Critique Yggdrasil Chronicles [2019]

Avis critique rédigé par Gaetan G. le mardi 2 juin 2020 à 09h00

Le jeu de plateau succombe lui-aussi à la mode du remaster

« Ouvrez le livre des Sagas, qui chante le crépuscule des Dieux. Yggdrasil, le frêne cosmique soutenant les 9 mondes, est menacé. Le Ragnarök approche. La dernière bataille, annoncée depuis l’aube des temps, débute. Vous, puissants parmi les Dieux, devez faire face l’inexorable attaque des Forces du Mal. Incarnez les dieux des mythes Nordiques, parcourez Yggdrasil et repoussez vos ennemis afin de contrer les menaces propres à chaque saga du Ragnarök. »

Il est possible que le nom d’Yggdrasil Chronicles, le titre que nous allons chroniquer aujourd’hui, dise quelque chose aux plus passionnés d’entre vous. Il s’agit en effet du remaster d’Yggdrasil tout court, un titre sorti en 2010 et introuvable en boutique depuis longtemps.

Mais pas de souci si cela ne vous dit rien. Comme son confrère Last Bastion dont nous avions discuté en janvier dernier (tiens, là encore un titre de fin 2010 remis au goût du jour – comme le monde est petit) le titre a été revu de fond en comble afin de coller aux standards actuels.

Et ce n’est pas le seul point commun entre les deux titres : Yggdrasil Chronicles est également un titre coopératif, et il offre lui aussi un niveau de difficulté très relevé. Le résultat est-il aussi convainquant dans les deux cas, sachant que Last Bastion, était pour mémoire une excellente surprise ? La réponse un peu plus bas.

Cédric Lefebvre, champion du monde du jeu en kit !

Yggdrasil Chronicles est la nouvelle réalisation de Cédric Lefebvre, qui s'est un temps éloigné de la réalisation de jeux pour se consacrer au développement de son studio Ludonautes. Depuis le temps, on avait déjà pu se rendre compte de l'amour du bonhomme pour les trucs improbables à monter soi-même. En 2015, il avait déjà sorti Colt Express : un petit jeu tout mignon contenant une maquette de train en carton, rapidement suivie d’une diligence et d’une DeLorean livrées sous forme d’extensions. En 2018, il récidive avec Space Gate Odyssey et des petits présentoirs en carton bien relous à monter. Il doit avoir une vocation contrariée d’ingénieur, ou un truc du genre.

C’est maintenant le tour d’Yggdrasil Chronicles. Cette fois, il passe clairement à la vitesse supérieure puisque le système de jeu tout entier tourne (au sens propre comme au sens figuré) autour d’une maquette de l’arbre-monde haute d’une bonne trentaine de centimètres:

Et les amateurs des réalisations du Suédois vous le confirmerons sans peine : « en kit » est rarement synonyme de « solide et facile à monter ». Aussi, je vous propose de vous attarder un peu sur le montage. Première mise en garde : les éléments en cartons sont prédécoupés, mais comme ils comportent des languettes un peu partout il faut les retirer très précautionneusement sous peine de tordre des pattes ici où là. Bref, il est fortement déconseillé d’y aller comme un bourrin.

Une fois les différents éléments à votre disposition, il faut passer au montage proprement dit. Pour nous, les premières minutes ont été anxiogènes : les différentes pièces ne sont pas très bien identifiées et on reste un peu bête avec la peur de faire n’importe quoi. Il nous a fallu une petite dizaine de minutes de discussions à deux pour comprendre. Ensuite, l’assemblage en lui-même a été plutôt simple. La principale difficulté rencontrée a été liée au tronc de l’arbre-monde : celui-ci est composé de 3 parties disposées à 120°, qu’il faut placer dans un ordre bien précis si vous voulez que les différents éléments s’assemblent bien dessus. Il nous a fallu plusieurs essais, mais c’est comme le vélo : une fois qu’on a compris ça se (re)fait tout seul. Le résultat final a tout de même nécessité quelques points de colle ici ou là pour tenir (un support du plateau de base ne tenait pas, par exemple) mais rien de bien méchant.

L’arbre-monde se démonte à la fin de chaque partie histoire de retourner dans sa boîte. Ça se fait vite - comptez une bonne dizaine de minutes pour l’assemblage ou le désassemblage. En revanche, une fois sur deux la boîte du jeu ne ferme pas super bien, il y a vraiment du matos à mettre dedans.

