Critique Ronin [2022]

Avis critique rédigé par Bastien L. le dimanche 23 février 2025 à 09h00

Le plus mauvais roman Star Wars depuis longtemps, très longtemps

Univers Alternatif

« Deux mois après son arrivée sur la planète Genbara, dans la Bordure Extérieure, le Ronin se retrouva sans un crédit. B5-56, pour qui tout était sujet à récriminations, s'en émut bien plus que lui.
- Dis toi qu'ainsi nous n'avons pas besoin de nous préoccuper de trouver une auberge, rétorque-t-il à son brinquebalant compagnon. »

L'histoire de la licence Star Wars est ainsi faîte : chaque occasion de créer des produits dérivés va être tentée avec plus ou moins de réussite. Il est donc logique que Star Wars : Visions en fasse les frais avec Ronin.

Sortie à l'automne 2021 sur Disney+, la première saison de Star Wars : Visions proposait une anthologie de court-métrages d'animation réalisés par des studios japonais qui insufflaient beaucoup de leur culture à l'univers créé par George Lucas. La saison s'ouvrait avec l'épisode Le Duel qui mettait en scène l'affrontement entre un Ronin et une Sith dans un village reculé. Un résultat très efficace qui donnait bien le ton et dont quelqu'un décida qu'il sera judicieux d'en faire un roman. Le projet fut confié à l'auteure américaine d'origine japonaise Emma Mieko Candon dont c'est le premier récit dans l'univers Star Wars. Edité peut de temps après la diffusion de la saison 1 aux Etats-Unis, le roman paraît chez nous durant l'été 2022 en grand format chez Fleuve éditions.

Le roman démarre alors qu'un étrange guerrier que tout le monde appelle Ronin, semble coincé sur la planète Genbara située dans la Bordure extérieure. Il arrive dans un petit village qui subit une attaque de bandits menés par une puissante guerrière Sith. Le Ronin intervient et parvient à vaincre la guerrière tout en dévoilant qu'il a été un Sith semblant éliminer ses anciens compagnons d'arme. Son action a attiré l'attention des autorités locales peu encline à accepter sa présence mais aussi un groupe de voyageurs qui vont l’intégrer à leur groupe. On y retrouve l'énigmatique Nomade semblant cacher beaucoup de secrets sur sa nature, la mercenaire implacable Shi-e ainsi que la pilote Ekiya survivante d'un peuple ayant connu de nombreuses tragédies. Ce groupe apprend au Ronin qu'ils ont besoin de lui pour récupérer un artefact capable de défaire l'influence d'une puissante sorcière. Elle pourrait être liée à la voix que Ronin entend dans sa tête et qui semble avoir une influence sur ses actions. En parallèle, la guerrière vaincue, Kouri, ressuscite et se met à pourchasser Ronin tout en étant elle aussi harcelée par une voix...

Les cinquante premières pages du roman s'apparentent à une novélisation de l'épisode Le Duel cité plus haut. Pour le reste des 525 pages Emma Mieko Candon a décidé de tisser toute une histoire autour du court-métrage. Et on s'en serait bien passé au final. Si vous avez lu le synopsis, vous avez remarqué qu'il est souvent au conditionnel car le mystère est le fil conducteur du roman. Une situation globale mystérieuse, de la magie mystérieuse, des camps opposés mystérieux, une grande méchante mystérieuse et surtout des personnages mystérieux au passé mystérieux... Bref un surplus, une surabondance de mystérieux qui au final fait qu'on se détache très vite de la destinée des héros dont on sait pertinemment qu'ils n'ont aucune influence sur le reste de la licence Star Wars. Et je sais que le fan peut parfois être grognon quand au manque d'originalité dans sa licence fétiche mais force est de constater que trop d'originalité n'offre pas forcément un résultat plaisant. La lecture de Ronin s'apparente au fait de traverser une purée de poix bien trop épaisse aux côtés d'étrangers qui refusent de se présenter pour terminer sur un couloir bien droit en se rendant compte qu'on côtoyait les membres de sa famille. Derrière cette caricature du roman se cache une lassitude face à une intrigue globale qui avance bien trop lentement menée par des personnages qui n'ont d'intérêt que leurs mystères avant un final où tout fait sens de manière bien trop abrupte.

Il est donc difficile de se sentir impliqué dans ce roman d'autant plus que le style de Emma Mieko Candon n'aide pas. En effet, elle a tendance à faire bien trop compliqué et pompeux pour pas grand chose dans la description des lieux comme des états d'âme de ses personnages. Rajoutant finalement encore plus de confusion dans les interactions qui ne font que tourner en rond entre ses héros. Les scènes d'action sont par ailleurs assez inégales entre quelques bonnes idées et d'autres où les personnages sont littéralement en train de penser à autre chose pendant le combat... Si l'auteure s'est vu confier ce roman c'est aussi pour proposer du Star Wars à la sauce japonaise avec un mélange entre cette galaxie très lointaine et une ambiance japon médiévale. On a le droit à des clans, des seigneurs, des sortes de samouraï mais aussi le Ronin du titre. Les décors comme les bâtiments ont un aspect japonais qui pourra contenter les amateurs de ce pays. Il faut néanmoins accepter quelques libertés avec Star Wars qui ne seront pas au goût de tous. Emma Mieko Candon souhaite aussi parler de la manière dont le passé peut embrouiller notre présent comme le guider ou simplement se révéler alors qu'on avait enfoui beaucoup de choses... Cela reste très brouillon mais pas inintéressant par moments.

On vous le conseille si vous aimez Star Wars : Visions, Les Derniers Jedi, La planète du crépuscule...

La conclusion de à propos du Roman : Ronin [2022]

Auteur Bastien L.
30

Ronin est probablement le plus mauvais roman du nouvel univers étendu Star Wars. Et de loin. On reste hermétique face à une histoire et des personnages qui nous plongent dans des mystères un peu surfaits dont on a finalement que faire. L'impression de tourner en rond pendant une longue partie de la lecture qui s'avère peu agréable aussi à cause d'un style inutilement pompeux de la part de Emma Mieko Candon. Le fait de mélanger Star Wars avec une ambiance japonaise fonctionne globalement mais à ce niveau, le court-métrage se suffit amplement.

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On a aimé

  • L'ambiance japonaise
  • Quelques bonnes scènes d'action
  • De bonnes réflexions sur le passé

On a moins bien aimé

  • Un style trop pompeux
  • Trop de mystères tue le mystère
  • On s'ennuie pas mal
► le Roman Ronin
► L'oeuvre Star Wars

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