. J’accrochais déjà moins au feuilleton audio, moins riche en références ludiques. Je le trouvais également trop similaire à son aîné, et manquant de renouvellement. En lisant ce premier tome, qui est une très fidèle retranscription de la version mp3, j’ai exactement eu la même sensation mitigée. Les personnages qui composent l’équipage du Survivaure sont trop proches, vraiment trop proches – on a même droit à un identique binôme ‘’créature incompréhensible / traducteur chiant’’ – de ceux de la compagnie de Naheulbeuk, et manquent cruellement d’originalité par rapport à leurs cousins fantasy. Bien sûr, le dessin très particulier de Marion Poinsot avec ses personnages aux gros yeux manga qui me rappellent mes années Goldorak y est pour beaucoup (d’ailleurs, cette particularité graphique oculaire, qui ne me gène guère dans Naheulbeuk, finit par m’agacer un peu dans le Survivaure, de là à dire que le style est un peu forcé), mais il n’y a pas que cet aspect purement artistique. Psychologiquement parlant, c’est également du copié-collé.
Du coté rigolade, le système de gags est géré par une mécanique potache qui voit défiler humour de répétition, jeu de mots reloux et blagues de cour d'école. Le résultat n’est pas mauvais, loin de là, mais comme pour le reste, il reste inférieur au délire développé dans le Donjon. Il serait cependant injuste d’omettre de signaler que le scénario est assez dense et loin d’être désagréable à suivre. Cela manque juste un peu d’inspiration et de personnalité pour être vraiment remarquable.
L’une des autres faiblesses de ce premier tome est également le manque de richesse dans le parti des méchants. Les Krygonites, que l’on croirait sorti tout droit du jeu vidéo Day of the Tentacles, sont plutôt marrants mais n’égalent pas en humour décalé les créatures débiles rencontrées dans le Donjon. Elles ont également le désavantage d’être les seules créatures rencontrées…

La conclusion de à propos de la Bande Dessinée : Le cycle des Krygonites V.1 [2006]

Auteur Nicolas L.
60

Difficile de trop critiquer ce premier tome des Rescapés du Survivaure tant il est proche d’une œuvre que j’aime beaucoup et que j’ai cité parmi mes albums favoris de 2006, à savoir le Donjon de Naheulbeuk. Je dois cependant avoir l’honnêteté de dire que cette nouvelle saga m’a nettement moins accroché. Elle ne se démarque pas assez de la première, ne plus ne possède pas la même richesse référentielle, et les personnages apparaissent trop souvent comme des ersatz SF de leur cousins fantasy. Néanmoins, le dessin est assez chouette (sauf ces gros yeux !!) le scénario reste agréable à suivre et l’on sourit souvent (à défaut de rire) devant la nullité de cet équipage embarqué à bord d’une véritable poubelle spatiale. Un premier tome moyen et une série à surveiller pour voir son évolution…

On a aimé

  • Scénario et dialogues assez marrants
  • Dessins qui collent assez bien au style
  • Le caméo final

On a moins bien aimé

  • Supporte difficilement la comparaison avec Naheulbeuk
  • Ne s’en démarque pas assez

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