Pour résumer :

  1. Le montage est accessible à n’importe qui, pas besoin d’être un dingue de la maquette pour que ça ressemble à quelque chose ;
  2. Prévoyez entre ½ et 1h au calme. Prenez votre temps notamment au dépuncheage, sinon vous allez endommager quelque chose ;
  3. Normalement tout se monte sans forcer. Donc si ça ne semble pas aller là, c’est que ça ne va pas là. Soyez également attentif aux couleurs des différentes pièces, elles nous ont souvent permis d’identifier les emplacements corrects ;
  4. Oui, le manuel n’est pas hyper clair. Mais pas de souci, on y arrive très bien quand même. Prévoyez quand même un petit tube de SuperGlu à la fin, on se sait jamais.

Un titre plutôt sérieux, pour le meilleur et pour le pire

Avant de passer à la description des mécaniques de jeu, attardons-nous un instant sur le thème. Avec un nom pareil, il n’y a pas de surprise : Yggdrasil Chronicles s’appuie sur les mythes nordiques. Merci Cap’tain Obvious, comme dirait l’autre.

C’est un univers que nous avons tous l’impression de connaître. Thor et Loki, par exemple, figurent dans la plupart des productions cinématographiques Marvel depuis une dizaine d’années maintenant. Sauf qu’assez étrangement, cela risque d’être un frein pour certains d’entre vous. La démarche de l’auteur est beaucoup plus sérieuse, en témoigne la bibliographie savante listée à la fin du manuel.

L’ambition de Cédric Lefebvre est de raconter l’histoire du Ragnarök en utilisant le jeu de société comme média. Alors pas de souci, Yggdrasil Chronicles reste avant tout un jeu et son objectif est avant tout de nous amuser. Mais chaque chapitre de la campagne s’ouvre et se conclut par un extrait de l'Edda. Chaque divinité, chaque objet, chaque Iotun est rigoureusement à la bonne place (en tout cas, personnellement je n’ai pas identifié d’erreur au cours de mes différentes recherches). Si vous êtes passionnés par la mythologie nordique, ou si vous êtes intéressés par l’idée de la découvrir de manière ludique, alors c’est festival. On a envie de googler chaque personnage et chaque pan de l’histoire, et les plus connaisseurs profiteront de l’excellent travail de transposition et de vulgarisation réalisé sur le titre.

En revanche, si pour vous Thor c’est avant tout un mec en collant qui tatanne des extraterrestres en lâchant des punch-lines cool, comment vous dire… Vous allez probablement passer complètement à côté du fond du titre. Voire même, le côté légèrement pontifiant de l’ensemble risque de vous saouler assez vite. En effet, le respect des canons alourdit sensiblement le jeu. Un exemple parmi tant d’autres : chaque monde est identifié par sa rune. Ceux qui sont familier avec la mythologie et/ou un minimum concentrés n'auront pas trop de difficulté à se repérer, les autres passeront leur partie à demander  : « c'est où  déjà l'espèce de H avec deux barres ? » Croyez-moi, c'est aussi lourd pour eux que pour les autres... De ce fait, il est hautement préférable (pour ne pas dire indispensable) que le thème vous intéresse un minimum.

Un vrai moteur diesel: il met du temps à chauffer mais après il tourne comme une horloge

Mais assez digressé sur le thème, place à un petit point sur les mécaniques. Regardons tout d’abord comment se déroule un tour de jeu. Le joueur actif commence par révéler la première carte de son paquet « ennemi », puis il regarde si cette carte est déjà présente sur le plateau additionnel nommé « la roue des ennemis ».

Si la carte n’est pas présente, le joueur actif la place sur le plateau et il peut commencer sa phase d’action. Si la carte est déjà présente, les deux cartes sont rendues à leurs propriétaires respectifs et la créature bénéficie immédiatement d’une activation.

Il existe 6 ennemis différents : HelSurtLokiIormunganFenrir et Niddhögg. Sans trop rentrer dans les détails, chacun dispose d’une liste d’actions qu’il réalise dans un ordre précis (déplacement, modification de la configuration du plateau, invocation de renfort, etc.). Hel, par exemple, monte d’un étage et prend 2 points de force à chaque activation.

Honnêtement, l’iconographie présente sur le plateau n’est pas hyper claire et la présence du manuel est indispensable au moins sur les deux premières parties – au début pour vérifier l’action de chaque Dieu puis de plus en plus rarement au fil des tours. Là encore, une bonne connaissance de la mythologie scandinave est un plus puisque les différentes déités agissent en accord avec les canons. Une petite aide de jeu d’une page aurait été sympathique, même si en pratique cela ne nous a jamais vraiment handicapé vu que le manuel est très bien fait et que l’information est immédiatement accessible.

