Critique Les démons des profondeurs #19 [1986]

Avis critique rédigé par Vincent L. le samedi 1 juin 2019 à 14h00

La petite sirène...

Dix-neuvième tome de la série Défis Fantastiques, Les Démons des Profondeurs est une nouvelle création de Steve Jackson. Alors, attention, surtout, ne faites pas erreur sur la personne car il ne s'agit pas de Steve Jackson, mais bien de Steve Jackson, autrement dit pas du fondateur de la série (à qui l'on doit, outre Le sorcier de la Montagne de Feu, des livres variés comme Le manoir de l'enfer ou Rendez-vous avec la M.O.R.T.), mais de l'auteur du Marais aux scorpions. Et c'est plutôt une bonne nouvelle, car si ce premier essai n'était pas exempt de défauts, il était tout de même parvenu à faire évoluer de façon significative le gameplay des LDVELH.

Le point de départ des Démons des Profondeurs est aussi navrant qu'intrinsèquement original. Navrant car il repose sur une énorme facilité d'écriture : vous êtes sur le point de vous noyer lorsque, incroyable car inventé, vous aller vous échouer sur un pentacle magique qui va vous permettre de respirer sous l'eau. Sérieusement ? C'était trop dur de penser à un point de départ un plus élaboré à cette aventure ? Ceci étant dit, une fois passée cette introduction grotesque, on va s'embarquer dans l'un des LDVELH les plus originaux de la série, lequelle va en plus nous faire découvrir l'univers étendu du jeu (Titan) d'une façon unique : par l'intermédiaire d'une aventure sous-marine.

Les Démons des Profondeurs bénéficie de très nombreuses qualités. Déjà, en terme de gameplay, nous sommes en présence d'une aventure ouverte qui se refuse à tout dirigisme. Cette linéarité réduite, ainsi que les nombreuses fins possibles, confèrent à cet opus une excellente rejouabilité. Et pour une fois, on ne refait pas le jeu parce qu'on le doit à cause d'un game over ou d'une mauvaise suite de choix, mais bien par simple plaisir de parcourir les multiples chemins possibles. La difficulté n'étant (pour une fois) pas démesurée (au contraire, c'est presque trop facile), Les Démons des Profondeurs s'impose haut la main comme l'un des Défis Fantastiques les plus agréables qui aient été écrits.

À ce gameplay abouti s'ajoute une prose assez convaincante. Si Le marais aux scorpions, le précédent opus de Jackson, souffrait d'une qualité littéraire très médiocre, force est de constater que l'auteur a ici gagné en expérience. Le cadre original est impeccablement mis en valeur, tant par le texte que les illustrations (signées par le talentueux Bob Harvey) traversé par des personnages sympathiques et un bestiaire original. Tout au plus pourra t-on reprocher aux Démons des Profondeurs une durée de vie vraiment courte (le contre-point d'une aventure non linéaire, le nombre de paragraphe étant identique à la norme des LDVELH) qui donne l'impression d'avoir joué une aventure format réduit. Pour le reste, le compte y est.

La conclusion de à propos du Livre-jeu : Les démons des profondeurs #19 [1986]

Auteur Vincent L.
90

Grâce à l'originalité de son traitement et son gameplay impeccable, Les démons des profondeurs vient sans soucis rejoindre Le manoir de l'enfer et Le talisman de la mort dans la liste des Défis Fantastiques incontournables. Une fois passé un point de départ assez nul, on s'embarque dans une aventure sans nulle autre pareille, plaisante de bout en bout. Un incontournable !

On a aimé

  • Une aventure originale,
  • L'ambiance sous marine,
  • La multiplicité des chemins (et des fins) possibles,
  • Une difficulté qui tient la route,
  • Des illustrations plutôt chouettes.

On a moins bien aimé

  • Un point de départ assez nul,
  • Vraiment très court.

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