Critique Blood Bowl: Team Manager [2011]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le lundi 13 février 2012 à 17h08
Gnons et pognon
- Oyé! Oyé! Brave gens! Bienvenue sur Aldorf Channel pour une nouvelle saison de Blood Bowl qui promet d’être passionnante! Est-ce qu’Astel Grandfrène, manager des Green Lightnings, va renouveler son coup de l’année dernière et parvenir à faire de ses elfes sylvains la team préférée des fans de la League? Qu’en pensez-vous, Bob?
- Je ne sais pas, Mike, mais une chose est certaine: maintenant que tout le monde connait l’habilité d’Astel a faire de son équipe de losers la plus cotée du Championnat, cela va être plus difficile pour lui. Il devra notamment se méfier de Tim McRat et de ses Pestilence Stars, qui n’ont pas encore digérer l’humiliation de l’année passée! Et comme le dit si bien le dicton: un skaven averti en vaut un sacré paquet!
- Oui, et c’est d’ailleurs ce qui nous promet une saison palpitante. Et qui va commencer dés cette semaine avec des rencontres très intéressantes. Au menu, on nous promet de l’os broyé, du dentier qui saute et du bras arraché! Beaucoup se sont aiguisés les crocs et ont affuté leurs lames durant la treve!
- Oui, chers amis de AC, cela va saigner et, ça, c’est uniquement sur notre canal!
Blood Bowl Team Manager est un jeu de cartes se déroulant dans l’univers impitoyable (air connu) de Blood Bowl, jeu de figurines édité par Games Worlshop et dont les règles sont une variation (très) fantaisiste et medfan d’un match de football américain. Edité en France par Edge Entertainment, Blood Bowl Team Manager se différencie de son illustre ainé par le fait que l’on n’y dirige pas une équipe lors d’une rencontre; on la gère sur plusieurs saisons. Les joueurs de Blood Bowl devront alors se défamiliariser un peu avec leur jeu favori et appréhender BBTM comme un véritable jeu de cartes possédant ses propres mécaniques, finalement très éloignées de sa source d’inspiration.
Question cosmétique, le jeu de Jay Little (assisté de Corey Konieczka) se présente sous la forme d’une boite de taille moyenne joliment illustrée. Question graphismes, pas de doute, on évolue bien dans l’univers aussi bourrin que potache de Blood Bowl. Même constat concernant les textes et les noms de personnages, faits de jeux de mots débiles et de commentaires humoristiques. Cette boîte (de base?) contient des decks de cartes personnages joueurs qui permettent de prendre la direction de 6 teams: les elfes sylvains, les orcs, les chaotiques, les humains, les nains et les skavens. Les spécialistes peuvent le constater: il en manque pas mal. Ces six équipes sont regroupées en deux syndicats antagonistes, mais cela n’empêche pas, bien entendu, les bastons entre deux teams appartenant au même syndicat. En plus de ces cartes personnages joueurs, on trouve quatre tableaux de marque à assembler qui permettront de tenir le compte des fans supportant chaque équipe, deux dés spéciaux, deux paquets de cartes (les améliorations d’équipe et les améliorations d’encadrement) et un marqueur premier joueur. Le livret de règles, fort de 18 pages, est riche de nombreuses illustrations et les textes bénéficient d’une traduction assez claire (nous n’avons en fait buttés que sur un seul point de règles, qui a nécessité une relecture plus poussée). Bref, l’on a affaire à du matériel de qualité.
Dans Blood Bowl Team Manager, chaque joueur (de 2 à 4) se verra confier le destin d’une équipe sur une durée de 5 saisons. Le but du jeu n’est pas d’emmagasiner le plus de victoires, mais d’accumuler le plus de fans. Cela peut sembler revenir au même, mais penser cela est mal connaitre les spécificités de Blood Bowl, sport sauvage qui se déroule dans le Vieux Monde de Warhammer. Par exemple, sachez que plus les skavens se font marcher dessus, plus ils rassemblent de fans, ce qui va encourager le joueur à entretenir une sorte de culte de la défaite! On est donc vraiment dans l’esprit Blood Bowl, jeu de ballon où l’on peut gagner une rencontre sans vraiment se préoccuper de ce dernier... juste en réduisant l’adversaire en bouillie.
