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Critique du film : Morbius [2022], par Bastien L.
Avis critique rédigé par Bastien L. le vendredi 1 avril 2022 à 09h00
The Batman
Que cela soit avec des films, des séries TV via des suites, des reboots ou des univers partagés, les super-héros ont envahi nos écrans puisant dans des catalogues apparemment inépuisables de personnages plus ou moins connus. Et en ce mois de mars 2022, c'est au tour de Morbius de se présenter au monde.
On ne va pas se mentir, le personnage de Morbius n'est ni le plus connu, ni le plus charismatique des ennemis de Spider-Man. Il a été créé en 1971 par le scénariste Roy Thomas et le dessinateur Gil Kane comme nouvel ennemi du Tisseur au sein de sa série régulière. Après avoir fait des apparitions ici et là, Morbius eut le droit à ses propres séries notamment en 1992-1995 ou en 2013. Sur grand écran, il fut déjà question de l'y voir apparaître notamment en grand méchant de Blade 2 avant que le film prenne une autre direction. Il faut ensuite attendre 2017 pour qu'un projet refasse surface alors que Sony, détenteur des droits au cinéma de la licence Spider-Man incluant tous les personnages créés dans ses comics, décide de créer son Sony's Spider-Man Universe ayant des liens de plus en plus importants avec le Marvel Cinematic Universe. Après les résultats positifs du premier Venom en 2018, c'est au tour de Morbius d'être choisi pour poursuivre ce nouvel univers partagé. Produit notamment par l'inévitable Avi Arad, le projet cherche pendant un temps un réalisateur avant de se tourner vers le Suédois Daniel Espinosa qui poursuit ici sa carrière à Hollywood après Life - Origine Inconnue, notamment. Il est accompagné des deux scénaristes Matt Sazama et Burk Sharpless assez à l'aise dans le genre fantastique puisqu'on leur doit les scénarios de Dracula et Le dernier chasseur de sorcières. En parallèle, l’Américain Jared Leto a été choisi pour incarner Morbius puis le tournage se déroule principalement dans une Angleterre censée simuler New-York. Et comme beaucoup de blockbusters ces dernières années, Morbius entre dans l'enfer du Covid le voyant sans cesse repousser de juillet 2020 à mars 2022 lors d'une sortie mondiale marquée par des retours pas vraiment élogieux...
Se déroulant à New-York, le film raconte l'histoire du génie scientifique Michael Morbius (Jared Leto) qui se bat pour trouver un remède contre le mal dont il souffre à savoir une maladie du sang le rendant faible (il ne peut se déplacer sans béquille) et nécessitant un changement régulier de son sang. Il travaille ainsi dans un laboratoire privé où il mène ses recherches (notamment l'invention d'un sang de synthèse) tout en aidant des patients atteint de problèmes aussi complexes que le sien aux côtés de Martine Bancroft (Adria Arjona), elle aussi scientifique de génie. Ce laboratoire est en partie financé par le meilleur ami de Morbius, Milo (Matt Smith), avec qui il partage la même maladie et qu'il a connu il y a plusieurs décennies en Grèce dans l'institut spécialisé s'occupant d'eux sous la supervision de Nicholas (Jared Harris) qui continue à veiller sur eux. Pour ses dernières tentatives, Morbius a capturé des chauves-souris vampires dont il mélange les gènes avec les siens lors d'une expérience clandestine sur un navire. Sous la supervision de Bancroft, Morbius se transforme alors en une bête assoiffée de sang tuant tout l'équipage. Il réussit néanmoins à maquiller l'affaire et retourner dans son labo afin de comprendre qu'il est certes guéri (récupérant pas mal de pouvoirs au passage) mais qu'il doit consommer du sang pour rester en forme. Sachant que celui de synthèse finira par ne plus faire effet que Milo aimerait bien lui aussi pouvoir être « guéri ».
Le scénario du film est malheureusement beaucoup trop classique et prévisible. Et on touche directement au principal problème du film qui semble dérouler paresseusement son cahier des charges du film de super-héros. D'un côté, cette paresse permet d'offrir un spectacle assez calibré qui se déroule sans réels encombres devant nos yeux habitués à ce genre de film. Malheureusement, on est face au même problème que devant les Venom à savoir l'impossibilité de réellement plonger dans l'horreur et la violence pure alors que le personnage semble clairement s'y prêter. Il semble que le chemin tracé par Joker (ayant le même budget que Morbius autour de 75 millions de dollars) peine à faire des émules. Tout cela reste trop sage et prend même parfois le spectateur pour des idiots. Il y a constamment la volonté de souligner à gros traits ce que n'importe qui a déjà compris que cela soit via la voix off de Morbius qui décrit la découverte de ses pouvoirs ou encore le duo de flics (Tyrese Gibson et Al Madrigal) qui au final ne sert absolument à rien si ce n'est répéter les évidences du scénario.
