Critique Le tueur du vendredi #2 [1982]
Avis critique rédigé par Vincent L. le samedi 7 février 2009 à 19h30
Des meurtres, du cul, Jason...
Séquence flashback : Pamela, une mère endeuillée et mentalement instable raconte à à une jeune fille apeurée comment d'incapables moniteurs ont laissé se noyer son fils adoré, son petit Jacky (!). La demoiselle, visiblement paniquée - ou peut-être simplement très émotive - en profite pour prendre la fuite. Au terme d'une course poursuite plus longue que celle de Bullit - mais moins rythmé qu'un épisode de Derrick - la jeune fille en pleurs décapite la maman folle. L'histoire est close, le responsable des tueries de Crystal Lake a définitivement passé l'arme à gauche. La décapitation, voilà une mort vraiment problèmatique, surtout lorsque l'on parle de faire une suite, car inutile de dire qu'il paraît improbable que Pamela Voorhees ait pu survivre à cela. Si la solution du zombie avait à l'époque été réellement envisagée - et sera plus tard reprise avec Jason le mort-vivant - il fut plutôt décidé de changer directement de meurtrier. Exit la maman, bonjour le fiston, plus bourrin, plus violent, mais encore pas totalement charismatique.
Le tueur du vendredi est le premier volet d'une sorte de trilogie interne à la saga Vendredi 13 composée de ce long-métrage, de Meurtres en trois dimensions et du Chapitre final, trois films se succédant chronologiquement de manière immédiate (pour la petite histoire, l'histoire se déroule ici les mardi 10 et mercredi 11). On y suit un groupe d'adolescents venus retaper - encore ! - le camp de vacances après l'horrible massacre - encore ! - qui s'y était déroulé et qui nous est conté dans Vendredi 13. Lourde charge que celle pesant sur ces ados ; en effet, en plus de devoir mourir dans d'attroces souffrances, ceux-ci vont devoir tant bien que mal raccrocher l'histoire de ce second opus avec celui du premier. On y découvre donc que Jacky s'appelait en réalité Jason, qu'il n'est pas mort noyé mais qu'on suppose qu'il est mort noyé, qu'on a jamais retrouvé son corps, que la rumeur dit qu'il a survécu et que, ayant trop peur de retourner voir sa mère - on le comprend ! - il vit dans la forêt de Crystal Lake. On y apprend enfin que ce mogolien à la psychologie très fouillée était gentil et peureux, mais que depuis qu'il a assisté à la mort de sa mère, il est devenu fou furieux. La rumeur va vite, me direz-vous, mais il semblerait que les moniteurs aient reçu la dépêche AFP avant leur feu de camp, ce qui leur a permi de mettre le spectateur au courant avant de mourir.
Si l'on doit S'en tenir à la stricte durée du film, Le tueur du vendredi est une sacrée fumisterie. Quatre-vingt dix minutes donc cinq de générique et quinze de scènes reprises du premier, ça nous donne un film dont la véritable durée ne dépasse par les soixante-dix minutes. Mais, cela fait paradoxalement la force du film, sa très courte durée faisant qu'il garde un rythme soutenu tout au long de son déroulement. Etant donné l'épaisseur du scénario et la prévisibilité des péripéties, cela n'a pu être qu'un plus pour Steve Miner qui, à l'instar de son prédécesseur, livre une mise en scène correcte bien que dénuée de tout génie. Il faut bien dire que les meurtres se succèdent à bonne cadence, tous les personnages s'en prenant littéralement plein la gueule. En digne successeur de sa mère, Jason affiche également son côté sans concession et politiquement incorrect, n'hésitant pas, par exemple, à mettre à mort un personnage handicapé. Cela joue bien entendu en faveur du film, les morts s'avérant aussi diverses et variées que pouvaient l'être celles du premier volet, reprenant une formule qui sera par la suite dupliquée dans tous les films de la saga : un meurtre/une arme.
Stricto sensu, il y a peu de différences entre Jason et sa mère (laquelle, chose incohérente, disposait dans Vendredi 13 d'une force impressionnante) ; néanmoins, question présence et charisme, force est de reconnaître que l'on ne perd pas au change. Et pourtant, le boogeyman n'a pas encore revêtu dans cet opus son traditionnel costume : point de masque de hockey super cool mais un vulgaire sac à patate en toile de jute et, en lieu est place de sa tenue kaki, une salopette et une chemise à carreaux, Oui, autant dire qu'il en jette moins, et ce surtout lorsque l'on a vu auparavant les opus suivant. Mais malgré cela, le côté masqué peut-être, il s'avère nettement moins grotesque que sa mère, moins crédible mais un poil plus effrayant, le point culminant du film - à l'époque - se trouvant au moment ou Jason dévoile son visage difforme. Aujourd'hui, malheureusement, cela n'impressionne nullement, jouant même contre le personnage qui n'en devient que plus ridicule et pathétique.
Il faut tout de même avouer que la scène finale, confrontation entre Jason et l'héroïne dans une cabane perdue dans la forêt, est totalement ratée. On assiste ainsi à un pur craquage de la part des scénaristes qui tentent de donner une profondeur au personnage en lui donnant un profil psychologique, et ainsi permettre à une héroïne de se la jouer psychanaliste à deux balles pour s'en sortir. Hallucinante de débilité - et pourtant, on est dans un slasher ! - la scène met à mal la mince crédibilité que Jason avait pu jusque là acquérir. Difficile, à la fin du film, de se dire que ce personnage est devenu culte pour tout une génération de fans tant sa première prestation à visage découvert confine à la pure comédie potache. Le bilan du personnage est donc au final mitigé ; sans la présence de nombreuses suites, le boogeyman ne serait très certainement pas entré dans la légende, à l'instar de son collègue Cropsy dans Carnage.
En dehors de cela, on repprochera au film les mêmes défauts que dans tous les autres films de la saga : les comédiens sont tous nuls, le scénario n'est qu'un prétexte pour aligner des morts violentes. Le premier Vendredi 13 avait au moins l'avantage de nous proposer un semblant d'intrigue (mais qui est le tueur ?), sa suite ne s'ennuie pas à en faire autant. On sait de suite qui est le meurtrier et c'est en toute tranquillité, amorphe avec le cerveau débranché, que l'on peut suivre ce second opus.
La conclusion de Vincent L. à propos du Film : Le tueur du vendredi #2 [1982]
Supérieur à son prédécesseur, ce second volet de la saga Vendredi 13 s'affirme et s'assume comme un film ouvertement bourrin, mettant en scène un tueur implacable et présenté comme inhumain, beaucoup plus proche de Michael Myers que de Pamela Voorhees. Au final, on y gagne clairement au change, le long-métrage s'avérant nettement plus rythmé et violent que son prédécesseur. Dans la longue liste de films que compte la saga, Le tueur du vendredi compte parmis les meilleurs.
On a aimé
- Des meurtres réussis,
- Réalisation efficace,
- Rythmé,
- Violent,
- Première apparition de Jason.
On a moins bien aimé
- Toute la scène finale,
- Le quart d'heure de flashback au début,
- Scénario bancal et souvent risible,
- Comédiens mauvais.
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