Critique Final Fantasy XIII [2010]

Avis critique rédigé par Bastien L. le mercredi 12 janvier 2011 à 10h18

Casual Fantasy ?

Version testée : PS3

Dire que le treizième épisode de la série des Final Fantasy était très attendu est une banalité, mais qui mérite néanmoins d'être énoncée pour comprendre le pourquoi de la réussite mitigée du jeu. En effet, cette production de Square Enix est sans conteste un des meilleurs jeux de l'année 2010, mais paradoxalement un Final Fantasy plutôt en retrait par rapport à ses illustres ainés. Explications.

Tout d'abord l'attente légitime s'explique par le fait que Final Fantasy XIII (FF XIII pour les intimes) est le premier de la série à sortir sur cette génération de console, sur X-box 360 dans un premier temps. Et étant donné la réputation purement graphique de la saga, il y avait de quoi grandement susciter unr envie forte (le jeu avait par ailleurs été annoncé quasiment en même temps que les première présentations de la PS3...). Autant dire que Square Enix se devait de mettre le paquet, c'est d'ailleurs pourquoi on retrouve à la barre de ce projet le premier studio de développement de la firme nippone. On retrouve ainsi au générique : Yoshinori Kitase à la production (réalisateur de Final Fantasy VII et déjà producteur de Final Fantasy X, parmi les tous meilleurs épisodes), le scénariste Kazushige Nojima (épisodes VII, VIII et X), et bien sur l'inusable character designer Tetsuya Nomura (lequel a travaillé sur les mêmes épisodes de la série que Nojima). A cette dream team de Square s'ajoute la valeur montante Motomu Toriyama, également scénariste, mais officiant surtout en tant que réalisateur après l'expérience plutôt réussie de Final Fantasy X2. Cette dernière référence est notamment importante pour comprendre l'orientation de FF XIII.

Mais avant d'y revenir, parlons un peu du scénario. La série est connue pour mettre en scène des personnages souvent jeunes et assez décomplexés face à des enjeux titanesques, avec de forts ressors dramatiques à la clé. Cet épisode n'échappe pas à la règle puisqu'on découvre ici les mondes de Cocoon et de Pulse. Le premier est celui des humains et le second est peuplé de créatures monstrueuses très redoutées par les premiers. Pulse fut autrefois le bastion de toutes les créatures, mais une guerre très ancienne fit que les hommes se réfugièrent sur le satellite artificiel de Cocoon, régit par les fal'cie (qui existe aussi sur le monde antagoniste de Pulse). Ces mystérieuses puissances que sont les fal'cie sont donc au cœur du scénario, puisque ces dernier ont le pouvoir de marquer (littéralement et figurativement) les humains de leurs empruntes, afin qu'ils effectuent leurs basses besognes (ces dernier sont par conséquent appelé des l'cie). Ainsi des fal'cie de Pulse peuvent créer des l'cie pour nuire à Cocoon, et vice-versa. Cela transforme donc la vie de ces humains, qui ont le choix entre deux options : être transformés en monstres sans âme s'il n'obéissent pas, ou être transformés en cristaux en l'attente d'un possible réveil (s'ils font ce qu'on leur demande, ce qui équivaut forcément à faire le mal parmi leurs congénère si vous avez bien suivi...). Ce scénario démontre encore une fois la richesse dont sait faire preuve la firme nippone, autant dans l'histoire de base que dans l'univers qu'il crée à chaque fois.

