Critique Lando [2019]

Avis critique rédigé par Bastien L. le dimanche 15 septembre 2024 à 09h00

Le retour de Lando

Univers officiel

On commence à être habitué, la saga Star Wars est adaptée par Marvel en comics un peu comme avec ses super-héros avec des séries et mini-séries portant souvent le nom d'un personnage. Et Lando a même le droit à un deuxième service.

Depuis 2015 et le retour de Star Wars dans le giron Marvel, on a eu le droit à une pléthore de mini-séries centrées sur un personnage. Voyez plutôt : Princesse Leia, Chewbacca, Dark Maul, Obi-Wan & Anakin, Marce Windu, Han Solo, Capitaine Phasma et Lando (version 2015). Des mini-séries aux qualités très inégales qui pouvaient aller de la catastrophe (Marce Windu) au très qualitatif (Han Solo) ou au moins se distinguer notamment par son approche graphique (Chewbacca) voire un scénario engageant (Dark Maul)... Sans être incroyable, la mini-série Lando de 2015 (de Charles Soule et Alex Maleev) avait de réelles qualités en en faisant une lecture plutôt recommandable. C'est évidemment la sortie du film Solo en 2018 qui poussa Marvel à consacrer une nouvelle mini-série au contrebandier aux capes colorées dans sa version incarnée par Donald Glover cette fois-ci. Une sorte de produit dérivé du film dont le scénario fut confié à Rodney Barnes qui est avant-tout un producteur et scénariste de séries TV américain qui commence à travailler pour Marvel en 2017. Il est accompagné aux dessins de l'Italien Paolo Villanelli qui travaille aux Etats-Unis depuis 2014 pour plusieurs éditeurs dont Marvel. Il a par ailleurs assisté Emilio Laiso sur l'adaptation de Rogue One avant de tenir les crayons seuls sur Lando. Une mini-série sortie en 5 parties à partir du printemps 2018 regroupées en un seul tome en France chez Panini Comics début 2019.

L'histoire se déroule peu de temps avant le film Solo (lui même situé quelques années avant Un Nouvel Espoir) mettant en scène le contrebandier Lando Calrissian accompagné de sa copilote/droïde L3 à la recherche d'un boulot. Il est justement contactée par la jeune Kristiss qui lui demande de l'aide pour livrer des armes à son peuple qui est réduit en esclavage par l'Empire sur la planète Kullgroon. D'abord réticent, par peur d'une trop grande implication politique, Lando finit par accepter afin de pouvoir éponger ses dettes. Sur Kullgroon, Kristiss, L3 et lui vont devoir entrer en contact avec le père de la commanditaire qui sera leur point d'entrée afin de faire éclater une révolte. Evidemment tout ne va pas se passer comme prévu et Lando va se retrouver impliqué bien plus qu'il ne l'aurait voulu.

Comme il a été dit, on commence à être franchement habitué à ces mini-séries sur un personnage issu des films vivant, plus ou moins, en solo des aventures originales. Une formule qui a rapidement connu ses limites dans le sens où ces histoires étaient souvent sans grandes ambitions scénaristiques comme artistiques n'apportant pas grand chose non plus à l'univers Star Wars. Et vous avez vite compris que Lando tombe en plein dans cet écueil. On a donc une histoire originale de Lando qui vit une aventure vite lue, vite oubliée n'apportant pas grand chose sur le personnage ou l'univers en général. Enfin si... On apprend pourquoi le Faucon Millenium est immobilisé sous bonne garde au début de Solo... Voilà. Mais là n'est pas le principal problème du récit proposé par Rodney Barnes. En effet, Lando Calrissian est un bon personnage secondaire dans le film Solo mais un bon personnage secondaire n'est pas forcément un bon personnage principal. C'est ce qu'on voit ici avec sa manie à se glorifier constamment et ses remarques sarcastiques à tout va ou simplement le fait de commenter ce qu'il fait. Il en devient presque horripilant. Même son de cloche pour L3 qui reste fidèle à elle-même jusqu'à la caricature. D'un autre côté, cela sera un réel point positif si vous avez adoré les personnages dans le film. Et pour ce qui est des saillies humoristiques de ces deux personnages j'ai trouvé cela franchement plat, ce qui est un peu dommage quand on sait que Rodney Barnes a une solide expérience dans les sitcoms (Ma famille d'abord, Tout le monde déteste Chris...). Néanmoins, le récit offre ce qu'il nous faut de space-opera avec des héros fringants, des batailles spatiales, de l'action au sol comme des aliens et autres créatures belliqueuses. L'ensemble est bien rythmé avec ce qu'il faut de péripéties pour rendre la lecture agréable.

Du côté de Paolo Villanelli, on se retrouve dans la moyenne de ce que les artistes Marvel (notamment ceux travaillant sur Star Wars) offrent depuis un moment. Ce n'est jamais honteux mais ça n'est jamais réellement impressionnant à part quelques éclairs de talent ici et là. Sans complètement chercher la ressemblance avec Donald Glover, Lando fonctionne bien de même que L3 qui a bénéficié d'un grand soin. L'ensemble est très correct, Paolo Villanelli se montrant autant à l'aise avec les vaisseaux qu'avec les stormtroopers, les droïdes ou les aliens dont la race de Kristiss, sorte d'elfes à la peau rose pâle. On reste encore une fois dans les défauts de nombreuses mini-séries Star Wars produite à la chaîne à savoir des décors qui peuvent paraître vides comme un certain manque de finition par moments. Mais l'ensemble reste agréable à l'oeil démontrant les capacités de Villanelli même si son style a du mal à transparaître à travers ses planches. Il offre néanmoins une action dynamique et un découpage toujours efficace. On peut aussi mentionner le travail sur les couleurs de Andreas Mossa qui offre une nouvelle fois du très classique dans des colorations chaudes mais avec quelques finitions au pinceau qui ont un certain charme.

La conclusion de à propos de la Bande Dessinée : Lando [2019]

Auteur Bastien L.
58

Cette mini-série Lando, version 2018, est un produit dérivé assez fade que cela soit dans son histoire comme ses dessins. Rien de bien honteux ni de désagréable à lire mais finalement du très convenu dans tous les compartiments. D'autant plus que les deux personnages principaux, Lando comme L3, ne se révèlent pas si attachants que ça. Bref, du trop classique et trop oubliable...

On a aimé

  • Un récit bien rythmé au bon goût de space-opera
  • Une bonne fidélité aux personnages du film Solo
  • Le potentiel de Paolo Villanelli

On a moins bien aimé

  • Une mini-série trop classique
  • L'humour tombat à plat
  • Un personnage principal pouvant s'avérer pénible

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