Critique Les dossiers de l'infirmière scolaire #1 [2021]

Si vous cherchez un peu d'exotisme et de fantaisie, nous avons exactement ce qu'il vous faut: The School Nurse Files!(en anglais) Rien de moins qu'une série coréenne, étrange et absurde à souhait. Alors préparez votre licorne, votre épée de Sailor Moon et votre petit Bouddha portable, on va combattre de la gelée...

Résumé:

Ahn Eun-Young a toujours été spéciale: Elle peut voir la Jelly, cette trace que laisse les personnes derrière elle. Il s'agit d'une substance étrange proche d'une gelée malléable qui va être influencée par les sentiments de la personne. Actuellement Infirmière dans un Lycée de Séoul, Madame Ahn aide les élèves mais le sous-sol de l'établissement recèle un terrible secret...

Une fable étrange...

Inspirée d'un roman de Cheung Serang, les dossiers de l'infirmière scolaire est une série produite par Netflix qui ne paie pas de mine. Et j'avoue que la description seule ne rend pas justice au visuel délirant de ce mélange du Collège Fou Fou et... pas grand chose d'autres. Le principe est de suivre Madame Ahn allant d'un problème à l'autre, révélant couche après couche les ramifications d'un complot qui entoure la série de mystère.

Sauf que les problèmes sont étranges: Des jeunes anormalement fusionnels, des amoureux transits, une entité mangeuse de blattes, un prof d'anglais trop beau, etc... Et les solutions toutes plus surprenantes les unes que les autres.

Mais pas si absurde...

Visuellement, La Jelly donne un coté très manga aux images. Des petits blobs se déplacent partout sur l'écran, à des endroits incongrus. Cela entraîne une déformation des objets, de l'environnement qui nous révèle une certaine logique. Et cela se retrouve dans l'interprétation des acteurs. S'ils surjouent beaucoup, comme à l'accoutumée du cinéma asiatique, c'est pour mettre en lumière la comédie et le coté incongru des situations.

Mais derrière, quand le rythme baisse, quand le propos devient plus lourd, la série revient à une stabilité étonnante. Les épisodes 4 et 5 en particulier sont surprenants au regard du reste. Le sujet de l'appartenance à un groupe, à une fonction mais aussi le thème de la mort sont abordés avec force, en les regardant droit dans les yeux.

C'est là où la comédie laisse place à une tragédie poétique, courte mais brutale. Et où les auteur/réalisateur/acteurs peuvent exprimer toute la subtilité des 3 premiers épisodes écrit au millimètre, avec une idée en tête.

Pour qui?

En vérité, les premiers épisodes sont tout public, plutôt adolescent. La suite devient plus dure et vous serez peut être pris à la gorge par la poésie tragique, la réflexion étrange et profonde de cette fable.