Le jeu commence alors qu'un vestige fal'cie de Pulse à été trouvé sur Cocoon, alors que le gouvernement du satellite décide de déporter les habitants de la localité où fut trouvé le vestige. Mais cette déportation s'apparente plus à une purge, c'est pourquoi quelques habitants se soulèvent contre cette décision. On retrouve d'abord l'ancienne soldate plutôt mignonne Lightning, qui s'échappe d'un train de déportation avec style en compagnie de Sazh (semblant la suivre bien malgré lui). Au même moment, l'intrépide Snow dirige la rébellion contre la purge, à la tête de sa milice de quartier, tentant de récupérer sa douce Serah, devenue une l'cie. Cette dernière est par ailleurs la sœur de Lightning qui, en faisant dérailler son train, libère Hope et sa mère, ainsi que la curieuse et enjouée Vanille. Ces trois derniers, ainsi que les autres rescapés, sont donc pris en charge par le groupe de Snow, auquel se joint la mère d'Hope (qui mourra tragiquement en combattant les soldats de Cocoon). Alors que Snow, Lightning et Sazh se dirigent vers le vestige pour retrouver Serah, Vanille sort Hope de sa torpeur, liée à la mort de sa mère... C'est au moment où ces cinq héros retrouvent Serah que cette dernière se change en cristal, leur demandant de sauver Cocoon. Peu après, nos héros sont transformés en l'cie et doivent donc fuir les armées à leur trousse. A tout cela s'ajoute le rôle trouble de la belle et rebelle Fang, et d'une organisation semblant vouloir mettre à bas la suprématie des fal'cie.

Le scénario complexe de FFXIII se veut beaucoup plus proche de la science-fiction que de la fantasy habituelle, avec cette terre très futuriste qu'est le monde de Pulse. C'est ce postulat de base qui dérangera le plus les habitués de la série, puisqu'on retrouve les réflexes scénaristiques propre à la saga. L'idée de faire mentir son destin souvent dicté d'avance par une émancipation rageuse revient encore comme thème principal de l'œuvre. Alors que les épisodes précédant (épisode X et XII) semblaient viser la religion, c'est ici l'ordre établi et ses mensonges qui en prennent pour leu grade, tout comme l'aveuglement des foules incapables de comprendre ce qui se passe vraiment. FF XIII réussit donc à bien aborder ces thèmes tout en continuant à nous divertir grâce à des personnages principaux toujours aussi bien travaillés, qu'il soit comiques (Snow et Sazh), plus dramatiques (Lightning et Hope) ou potiche de service (Vanille, qui est ici toujours le personnage  qui agace autant qu'il attendrit). Mais le meilleur rôle revient à la taciturne et cynique Fang, et son côté bad girl qui fonctionne plutôt bien. Même si elle s'essouffle sur la fin, notamment sur les motivations lacunaires des ennemis, l'histoire de FF XIII est un réel plaisir pour les amateurs de RPG japonais, et ce bien que les néophytes auront certainement du mal avec ces personnages surjouant beaucoup.

L'autre grande réussite de du soft est bien sûr la claque graphique qu'on se prend dans la tronche. Autant le dire, rien que le fait de se balader dans les très nombreux décors du jeu justifie son achat. Si vous aimez les univers de science-fiction, qu'ils soient futuristes ou naturels, vous en aurez pour votre argent. Les textures de premier plan sont sublimes, et le champ de vision peut souvent se perdre dans des environnements ayant des profondeurs parfois abyssales. Par ailleurs, les cinématiques en images de synthèses sont d'une beauté quasi-parfaite, tant et si bien qu'elles n'ont rien à envier aux travaux de sociétés comme Pixar ou Dreamworks, c'est dire ! Chacune d'entre elles est un véritable petit bijoux, et on reste scotché sur son canapé comme devant un beau film. Et que dire de celles faites avec le moteur graphique du jeu, dont la différence avec les autres ne saute pas aux yeux directement. Les décors sont donc assez variés, tout comme les différents personnages et autres créatures ayant de vrais identités graphiques. Le jeu est ainsi un des plus beaux jamais créé sur console, tout simplement. Cette claque s'accompagne aussi d'une musique assez ambitieuse signée Masashi Hamauzu (qui travaillait alors dans l'ombre du grand Nobuo Uematsu), qui mélange des airs classiques aussi sublimes qu'opportuns. Le tout s'accompagne aussi de musiques plus mainstream, avec de la J-Pop et même des petits airs country. S'ils peuvent surprendre de prime abord, force est de constater, si on est pas allergique, qu'ils s' intègrent parfaitement au jeu. Les autres aspects de l'ambiance sonore sont au diapason, tout comme les doublages en anglais des personnages, qui sont assez corrects dans l'ensemble.

