Critique L'Ascension de Skywalker #9 [2019]

Avis critique rédigé par Bastien L. le jeudi 19 décembre 2019 à 17h00

Une conclusion épique

Attention, cette critique va légèrement spoiler le premier tiers du film (si vous voulez une critique garantie sans aucun spoil, voyez-ici). Il faut aussi savoir que vous allez lire l'avis d'un indécrottable fanboy.

Si L'Ascension de Skywalker était attendu, on se demande finalement surtout pourquoi. Conclusion d'une saga mythique jouant trop souvent sur la nostalgie ? Attente légitime pour de nouveaux fans complètement conquis par cette Postlogie initiée par Le Réveil de la Force en 2015 ? Ou constat d'une déchéance totale de Star Wars aux yeux de beaucoup suite à la réception très contrastée des Derniers Jedi en 2017, suivi de la quasi catastrophe industrielle de Solo en 2018 ? Bien malin celui qui pourrait clairement prévoir la réaction public (en termes d'appréciations comme de box-office) de ce neuvième épisode canonique de la saga créée par George Lucas. Un épisode faisant revenir le réalisateur (aussi scénariste, en compagnie de Chris Terrio, et producteur, aux côtés de la présidente de LucasFilm, Kathleen Kennedy) J.J. Abrams après le départ pour « divergences artistiques » de Colin Trevorrow. L'Américain avait donc la lourde tâche de conclure la saga Skywalker initiée il y a plus de 40 ans en tentant de contenter tout le monde tout en devant raccrocher les wagons après Les Derniers Jedi. Qu'on l'aime ou pas, il faut avouer que le film de Rian Johnson avait balancé un bon coup de pied dans la fourmilière nous laissant dans l'expectative la plus complète pour cette conclusion.

Comme annoncée dans les bandes-annonces, le film démarre en nous confirmant la survie de l'Empereur Palpatine (Ian McDiarmid) dont le nouveau leader du Premier Ordre Kylo Ren (Adam Driver) retrouve la trace sur la planète Exogol dans les Régions Inconnues. L'Empereur, ayant survécu à sa chute dans Le Retour du Jedi, lui apprend qu'il prépare en secret son retour, étant même derrière la création de Snoke comme du Premier Ordre. Il dispose ainsi d'une incroyable flotte à même de s'emparer de la galaxie sous le nom du Dernier Ordre mais que Kylo Ren doit impérativement retrouver Rey (Daisy Ridley), la dernière des Jedi. L'héroïne s'entraîne dans le camp de base de la Résistance grâce aux enseignements de Leia (Carrie Fisher) avant que la découverte de la survie de Palpatine ne changent leurs plans. Elle va devoir reprendre les recherches de Luke Skywalker qui était au courant pour l’existence d'Exogol. Accompagnée de Chewbacca (Joonas Suotamo), C-3PO (Anthony Daniels), R2-D2, Poe Dameron (Oscar Isaac), BB-8 et Finn (John Boyega), Rey va se lancer dans une quête dont dépend le sort de la galaxie mais qui va aussi lui en apprendre encore plus sur ce qu'elle est vraiment. Tout en sachant que Kylo Ren est sur ses traces...

Autant le dire tout de suite, il n'y a vraiment aucune fluidité et logique complètement apparente entre les scénarios du Réveil de la Force, des Derniers Jedi et de L'Ascension de Skywalker. Il y a évidemment des liens mais on sent que dans l'utilisation des personnages, les enchaînements entre les films et les thématiques abordées, il n'y a pas de réel plan bien construit. Certains pourront toujours chercher la ou les personnes à blâmer (Kathleen Kennedy, J.J. Abrams, Rian Johnson, George Lucas, Disney...) mais cela n'empêche pas qu'on puisse trouver chaque film indépendamment bon. Cet épisode IX s'apprécie donc pleinement comme une œuvre autonome qui réussit pourtant à faire vibrer notre corde sensible de fan tant J.J. Abrams a su respecter l'essence de Star Wars en convocant pleinement la Trilogie Originale, la Prélogie comme le reste de la Postlogie. Néanmoins, on déplore clairement un manque de liant entre les différents films de cette Postlogie et les fans pourront s'amuser à compter les petits tacles (ou simples brimades) que J.J. Abrams semble faire à Rian Johnson sur l'épisode IX. Le plus gros point faible finalement à répartir sur les trois films restera ce refus d'offrir une approche globale de la galaxie où l'on ne sait jamais complètement qui la gouverne ni de quelle manière...