Passons à la phase du joueur. Le joueur peut effectuer d’abord un déplacement, qui mérite que l’on s’attarde un peu dessus - environnement en 3D oblige… En pratique, le plateau de jeu est composé de 9 territoires au total (3 niveaux divisés en 3 parties). Lorsqu’il se déplace, un personnage peut atteindre n’importe quelle autre zone présente sur son niveau, ou les zones présentes immédiatement au-dessus et au-dessous de lui. Si vous faites le calcul, cela signifie qu’on peut atteindre très exactement 50% de la carte lors d’un déplacement.

Le petit truc qui change tout, c’est que le plateau central n’est pas fixe : certains monstres ou certains évènements vont le faire tourner d’un ou plusieurs crans dans le sens horaire. De ce fait, un personnage présent sur ce niveau n’aura plus accès aux mêmes zones une fois que le plateau aura tourné, ce qui peut jouer quelques vilains tours à l’occasion puisque les monstres sont activés avant les joueurs…

Une fois le déplacement effectué, le joueur dispose de 2 choix d'action : il peut soit frapper une créature présente sur la même zone que lui, soit réaliser l’action du lieu où il se trouve. Commençons par les différentes actions. Là encore, chaque lieu a son propre effet :

  • Récupération de dés ou de Meeples supplémentaires venant faciliter les combats ;
  • Récupération d’artefacts, avec un effet passif ou immédiat ;
  • Réparé un lieu ravagé.

A noter que la force de l’action dépend de qui se trouve avec soi sur le lieu : l’effet est dopé si l’on se trouve sur la même case qu'un allié, et il est réduit si c’est un ennemi. Si deux ennemis arrivent sur la même case, c’est la catastrophe : le lieu est immédiatement ravagé et cesse de produire son effet jusqu’à ce qu’il soit remis en état.

Passons maintenant au combat. Bonne nouvelle pour commencer, celui-ci est forcément gagnant ! En revanche cela ne signifie pas du tout que votre dieu va s’en tirer en un seul morceau. Dans les grandes lignes, chaque ennemi dispose d’un total de force qui représente les blessures que l’attaquant se prend s’il ne parvient pas à les contrer. Pour cela, l’attaquant lance son dé personnel, auquel il peut ajouter des dés supplémentaires de renfort qu’il aura récupéré précédemment. Le symbole ci-dessous indique une réussite qui vient réduire de 1 point le total de force de l'ennemi. Le symbole un peu différent du petit dé plus clair indique que celui-ci est perdu au passage. Une fois les réussites enlevées, le solde est déduit des points de vie du joueur actif :

Au début du jeu, c’est plutôt simple : les ennemis ont entre 1 et 3 points de force et ne représentent pas une grosse menace. Cependant, les méchants voient leur puissance augmenter à chaque fois qu’ils sont activés. Pire, chaque activation les rapproche de leur condition de victoire. La seule solution pour « remettre les compteurs à zéro » est d'aller affronter la créature en question. La nature est bien faite, puisque c’est pile poil au moment où un ennemi risque de faire perdre le groupe qu’il est le plus puissant…

Pour finir, on regarde si les conditions de victoire du scénario sont remplies. Là encore, il peut y avoir des surprises. En effet, la plupart des scénarios se composent de plusieurs phases que l’on vient enchaîner jusqu’à la victoire finale. Parfois, l’équipe se met en danger pour valider une étape de scénario, juste avant se rendre compte qu’elle s’est mise dans une situation difficile voire impossible pour la suivante. De fait, il ne faut pas s'attendre à traverser la campagne du jeu les doigts dans le nez, ce qui pourra poser quelques soucis aux plus impatients d’entre vous…

Pour la défaite, en revanche, c’est beaucoup plus simple. Si, à un moment quelconque du jeu, une action ne peut être réalisée complètement (par exemple perdre 2 points de vie alors qu’il ne vous en reste qu’un, ou faire monter un personnage qui se trouve déjà sur le plateau le plus haut) alors c’est la défaite immédiate.

Faut-il repasser à la caisse lorsqu'on a déjà la version de 2010 ?

Comme on l’a dit au début de cette chronique, Yggdrasil Chronicles est un remaster d’ Yggdrasil tout court sorti en 2010. Vu d’avion, les mécaniques de jeu sont globalement similaires entre les deux titres. Cependant, plusieurs grosses modifications viennent changer complètement la façon de jouer :

  • Le terrain passe en 3D, avec comme on l'a vu une vraie exploitation de cette troisième dimension ;
  • Le Mécanisme d’activation des monstres se fait maintenant en 2 temps ;
  • La nouvelle version propose un mode campagne scénarisé ;
  • Chaque personnage dispose d'une fuille de personnage et peut gagner de nouveaux pouvoirs au fil des scénarios.

