Critique Star Wars : Visions [2021]

Avis critique rédigé par Bastien L. le mercredi 8 janvier 2025 à 09h00

Star Wars sauce Samouraï

Critique de la version américaine sous-titrée en français.

Univers Alternatif

Depuis l'important succès de The Mandalorian fin 2019, il semble clair qu'une grosse partie de l'avenir de la saga Star Wars se trouve sur Disney+ avec de nombreux projets y atterrissant dont le surprenant Visions.

Star Wars : Visions est une série animée anthologique où chaque épisode est complètement indépendant avec des studios et créateurs différents disposant d'une certaine marge de liberté. Le projet est né dans la tête d'un des pontes de Lucasfilm, James Waugh, au début de l'année 2020. Une collaboration entre les Etats-Unis et le Japon afin d'offrir une anthologie de courts-métrages d'animation. Un projet qui n'est évidement pas sans rappeler celui de Animatrix une vingtaine d'année plus tôt. De plus, les studios nippons bénéficieront d'une réelle marge de manœuvre puisque leur œuvre n'auront pas à s'implanter dans le canon officiel puisque Star Wars sera plus une source d'inspiration alimentant leurs « Visions ». Une production à distance quelque peu impactée par le Covid-19 doté du savoir faire de 9 studios différents et d'un casting assez prestigieux, notamment les voix anglaises. Le tout pour une sortie mondiale sur Disney+ en septembre 2021 pour un accueil assez positif sans être incroyable entraînant toutefois la production d'une seconde saison sortie au printemps 2023. Le reste de la critique présente individuellement les neuf épisodes de la série.

Episode 1 : Le Duel (15 minutes)

Se déroulant dans un village isolé, un vagabond aux allures de Ronin (Brian Tee) assiste à l'arrivée de l'Empire qui souhaite récupérer un lourd impôt. Alors que le jeune chef du village (Jaden Waldman) a organisé une riposte, une Sith (Lucy Liu) fait son apparition...
Issu des studios Kamikaze Douga (des OAV Tales, Batman Ninja...), le court-métrage est réalisé par Takanobu Mizuno peu expérimenté à ce poste. Il ouvre néanmoins le bal avec une œuvre très efficace témoignant bien de la liberté dont ont pu jouir les studios japonais. On a vraiment l'impression d'avoir une patine Star Wars appliquée sur un récit médiéval japonais mettant en scène des guerriers. Le tout est renforcé par un noir et blanc classieux, une image granuleuse façon anciens films chanbara ou bien voir des pages de manga s'animer. Seuls les éléments propres à Star Wars (avant-tout les lasers) sont en couleur. Le style fonctionne, le duel est très bien animé et le délire village paumé devant se défendre face à des bandits grâce à un puissant étranger marche très bien. Le Duel semble parfaitement répondre à ce qu'on attend d'une œuvre japonaise à la sauce Star Wars et offre un spectacle qui nous plonge comme il se doit dans l'anthologie.

Episode 2 : Tatooine Rhapsody (15 minutes)

Pourchassé, un jeune Padawan (Joseph Gordon-Levitt) doit se cacher et est recueilli par guitariste un Hutt (Bobby Moynihan) qui lui fait rejoindre son groupe, en tant que chanteur, devenant sa nouvelle famille. Plus tard, il assiste impuissant à l'enlèvement de son mentor par Bobba Fett (Temuera Morrison) qui doit le livrer à Jabba. Mais notre héros a un plan...
Première réalisation de Taku Kimura, le court est l’œuvre du Studio Colorido (Le Mystère des Pingouins, Loin de moi, près de toi...). C'est sûrement le plus original de la bande au niveau de son histoire qui tourne beaucoup autour de la musique étant ainsi moins porté sur l'action. Il se déroule aussi sur l'iconique planète Tatooine, ce qui aide pas mal... La direction artistique aussi classique que mignonne couplée à l'animation de qualité en font une petite sucrerie sympathique qui sans être indispensable se révèle très plaisante.