Maintenant que l'aspect global a été pris en compte, concentrons nous complètement sur l’épisode IX dont le scénario s'avère surtout efficace et plutôt classique pour un blockbuster hollywoodien. Son principal point faible est son début qui enchaîne très (trop?) rapidement les situations comme une poursuite du Faucon Millenium où l'on se demande si l'on est pas dans une attraction Star Tours quand bien même l'ensemble est très impressionnant. Le début du film se débarrasse aussi très rapidement de quelques interrogations que l'on avait suite aux deux autres métrages pour finalement proposer un rythme plus digeste dès que nos héros partent en mission. Il faut quand même noter que l'histoire offre un rythme très soutenu avec la volonté de plus se concentrer sur la destinée des héros où Rey, Finn et Poe deviennent une nouvelle trinité épaulée par de fidèles alliés comme de grands anciens. On a souvent la sensation que les héros se lancent dans une fuite en avant avec de nombreux rebondissements, de nombreux lieux comme de nouveaux personnages rencontrés. Malgré cette multitude d’événements qui s'affichent devant nos yeux, on est jamais perdu (sauf au tout début du film éventuellement) et on plonge littéralement dans cette aventure. Il y a dans ce film un souffle épique assez incroyable et une ambiance pulp qui peut faire penser aux grands films d'aventure des années 1980. J.J. Abrams offre ici du pur divertissement. Il y a évidemment beaucoup de révélations et de retournements de situation qui sont pour la plupart bien amenés même s'il y a quelques facilités comme Kylo Ren toujours au bon endroit au bon moment... Enfin, on peut aussi regretter quelques gimmicks un peu faciles (mais tellement efficaces) du cinéma d'action/aventure américain.

Si ce film respecte complètement à mes yeux l'essence de Star Wars c'est qu'il offre un réel combat entre les côtés obscurs et lumineux de la Force. Un combat autant galactique (Premier Ordre contre la Résistance) qu'intérieur puisque Kylo Ren et Rey vont être tiraillés par leur opposé tout au long du film. Cet affrontement se joue évidemment dans celui que se livrent les deux antagonistes mais aussi dans un combat final hautement symbolique qui offre une des séquences les plus jouissives de la saga. Pour se mettre dans les souliers de l'Histoire de la saga, le scénario de J.J. Abrams remet en avant le poids de la destinée (notamment pour l'identité de Rey) que Rian Johnson avait décidé de balayer d'un revers de la main. Cette Ascension de Skywalker va montrer des personnages qui luttent contre un destin qui leur a été forgé (par la famille, les institutions ou la Force...) en devant souvent savoir à quel bon moment ils doivent aller contre ou alors complètement s'y abandonner. Même si le film ne brille clairement pour sa profondeur, cette mise en scène de personnages en lutte autant physiquement que psychologiquement fonctionne bien. Comme souvent dans Star Wars, le thème de l'espoir est abordé ici par le biais de la peur comme de l'isolement provoqué par un ennemi implacable qui saura en jouer. Les deux petits reproches que l'on peut quand même avoir c'est de reprendre le poncif du « pouvoir de l'amitié » comme l'hésitation du film qui tente parfois d'être sombre pour ne pas l'assumer ensuite...

