Critique Mai-star [2010]
Avis critique rédigé par Amaury L. le dimanche 26 décembre 2010 à 09h43
La geisha divine…
Pendant l’âge des Geishas, une légende rapporte qu’une femme maîtrisait tellement les arts que les étoiles s’arrêtaient de briller pour la regarder évoluer quand elle dansait, elle s’appelait Dancing Star. Un jour pourtant, elle décide de se retirer et de nommer son héritière à laquelle elle enseignerait tout son savoir. Très exigeante, uniquement six postulantes trouvèrent grâce à ses yeux. Trois épreuves les attendaient, une seule serait choisie, vous peut-être ?
La carte, s’il vous plaît…
Mai-star présente un visage reconnaissable avec les illustrations de Noboru Sugiura (lire l’interview). Les 81 cartes (six Geishas, 75 Personnages) synthétisent toutes les compétences artistiques de l’illustrateur. Un bloc de score, une règle en japonais et en anglais incluse dans la boîte attestent d’un savoir faire esthétique et qualitatif.
Une boîte pleine de charme...
Voici votre règle, servie à point comme demandé…
Le but du jeu est de devenir la nouvelle Dancing Star après la fin du troisième festival en possédant le plus de points de prestige.
Chaque joueur choisit une geisha et va l’incarner durant les trois festivals (manches) que dure la partie. Ensuite, tous les participants piochent cinq cartes et la pile est placée au centre de la table.
A son tour, un joueur exécute une action parmi cinq possibilités.
On marque des points en attirant des invités (des cartes personnages) qui allouent une somme d’argent (point de prestige) à la fin du festival (manche). Par contre, les invités requiert un niveau d’exigence dans un domaine particulier (arts érotiques, service, intelligence) à laquelle la geisha doit impérativement répondre, sinon impossible de les convier auprès d’elle. Si l’invité a un pouvoir, le joueur peut l’activer.
La geisha interpelle un personnage en tant que conseiller. Celui-ci lui procure un bonus dans une (voire plusieurs) des trois compétences demandées. Cette action permet de développer les qualités de sa geisha. Le joueur pioche une carte de la pile.
Les trois dernières actions consistent à se défausser d’un nombre de cartes et d’en tirer autant, de licencier un conseiller (reprendre la carte en main), et de piocher une carte.
Dès qu’un joueur n’a plus de cartes en main, le festival se termine. On compte les revenus procurés par les invités auxquels on retranche deux points par carte restante en main.
A la fin du troisième festival, la partie s’arrête, la geisha la plus réputée l’emporte.
Un monde sans pitié…
L’univers des geishas conserve, même de nos jours, une part mystérieuse étrangement envoûtante. Mai-star propose de s’immerger le temps d’une partie dans cette tradition séculaire du Japon féodal.
Si l’auteur Seiji Kanai (lire l’interview) s’est attaché à respecter au travers des mécanismes de son jeu la dureté de l’existence des geishas, alors Mai-star remplit parfaitement son rôle. Les joueurs ne bénéficient d’aucun moment de répit tant les entourloupes fleurissent comme primevères au printemps. On ne cesse de se mettre des bâtons dans les roues, de s’attaquer systématiquement au plus faible comme au plus fort. Les invités et les conseillers valsent de geisha en geisha ou finissent leur misérable existence dans la défausse, oubliés de tous. Heureusement, il existe des gardiens qui protègent de la vicissitude de vos adversaires. Sans eux, il demeure impossible de déployer une quelconque stratégie afin d’améliorer les compétences de votre geisha.
Une partie en cours...
Mai-star est un jeu agressif et de développement où l’objectif est d’attirer dans sa couche, de servir, de distraire culturellement vos invités. Chaque geisha possède un pouvoir spécifique qui influe sur la façon de jouer. Maîtriser cet effet permanent ouvre des portes tactiques stimulantes où chacun tente d’optimiser sa marche en avant. Parvenir à ses fins oblige à passer des alliances éphémères avec vos concurrents, le temps de stabiliser vos bases et de construire un enseignement solide à votre geisha.
Finalement, Mai-star se déroule dans une ambiance conviviale ponctuée de rires et de protestations courroucées de victimes presque consentantes. La thématique ressort positivement et donne du corps à ce jeu de cartes lesquelles comportent de nombreux effets variés. Un pictogramme très symbolique se retrouve sur chaque carte possédant le même effet, facilitant la compréhension et la fluidité du jeu. Certes, lire et comprendre les quelques mots en anglais demeurent un atout non négligeable sur le plaisir éprouvé.
Mai-star ne décroche pas la palme de l’originalité mais il divertit et surtout incite à renouveler fréquemment les parties, signe incontestable d’un bon jeu. Une geisha troublante.
Les six geishas en compétition...
La conclusion de Amaury L. à propos du Jeu de cartes : Mai-star [2010]
Mai-star s’appuie sur des mécanismes assez basiques (placement d’une carte, pioche…) en incorporant des subtilités intéressantes qui autorisent des ébauches de stratégie. Ouvertement agressif, on ne cesse d’importuner les voisins, le cœur du jeu privilégie le développement de votre protégée (une geisha) afin d’attirer des invités de plus en plus prestigieux et surtout des retours monétaires exponentiels. Une analyse fine des pouvoirs et la diplomatie facilitent l’enseignement d’une geisha afin d’accroître sa réputation. Finalement, Mai-star séduit par l’audace de son thème et ses mécanismes séduisants. L’assimilation des pouvoirs s’opère rapidement et l’ensemble conserve un dynamisme et un intérêt croissants avec l’expérience accumulée. Une geisha pleine de surprises !
On a aimé
- Les illustrations.
- Les entourloupes.
- Dynamique.
- Le « développement » de sa geisha.
On a moins bien aimé
- Assez classique.
- Le texte sur les cartes.
- Certains pouvoirs de geisha semblent moins puissants.
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