Episode 3 : Les Jumeaux (17 minutes)

Sur un double-destroyer impérial, une attaque très puissante utilisant un cristal Kyber se prépare. Elle va être menée par deux jumeaux Sith, le garçon Karre (Neil Patrick Harris) et la fille Am (Alison Brie), créés pour cette mission. Mais au moment de l’activation, Karre a dérobé le cristal entraînant un duel fratricide.
Peu de fioritures dans ce court-métrage réalisé par Hiroyuki Imaishi (Kill la Kill, Promare...) à l'aide de son Studio Trigger (Little Witch Academia...) puisque l'affrontement prend une très large place. Un affrontement dantesque aux proportions hallucinantes se situant principalement dans l'espace et baigné de couleurs chaudes tirant sur le flashy. Du pur Star Wars dans le sens où c'est le bien contre le mal, le bleu contre le rouge, le blanc contre le noir... Le tout avec une animation très efficace servant une œuvre proche de l'exhutoire.

Episode 4 : La Mariée du village (18 minutes)

Sur une planète éloignée, une jeune femme (Nichole Sakura) vit sa dernière soirée sur place étant donnée qu'elle va être livrée comme otage à une bande de bandits voulant s'assurer l’assujettissement du lieu. Tout cela sous les yeux de l'étrangère F (Karen Fukuhara) qui risque d'avoir son mot à dire...
Co-écrit et réalisé par Hitoshi Haga (la série Made in Abyss...), le court a été fait au sein du studio Kinema Citrus (Made in Abyss, Revue Starlight...). Là encore, la direction artistique aussi belle que classique fait des merveilles dans une ambiance rurale à la frontière du fantastique. Une bonne montée en puissance permettant de comprendre la situation que vit une paisible communauté entre résignation et révolte jusqu'à un affrontement final très satisfaisant. Une nouvelle fois, l'animation est de qualité.

Episode 5 : Le Neuvième Jedi (22 minutes)

Alors que l'Ordre Jedi semble avoir disparu depuis un moment, des survivants se retrouvent sur une étrange station au dessus d'une planète isolée. Notamment le jeune Ethan (Masi Oka) convoqué par le seigneur local (Andrew Kishino) qui promet aux Jedi un moyen de retrouver leur gloire d'antan. On apprend rapidement qu'il s'agit de sabres laser que doit apporter la jeune Kara (Kimiko Glenn) ayant des affinités avec la Force.
Ecrit et réalisé par Kenji Kamiyama (Blood : The Last Vampire, Ghost in the Shell : Stand Alone Complex...) via le studio Production I.G. (Psycho-Pass, Eden of the East...), ce court-métrage est diablement efficace. Doté d'une ambiance assez pesante et bien rythmé par une montée en puissance passant par une poursuite sur une planète glacée jusqu'à un affrontement final ambitieux, l'ensemble se targue même d'un petit twist bien sympathique. La direction artistique est solide tandis que la qualité d'animation rend justice aux différents affrontements qui font la part belle aux sabres.

Episode 6 : T0-B1 (15 minutes)

Un vieux scientifique (Kyle Chandler) construit un droïde (Jaden Waldman) sur une planète isolée. Ce dernier est passionné de l'Ordre Jedi et va tout faire pour trouver un cristal Kyber quitte à alerter les Sith de sa présence...
Le cour-métrage de Abel Góngora (sa première réalisation), issu des studios Science SARU (Shin-chan, Inu-Oh...), fera plaisir aux fans de Astro comme de Mega Man avec cette histoire de petit robot courageux créé par un vieux scientifique. Une histoire toute en douceur qui propose une ambiance douce-amère avant de plonger dans un affrontement assez rugueux où notre petit héros va révéler toute sa puissance. C'est très joli avec une direction artistique toute en rondeur et un combat final assez intéressant.

Episode 7 : L'Ancien (15 minutes)

Un Chevalier Jedi (David Harbour) et son Padawan (Jordan Fisher) ressentent une étrange présence sur une planète de la Bordure Extérieure et décide d'y enquêter. Ils vont malheureusement tomber sur un redoutable adversaire assez âgé.
Après l'épisode 3, le Studio Trigger propose un second court-métrage cette fois-ci écrit et réalisé par Masahiko Otsuka (Petite Princess Yucie, Inou Battle With Everyday Life...). Son ambiance pesante et sa direction artistique rurale baignée de couleurs chaudes nous offrent un début certes un peu lent mais doté d'une bonne montée en tension avec un excellent combat final. Sans grande esbrouffe, les duels sont assez proches de l'esprit shônen avec des combattants très bavards discutant techniques avant de tenter de découper l'adversaire... Peut-être le meilleur combat d'une anthlogie qui n'en manque pas grâce à une grande qualité d'animation.