Arrêtons-nous un instant sur la principale nouveauté de cette extension, à savoir l’ajout d’un mode campagne en bonne et due forme. Ce dernier offre une bonne durée de vie, avec 6 scénarios successifs sur une bonne quinzaine d’heure au total (en comptant les parties perdues).

Le jeu bénéficie également d’un mécanisme d’ajustement de la difficulté, car le challenge de base est relevé (on ne va pas se le cacher). En effet, les joueurs gagnent de l’expérience à chaque échec, ce qui leur permet de renforcer leur Dieu de partie en partie (bonus de synergie avec d’autres personnages, augmentation du pourcentage de réussite en cas d’attaque, équipement bonus en début de scénario). En revanche, on ne gagne rien en cas de victoire, sauf le droit de passer au scénario suivant de la campagne:

A noter que le niveau de difficulté reste globalement le même tout au long de la campagne, ce qu permet de jouer aux différents scénarios de manière autonome et indépendante au cas où le mode campagne ne vous intéresserait pas.

Une fois que vous aurez complétés une première fois l'ensemble du contenu offert, le plaisir de jeu sera un peu moins grand car le plaisir de la découverte ne sera plus là. Cependant, le niveau de difficulté de l’ensemble fait qu’il est tout à fait envisageable de se refaire un petit scénario de temps en temps.

Au final, il n'y a pas photo : Yggdrasil Chronicles met un très gros coup de vieux à son prédécesseur. Il n’y a aucune raison de vous conseiller l’ancienne version par rapport à la nouvelle : la rejouabilité est meilleure et le matos est mille fois plus agréable. Bref, c’est tout ce que l’on est en droit d’attendre d’un remaster.

Un jeu sponsorisé par Sonia, la maîtresse du donjon

Que retenir de ce titre ? Tout d'abord, il nécessite un temps d’adaptation. Dans les premières parties, c’est surtout le coté mécanique du jeu qui domine. Chaque méchant a son propre pattern, et on n’arrête pas d’avoir le nez dans les règles pour regarder comment fonctionne tout ce petit monde. De ce fait, il est difficile d’anticiper les menaces. Comment voulez-vous prendre de la hauteur en ayant en permanence le nez dans le guidon ?

Il a également un feeling old-school. La direction artistique n'est pas en cause mais l'auteur a fait le choix d'utiliser exclusivement du carton et des Meeples en bois. Personnellement ça ne m’a pas dérangé, mais c’est d’une certaine manière en décalage avec un marché qui mise de plus en plus sur la figurine en plastique.

Il faut également être prêt à se mesurer à un joli challenge. Au début, on a tout naturellement tendance à se focaliser sur les menaces les plus visibles et les plus immédiates. Cependant, cette stratégie révèle rapidement ses limites : il suffit de 2 ou 3 tours de tirage de carte qui s’enchaînent mal pour se faire déborder. Il est donc nécessaire de travailler sa planification très en amont, et cela s'apprend le plus souvent dans les échecs et la douleur. Au final, le titre se révèle dur mais pas injuste, ce qui permet de progresser de partie en partie.

Il faut également être prêt à investir du temps. Yggdrasil Chronicles est pensé pour être joué en campagne, il faut donc avoir 3 ou 4 joueurs motivés et stables sur au moins 6 séances de jeu (probablement une dizaine si l’on ajoute les parties échouées). Bien entendu, il ne s'agit pas d'un défaut, mais plutôt d'un point à garder en mémoire avant de passer à la caisse, faute de quoi la boîte risque de prendre la poussière dans un coin et ce serait bien dommage car la campagne se révèle vraiment intéressante et bien fichue - même si son déroulement ne réservera pas beaucoup de surprises aux habitués de la mythologie nordique.

L'essentiel en quelque mots

Mécanique :  jeu d’affrontement scénarisé
On a un plateau en 3D, des figurines de gentils et de méchants en carton et un scénario à tiroir donnant des conditions de victoire et de défaite. Les gentils se déplacent, combattent et accessoirement tentent de faire avancer le scénario entre deux affrontements épiques.

Public cible : joueur intermédiaire ou confirmé
Au niveau purement mécanique, on se retrouve sur un niveau de complexité sensiblement identique à un Last Bastion. En pratique, l’accessibilité est un poil moins bonne en raison d’un manuel plus gros et d’une iconographie moins évidente.