Enfin entrons dans le vif du sujet, le fond plus que la forme : Square Enix a voulu rendre son jeu le plus accessible possible, d'où la référence à Final Fantasy X2, plus haut, jeu qui reflétait un peu le même état d'esprit. L'aventure est malheureusement linéaire pendant une très grande partie du jeu. Les décors ne sont ainsi que de vastes corridors entrecoupés de cinématiques et de combats. On peut donc regretter le manque de liberté, mais les graphismes magnifiques et les environnements très différents savent faire passer la pilule. Si ce dirigisme peut en choquer plus d'un, c'est d'abord parce qu'il est contraire à l'esprit de la série, mais également parce qu'on est sur une nouvelle génération de console, donc les possibilités devraient être multipliées, ce qui n'est hélas pas le cas pour FF XIII. Concernant par exemple la personnalisation des personnages, on se rend compte qu'à part une arme et deux-trois accessoires, on ne peut la pousser plus loin (tout comme les cristaux d'évolutions ne se concentrent que sur les PV, la force, la magie et les compétences). C'est beaucoup trop maigre pour un RPG. Le jeu se paye le luxe d'être donc moins complet que ses prédécesseurs, un comble ! Il faut par exemple attendre 25-30 heures de jeu pour disposer de tous ses combattants, et en décider l'équipe de combat. Dans le même ordre d'idées, les missions annexes ne consistent qu'en une soixantaine de chasse aux monstres dans le style de Final Fantasy XII, c'est pauvre !

Concernant le système de combat, pierre angulaire du jeu, il a le mérite de vraiment innover, même s'il ne satisfera pas tout le monde. Si les ennemis sont toujours présents sur la carte, les combats se font néanmoins dans un environnement généré automatiquement, avec une barre ATB toujours présente. Les combats sont très dynamiques, et parfaitement réalisés, même si on ne contrôle directement que le leader ; pour les deux alliés, on ne peut que changer leurs rôles, entre attaquant (attaques physiques), ravageur (attaques magiques) soigneur, défenseur, tacticien (altérations d'état bénéfiques) ou saboteur (altérations maléfiques). A vous de choisir avec quelle disposition de rôles vous voulez démarrer les combats, selon l'équipe choisie ; à noter que vous pouvez aussi l'ajuster pendant le combat pour soigner ou frapper encore plus fort. Pour se défaire des ennemis plus facilement, il faudra aussi bien enchaîner les attaques, afin de les mettre en état de choc pour qu'ils soient beaucoup plus vulnérables. Le système est plutôt bien pensé, et permet des changements stratégiques assez rapides ne brisant jamais la fluidité des combats. Revers de la médaille : il faudra au joueur un petit temps d'adaptation. Néanmoins, une fois l'ensemble maîtrisé, force est d'avouer que cela s'apparente à une petite révolution tout en dynamisme. Néanmoins, ne contrôler qu'un seul personnage à ses désavantages, les priorités des alliés n'étant pas toujours les mêmes que les vôtres ; dans le même ordre d'icée, il suffit que seul le leader meurre, pour que ce soit game over... Encore une fois, Square Enix nous mâche le travail, puisqu'on propose à votre place les combinaisons de coups à donner au leader, poussant l'assistanat assez loin. Il en résulte l'impression d'être autant spectateur qu'acteur des combats... Ajoutez à cela une difficulté du titre pas vraiment au rendez-vous, et on peut comprendre les nombreuses déceptions des fans.

La conclusion de à propos du Jeu Vidéo : Final Fantasy XIII [2010]

Auteur Bastien L.
85

Final Fantasy XIII est donc révélateur du malaise qui touche l'industrie japonaise en ce moment. Si Square Enix relève haut la mais le défi technique sur son titre, on ne peut que tiquer face aux attentes contrariées que cette nouvelle génération de consoles pouvait offrir en terme de possibilités... Alors oui, l'aventure est unique, et on prend un réel plaisir à la traverser, tant on est émerveillé par l'ensemble, mais au niveau du RPG pur, c'est loin d'être une révolution... Néanmoins, ce soft reste un excellent jeu, que les amateurs auront tout de même plaisir à parcourir, et que les néophytes pourront facilement apprivoiser.

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