Visuellement, le film est une véritable claque qui nous en met plein les yeux du début jusqu'à la fin. En termes de direction artistique comme de qualité des effets spéciaux, on est vraiment aux anges. Le rythme soutenu propose de nombreux combats et autres poursuites que cela soit sur terre ou dans l'espace. Il y a beaucoup de moments de bravoure dotés d'ambiances visuelles souvent différentes. Cela permet d'accentuer l'énergie qui se dégage de ce film avec un condensé de ce qu'on aime sur Star Wars : des créatures attendrissantes ou dangereuses, des droïdes attachants, des planètes exotiques, des combats au sabre alors que les éléments se déchaînent, des vaisseaux familiers ou plus surprenants et des batailles dantesques... Les sociétés d'effets spéciaux se sont surpassées pour donner vie à cette incroyable conclusion. L'utilisation assumée d'effets et techniques en direct offre parfois un charme désuet très efficace. On peut aussi mettre en avant l’impressionnante utilisation de rushs de Carrie Fisher afin de l'intégrer dans l'histoire de manière totalement convaincante. Et que dire de la musique de John Williams qui offrent une sorte de best-of tout en proposant de nouvelles pistes démontrant une nouvelle fois l'immense talent du monsieur. Tout l'aspect artistique du film participe beaucoup à ce sentiment de « touche finale » du film où l'on brasse vraiment les différentes époques de la saga Star Wars avec une réelle efficacité. Il faut néanmoins aussi reconnaître qu'il ne s'agit pas du plus audacieux des Star Wars.

La réalisation de J.J. Abrams permet de se rendre compte à quel point l'Américain est un grand nom du film d'aventure dans la continuité de ce qu'il nous avait offert depuis Mission : Impossible III suivi, d'entre autres, Super 8 et bien sûr du Réveil de la Force. Le réalisateur est vraiment le maître d'un rythme qu'il maintient toujours de manière assez soutenu sans jamais être indigeste. Il offre, à l'aide de son directeur de la photographie Dan Mindel, des plans proprement incroyables visuellement et ose vraiment le clinquant/grandiloquent sans être jamais verser dans le ridicule. Un équilibre compliqué permettant d'offrir ce spectacle sans temps mort. Bref, J.J. Abrams est sûrement le réalisateur le plus talentueux ayant travaillé sur la saga Star Wars aux côté d'Irvin Kershner. Pour ce qui est du casting, il faut avant tout saluer la performance d'Adam Driver (Le Réveil de la Force, Les Derniers Jedi...) excellent dans son tiraillement et impressionnant physiquement. Face à lui, Daisy Ridley (Le Réveil de la Force, Les Derniers Jedi...) reste la bonne pioche de cette trilogie rendant son personnage de Rey très attachant tout en lui apportant ici plus d'épaisseur. John Boyega (Le Réveil de la Force, Les Derniers Jedi...) est efficace dans un rôle malheureusement une nouvelle assez cliché tandis que Oscar Isaac (Ex Machina, Les Derniers Jedi...) est toujours aussi charismatique en héros souvent cynique. Enfin, on saluera la dernière performance de Carrie Fisher (malheureusement bien malgré elle) mais aussi les apports intéressants de Ian McDiarmid, Billy Dee Williams, Anthony Daniels, Keri Russell, Lupita Nyong'o, Richard E. Grant ou Naomie Ackie.

La conclusion de à propos du Film : L'Ascension de Skywalker #9 [2019]

Auteur Bastien L.
85

S'il est sûr que l'épisode IX ne fera pas l'unanimité, il est néanmoins un grand film d'aventure qui offre l'essence d'un grand Star Wars : une approche pulp, une aventure menée tambour battant, une dissertation de l'affrontement entre la Lumière et les Ténèbres et une claque visuelle de tous les instants. Une œuvre imparfaite menée avec l'énergie de ceux n'ayant plus rien à perdre et qui réussit à rendre justice à cette grande saga souvent malmenée à tort comme à raison. Une œuvre majeure pour le cinéma de divertissement menée par un J.J. Abrams au somment de sa forme et un casting solide.

On a aimé

  • Un amour de la saga communicatif
  • Une grosse claque visuelle
  • Un divertissement de qualité très bien rythmé

On a moins bien aimé

  • Le tout début assez confus
  • L'aspect cadavre exquis encore présent
  • Des facilités scénaristiques

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