Episode 8 : Lop & Ocho (20 minutes)

La jeune esclave en fuite  Lop (Anne Cathcart) est adoptée par un seigneur local (Paul Nakauchi) et sa fille Ocho (Hiromi Dames) alors que des années plus tard l'Empire souhaite piller leur planète. Comprenant bien que le risque environnemental est immense, le père s'oppose à l'Empire tandis que Ocho le désapprouve et rejoint les rangs impériaux. Lop semble être le dernier espoir de son clan alors que sa sœur en est la principale menace...
Ce court-métrage de Yuki Igarashi venant de Geno Studio (Golden Kamui, Genocidal Organ...) est incontestablement le plus beau du lot. Outre sa direction artistique magnifique, il propose aussi des arrières-plans très travaillés fourmillant de détails dans une beauté proche d'un film de Makoto Shinkai. Le character design de Lop, sorte de lapine/humaine est aussi ambitieux que réussi. L’œuvre offre une lutte entre deux sœurs avec du drame et de l'action très bien animés tout en montrant enfin un monde plus peuplé et une ville dense. A mes yeux le meilleur court-métrage de l'anthologie car j'ai été un peu déçu quand il s'est arrêté par une fin ouverte... On pourra peut-être lui reprocher une animation un peu surjouée quand les personnages parlent.

Episode 9 : Akakiri (13 minutes)

Un jeune Jedi (Henry Golding) est de retour sur une planète à la rescousse de la princesse légitime (Jamie Chung) délogée du pouvoir par une puissante Sith (Lorraine Toussaint). Les deux héros vont devoir s'infiltrer dans son palais pour reprendre le pouvoir alors qu'ils sont des fugitifs.
Ce second court-métrage du studio Science SARU (après l'épisode 6) est réalisé par Eunyoung Choi (Wakfu, Dofus...) et s'avère malheureusement le plus faible de la troupe. La direction artistique très affirmée avec une approche plus rugueuse se perd malheureusement dans son scénario par moments trop brouillon et peu engageant. A l'image des deux pieds nickelés embarqués dans l'aventure qui sont certes une référence au cinéma de Kurozawa mais s'avèrent assez hors-sujets dans le contexte. C'est donc assez dommage de terminer sur une fausse note...

L'anthologie s'avère donc de bonne facture permettant de jouer avec la licence Star Wars qui est bien utilisée en toile de fond comme constituant un fan service souvent plaisant. Néanmoins l'ensemble souffre de deux défauts principaux : mis à part le second épisode, on peut déplorer que les différentes histoires proposées se concentrent surtout sur des affrontements au sabre avec des utilisateurs de la Force comme si Star Wars ne se résumait qu'à ça... Rien que pour l'action, des scènes de guerre ou des affrontements de vaisseaux auraient été les bienvenus. Second défaut assez inhérent à l'animation japonaise  de cette dernière décennie : le mélange entre animation 2D (ou assimilée) et modèles 3D comme mouvements de caméra par ordinateur fait souvent tâche. Un problème qu'on retrouve sur de très nombreux courts-métrages de la liste.

On vous la conseille si vous aimez les comics Star Wars Tales, l'animation japonaise, Animatrix...

La conclusion de à propos de la Série animée : Star Wars : Visions [2021]

Auteur Bastien L.
73

La première saison de Star Wars Visions est une petite bouffée d'air frai pour la licence qui confie les clefs à d'autres artistes. On a ainsi le droit à des approches différentes et libres de la saga Star Wars qui se montre comme on ne l'avait jamais vu dans des courts-métrages aux belles directions artistiques variées, à l'animation de qualité avec beaucoup d'action satisfaisante. Dommage que les différents studios se soient trop reposés sur les combats au sabre...

On a aimé

  • La qualité de l'animation
  • Les différentes directions artistiques
  • Un licence Star Wars qui se prête agréablement au jeu de l'anthologie

On a moins bien aimé

  • Trop de combats au sabre
  • Le dernier épisode
  • Le mélange animation 2D et animation 3D

Acheter la Série animée Star Wars : Visions [2021] en un clic

Nous vous proposons de comparer les prix et les versions de Star Wars : Visions [2021] sur Amazon, site de vente en ligne dans lequel vous pouvez avoir confiance.

Retrouvez les annonces de nos dernières critiques sur les réseaux sociaux

Sur Facebook | Sur Twitter

Critiques liées