Mais ce qui m'a le plus interpellé reste les deux scènes post-générique qui sont purement incompréhensibles dans le sens où cela arrive sans aucune logique et que cela semble complètement contredire ce qui a été bâti avec le personnage de Morbius. Alors certes, ces deux scènes ne font pas la qualité du film mais elles s'avèrent symptomatiques des majors recherchant à tout prix de nouveaux univers connectés avec la volonté des les vendre aux spectateurs quitte à complètement les faire sortir du film. On a donc le sentiment que Morbius est un jalon de plus, une étape, vers un autre film qui en annoncera un autre ect... Et au final, Morbius ne raconte pas grand chose. Enfin si, il essaye mais ce n'est jamais vraiment probant. On brasse un peu de bioéthique, on parte de la condition difficile des handicapés, on tente à un moment d'opposer Morbius et son ennemi sur le fait de savoir garder son humanité. On joue un peu avec le mythe des vampires... Des miettes lâchés ici et là mais rien de bien consistant pour ne pas perturber le sacro-saint divertissement.
Alors tout n'est pas absolument à jeter dans Morbius qui reste une production de qualité offrant des moments assez sympathiques en ce qui concerne ses scènes d'action. Tout cela à grand renfort d'effets numériques offrant des affrontements assez originaux dans le sens où Morbius se déplace en laissant derrière lui une sorte de brume qu'on pourrait rapprocher de celle de Diablo de la saga X-Men quand il se téléporte. Des effets visuels qui se sont aussi chargés de donner son faciès de vampire à Morbius qui se rapproche certes de la chauve-souris tout en évoquant un peu un zombie. Une approche assez surprenante qui ne risque pas de plaire à tous. Pour ce qui est de l'univers du film, il offre un mélange de science-fiction à travers les expérimentations de Morbius comme du fantastique avec l'idée d'un héros vampire. C'est plus le premier point qui est bien exploité tandis que le côté suceur de sang reste malheureusement bien trop sage histoire que le film soit visible par le plus grand nombre. Sans oublier un méchant plutôt ridicule la plupart du temps empêchant vraiment de le prendre au sérieux. Par ailleurs, l'affrontement final s'est avéré assez frustrant à mes yeux car trop vite expédié. Enfin, il y avait une volonté d'avoir une approche assez sombre avec une représentation assez froide de New-York étant plutôt réussie.
Alors je ne connaissais absolument pas le travail de Daniel Espinosa avant de voir ce film donc il m'est difficile de juger ses talents de réalisateur. Avec Morbius, il est compliqué de ne le ranger dans la catégorie du yes-man de plus interchangeable qui pullule à Hollywood (il était apparemment le troisième choix des studios...). Une grosse production, des scénaristes avec qui il n'a jamais travaillé, la volonté d'ancrer le film dans un univers partagé ou encore la direction « sombre mais pas trop » n'ont pas dû l'aider. Il livre néanmoins un travail honnête, calibré comme beaucoup de blockbusters actuels démontrant qu'il peut gérer de grosses machines. Là où il échoue le plus selon moi c'est quand il tente de nous faire peur lors de deux principales scènes sans jamais y parvenir sauf à recourir à un jump scare tellement attendu. Pour ce qui est des acteurs, ce n'est malheureusement pas la joie non plus. Jared Leto (Requiem for a Dream, Blade Runner 2049...) semble avoir voulu faire le contre-pied complet de son Joker dans Suicide Squad est étant d'une monotonie et d'une fadeur assez surprenantes... On a parfois l'impression qu'il aimerait être ailleurs sans pour autant complètement mauvais. On sera plus critique en ce qui concerne Matt Smith (Doctor Who, Lost River...) qui cabotine à fond en devant certes se coltiner un personnage pas très bien écris. Il est au coeur de passages assez génants rappellant les heures sombres de Tobey Maguire... On retiendra plus la partition de Adria Arjona (The Belko Experiment, Pacific Rim : Uprising...) plutôt charismatique en scientifique partagée entre son cœur et sa conscience face à la situation. Dans les seconds rôles, Jared Harris et Tyrese Gibson font parler l'expérience tandis que Al Madrigal s'avère assez drôle dans son rôle de flic un poil froussard.
La conclusion de Bastien L. à propos du Film : Morbius [2022]

Morbius n'est qu'un film de super-héros de plus parmi tous ceux qui sortent actuellement. Un divertissement calibré voulant nous offrir ce qu'on attend d'action, d'histoire balisée et de personnages plus ou moins charismatiques. Cela peut fonctionner à quelques moments tant le film n'est pas désagréable à regarder. Mais son positionnement marketting agace notamment en étant trop timoré avec un réalisateur comme des acteurs beaucoup trop sur la retenue...
On a aimé
- Un spectacle calibré
- Quelques scènes d'action
- Un personnage principal assez intéressant
On a moins bien aimé
- Un scénario d'une trop grande paresse
- Le positionnement marketting du film
- Un réalisateur et des comédiens à l'économie
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