Une partie se déroule en 5 tours de jeu, chaque tour simulant une semaine de championnat. En fonction du nombre de joueurs engagés, chaque tour de jeu voit de dérouler de 2 à 4 matchs qui vont offrir aux participants des récompenses en nombre de fans, améliorations d’encadrement, améliorations d’équipement ou acquisition de stars. A ce sujet, c’est d’ailleurs ce dernier élément qui m’a le plus surpris. Je m’explique. Quand un joueur reçoit en récompense une star, il pioche dans un deck qui regroupe toutes les stars du même syndicat, plus des cartes mercenaires. Ainsi, un joueur ayant en charge le management d’une équipe d’elfe pourra s’offrir les services d’un Roule-mort nain, par exemple. Etrange, non? Il est également bon de noter que si perdant et gagnant se voient offrir des récompenses, le vainqueur bénéficiera toutefois d’une prime (souvent très intéressante) qu’il ajoute à son gain normal. Enfin, que vous soyez 2 ou 4 participants, chaque match ne peut voir s’opposer que deux joueurs... à une exception prêt: les tournois. Les tournois sont des rencontres ouvertes à tous (à quatre joueurs, c’est vraiment délirant), qui rapportent énormément de fans. Le plus prestigieux de tous est évidemment le célèbre Blood Bowl, qui clôt toujours la saison.
Le cœur d’un tour du jeu se situe dans sa phase de match. Chaque joueur débute cette phase avec une main de six cartes personnages de base (lanceur, coureur, garde, etc.) ou star. Il va alors engager ces personnages joueurs dans les matchs programmés dans le tour. Il faut bien choisir car tous les matchs n’apportent pas les mêmes bénéfices. Chaque carte personnage présente une caractéristique de puissance et un ou plusieurs des icones décrits ci-dessous:
- Icone tacle: le joueur peut tenter de tacler un joueur adverse engagé dans le même match. Pour ce faire il jette un ou deux dés (en fonction du rapport de puissance) et applique le résultat. S’il réussit, le joueur adverse tombe au sol (on incline sa carte à 90°) et, s’il le portait, lâche le ballon. Mais attention, s’il échoue, c’est lui qui peut se retrouver au sol! Un personnage taclé alors qu'il est déjà au sol est blessé et sa carte défaussée.
- Icone Sprint: le joueur peut piocher une carte dans son deck de cartes personnages joueurs. Si la carte lui convient, il peut la conserver en se défaussant d’une carte de sa main. Oui, je sais, cela n’a pas grand chose à voir avec la notion de Sprint.
- Icone passe: le personnage joueur peut s’emparer du ballon situé au milieu du terrain et, éventuellement, le passer à un autre présent dans le même match. Il faut savoir que le camp possédant le ballon bénéficie d’un bonus de +2 en puissance.
- Icone triche: le seul dont l’activation est obligatoire (les 3 autres sont facultatifs). Le joueur place un marqueur Triche, face cachée, sur la carte. A la fin du tour, lors de la Phase de score, tous les pions Triche sont retournés et on applique les effets qui peuvent être néfastes (expulsion du terrain) ou bénéfiques (gain en points de puissance ou en fans).
Certains personnages, en plus d’une caractéristique de puissance et d’icones, présentent des capacités spéciales, qui sont décrites dans une zone de texte.
Après quelques petits atermoiements dans la première partie, dus au décryptage des règles, la mécanique de Blood Bowl Team Manager se relève bien huilée et instinctive. Les tours s’enchainent assez vite, l’atmosphère est fun, la règle propice aux coups fourrés, et respire bien l’esprit du jeu à figurines... et cela même si le système est complètement différent. Au fil des tours de jeu se dévoilent les subtilités du jeu avec ses combos de cartes personnages et un évident aspect tactique qui parvient grandement à compenser les hasards d’une mécanique qui use de l’aléatoire comme d’un déclencheur de suspense. Point important: les spécialistes de Blood Bowl ne seront guère avantagés par rapport aux profanes, comme l’a prouvé ma table test, composée en partie de joueurs n’ayant aucune connaissance des règles du jeu de Games Workshop, et qui n’a vu se dérouler que des parties très disputées (dans tous les sens du terme!). Bref, si Blood Bowl Team Manager n’est assurément pas le jeu de l’année, il est incontestable qu’il est un excellent produit, au bon rapport qualité prix.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Jeu de cartes : Blood Bowl: Team Manager [2011]
Malgré son aspect ultra référentiel, Blood Bowl Team Manager n’est pas un simple produit exploitant une licence à succès, mais un jeu de cartes bien divertissant, doté d’une mécanique de jeu aussi simple qu’efficace. Les fans apprécieront la fidélité avec laquelle a été traité l’univers, les profanes l’atmosphère fun et un déroulement riche en rebondissements, et tous deux se satisferont de ce jeu qui parvient à bien équilibrer ses aspects tactiques et aléatoires, au grand dam des amateurs de jeu à l’allemande.
On a aimé
- Une mécanique simple et efficace
- Un gameplay fun
- Du matériel de qualité
- Un jeu tout public
On a moins bien aimé
- Le système des stars, zarbi.
- Seulement cinq races
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