Nombre de joueur : 2 à 4, meilleur à 3ou 4
Le jeu à 2 fait intervenir un Dieu neutre piloté tantôt par l’un tantôt par l’autre. Ça se joue, mais ça n’est clairement pas le plus agréable. Incontestablement, le jeu est pensé pour être joué à 3 ou à 4.

Durée de partie : 30 minutes à 2h30
Certains scénario se sont révélés très courts, façon « epic fail ». Majoritairement, les parties ont tourné autour des 2h / 2h30 à 4, ce qui est une durée raisonnable pour le format. Rajoutez quand même un bon quart d'heure mini pour la mise en place, et autant pour le rangement.

Interaction : 100% coopératif
Le jeu nécessite une excellente coopération entre les joueurs. Les menaces apparaissent progressivement un peu partout sur le plateau, et elles nécessitent une bonne collaboration entre les joueurs.

Rejouabilité : excellente
Le jeu offre une campagne de 6 scénarios, aux enjeux suffisamment variés  pour qu’on ait pas l’impression de refaire à chaque fois la même chose. Comptez une quinzaine d’heure minimum avant de faire le tour de la bête.

Courbe de progression : forte
Le titre nécessite quelques parties pour être à l’aise. L’iconographie n’est pas hyper intuitive, et il faut du temps pour être à l’aise avec 6 ennemis qui ont chacun leur propre pattern. La deuxième étape consiste à gérer la menace immédiate, mais on s’aperçois rapidement que ça ne suffit pas car le jeu offre régulièrement des pics de difficulté où les catastrophes s’enchaînent sur 2 ou 3 tours. La troisième étape consiste donc à neutraliser ces situations à hauts risques avant qu’elles ne dégénèrent. Comptez au moins 2 ou 3 parties pour être à l’aise avec les mécaniques, sachant que cela ne vous empêchera pas d’échouer régulièrement des scénarios.

La conclusion de à propos du Jeu de société : Yggdrasil Chronicles [2019]

Auteur Gaetan G.
85

Yggdrasil Chronicles est un titre collaboratif qui vous propose d’incarner les principaux Dieux du panthéon nordique tout au long de la geste du Ragnarök.

A l’image de Last Bastion chroniqué en janvier dernier, Yggdrasil Chronicles se veut accessible à un large public, même si tout le monde ne pourra pas s’asseoir autour de la table. Tout d’abord, il est préférable d’avoir déjà une petite expérience des jeux de société moderne. D’une part, parce que le titre peut piquer un peu lors des premières parties : chaque action débouche inévitablement sur une plongée dans le manuel – on a connu plus accessible et plus familial. De plus, le jeu est plutôt difficile et on se fait bien correctement doser le temps de bien comprendre le principe. On est là pour se remuer les méninges et se mettre en danger, pas pour s'occuper gentiment pendant une heure ou deux.

Néanmoins, ceux qui franchiront le pas ne le regretteront pas. L’arbre géant qui sert de plateau a de la gueule, et le système de jeu d'Yggdrasil Chronicles ne ressemble à aucun autre (à part Yggdrasil tout court, retorquerons les deux du fond qui suivent). Bref, le titre dispose d’une très forte identité tant visuelle que mécanique. La campagne, bien qu'en apparence assez courte car limitée à 6 scénarios, vous demandera en pratique entre 10 et 15 heures de jeu pour être complétée. C'est loin d'être honteux pour un titre vendu aux alentours des 45€.

Pour finir, Yggdrasil Chronicles constitue une excellente manière de découvrir la mythologie nordique en s’amusant. Le travail de vulgarisation abattu par l’auteur est tout simplement impressionnant et mérite d’être mentionné.

On a aimé

  • Un excellent remaster d’Yggdrasil, qui améliore tant le fond que la forme
  • Exigeant
  • Bonne durée de vie
  • Le plateau de jeu, qui en impose une fois sur table
  • Un respect total de la mythologie nordique, et une manière ludique de la découvrir…

On a moins bien aimé

  • … Qui peut donner un aspect un peu pontifiant à l’ensemble
  • Le dépuncheage demande du temps et de la patience
  • Un peu fastidieux lors des premières parties, il faut du temps pour se sentir à l’aise
  • Matos pas complétement convainquant (figurines en carton qui freineront les accros au plastique, feuilles de personnage sur du carton un peu cheap)
  • Configuration à 2 moins intéressante / plus complexe. Configuration à 3 ou 4 recommandée.

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