Critique 7 wonders Leaders

Votre cité a besoin de leaders afin de la mener vers une gloire éternelle. Recrutez les meilleurs, ceux qui vous assureront prospérité et grandeur, châtiez les incapables, ceux qui vous déshonorent et bâtissez une cité qui traversera l'histoire...

Pas un leader price...

Cette première extension pour 7 wonders contient un matériel limité au regard des vingt euros demandés. Leaders renferme quarante cartes (36 leaders, 4 nouvelles guildes), un plateau Merveille Rome (avec une représentation du Colisée), des pièces cartonnées de valeur 6, un carnet de score, un marqueur Courtisane et la règle du jeu. Malgré une belle qualité, la boîte pourtant de taille modeste semble bien vide. Il sera facile de ranger le tout dans la boîte de base et cela sans aucune difficulté.

Les leaders imposent une nouvelle phase.

Les règles demeurent les mêmes. On ajoute simplement une Phase Recrutement avant le déroulement d'un Âge. On distribue aléatoirement en début de partie quatre cartes Leaders par joueur. On effectue une phase de draft (comme dans les règles classiques) où on choisit ses leaders parmi les cartes restantes. A la fin de la phase Leader, on possède quatre cartes Leader. Avant d'entamer un Âge, on effectue une phase recrutement (à la fin du jeu, sauf pouvoir spécifique, chaque joueur profite des avantages de trois leaders au plus) pendant laquelle on recrute un leader (on paie son prix en pièces d'or), on l'utilise pour construire une étape de Merveille, on le défausse pour récupérer trois pièces d'or. Chaque leader donne un avantage différent (points de victoire, pièces d'or, gratuité...).

Les leaders jouent leur rôle.

Leaders est une extension qui nécessite le jeu de base 7 wonders pour être jouée. En dépit d'un matériel restreint, on apprécie immédiatement l'ajout de phases supplémentaires, la phase Leaders dans un premier temps et la phase Recrutement dans un second temps. Cela apporte de la matière, du poids, de la complexité (légèrement) à un jeu incroyablement fluide. Si l'apprentissage des différents pouvoirs des leaders requiert quelques minutes d'attention, leur domestication s'appréhendent naturellement et presque intuitivement. En effet, la plupart des leaders se contente d'effets accessibles comme des gains substantiels en points de victoire à la fin de la partie, ou l'obtention de pièces d'or lors de la pose de cartes précises. Les combinaisons proposées ne demandent pas un effort intellectuel poussé, juste une logique implacable, plus on cumule le type de carte exigé, plus on amasse.

Leaders ne bouleverse pas les fondements du jeu, il les enrichit sans augmenter exagérément la difficulté. Il reste envisageable d'initier un néophyte (avec une expérience du jeu en général honorable) en combinant le jeu de base et l'extension Leader. Il s'appuie sur le même principe mécanique, le draft et en cela l'auteur parvient presque à intégrer une nouvelle phase avec un minimum de règles additionnelles, une prouesse notable. Toutefois, Leaders oriente davantage les joueurs dans les choix de leurs cartes, en cause la simplicité des pouvoirs des leaders, et minimise la « liberté » ressentie dans le jeu de base. Par exemple, un leader donne un point de victoire par carte verte détenue dans sa cité à la fin de la partie, le joueur a tendance implicitement ou volontairement à se focaliser sur cette stratégie.