Critique Rogue One : A Star Wars Story [2018]

Avis critique rédigé par Bastien L. le dimanche 13 novembre 2022 à 09h00

Une adaptation au rabais

La novélisation a toujours été un exercice délicat tant le projet peut s'avérer bancal car on ne sait pas toujours quel public viser. D'où parfois un manque de conviction de la part des créateurs comme sur l'adaptation en comics de Rogue One.

Sorti sur nos écrans fin 2016, Rogue One de Gareth Edwards fut le premier spin-off de la saga Star Wars à sortir au cinéma après le rachat de la licence par Disney. Un projet censé raconter les vols des plans de la terrible Etoile Noire dont il est fait mention aux débuts de Un Nouvel Espoir. Le projet fut évidemment accompagné de ses novélisations/adaptations sur différents supports papier comme le roman par Alexander Freed et une mini-série de comics en 6 épisodes/issues. C'est donc la seconde qui nous intéresse ici, un projet piloté par Marvel qui apparut dans les étales lors de l’année 2017. Sans leur manquer de respect, il faut avouer que l'adaptation a été confiée à une équipe de créateurs alors peu connus à moins d'être un passionné de l'industrie des comics. Au scénario on retrouve l'Américaine Jody Houser tandis que les dessins sont confiés à l'Italien Emilio Laiso, secondé par Oscar Bazaldua et Paolo Villanelli. Cette novélisation sortit chez nous début 2018 éditée dans un seul album par Panini Comics.

Située peu de temps avant Un Nouvel Espoir, cette mini-série très fidèle au film raconte le parcours de Jyn Erso enrôlée malgré elle par l'Alliance Rebelle pour prendre contact avec son ancien mentor Saw Gerrera. Ce dernier détient un pilote impérial disant être en contact avec Galen Erso, père de Jyn, qui travaille pour l'Empire sur une mystérieuse super-arme. Jyn va être chapeautée par l'agent Rebelle aux méthodes expéditives Cassian Andor et son droïde impérial reprogrammé K-2SO. Tous les trois doivent trouver Saw sur la planète désertique de Jedha où ils vont rencontrer autant d'alliés que d'ennemis. Pendant ce temps, il existe une lutte d'influence à la tête de l'Empire pour savoir qui pourra contrôler cette puissante arme. Le gouverneur Tarkin voudrait bien remplacé le chef du projet, le directeur Krennic, qui pour sa part va tout faire pour que le pilote ne puisse pas délivrer ses informations.

Malgré un dernier acte riche en action, Rogue One est un film assez bavard qui change beaucoup de lieux dans sa première moitié. Un des principaux défauts du film qui est ici difficilement gommé par la scénariste Jody Houser. Le travail d'adaptation se fait malheureusement à cent à l'heure avec des changements de lieux assez abruptes et une faible caractérisation des personnages. Pire, la bataille finale est un peu expédiée faisant que la lecture n'est pas toujours agréable tant on sent que la scénariste s'efforce surtout d'être efficace. En l'état il est même difficile de juger des qualités d'auteure de Jody Houser qui a dû accepter un défi très difficile à relever et qui finalement s'en sort difficilement. Bref, si vous n'avez pas vu le film vous allez être perdus. On peut néanmoins noter que Jody Houser a pu rallonger des scènes du film ou en créer de nouvelles complétant un peu le récit. On découvre ainsi la discussions entre le pilote et Galen le poussant à déserter ou encore des scènes de jeunesse de Jyn auprès de Saw. Jody Houser mêle ici habilement les flash-backs pour donner plus de poids à ces scènes. Mais bon... L'intrigue déçoit globalement sans que cela soit un désastre.

Malheureusement le constat est assez similaire en ce qui concernent les dessins. Sans être honteux, le travail de Emilio Laiso oscille entre le correct et l'efficace. Les deux principaux défauts sont d'abord les visages des héros qui tentent une ressemblance avec les acteurs du film sans que cela soit réellement convaincant. De plus, les visages sont trop changeants d'une page à l'autre. Ensuite, les trois artistes (Laiso ainsi que Bazaldua et Villanelli comme indiqué plus haut) ne se sont pas foulés au niveau des décors qui sont peu détaillés, cachés par des personnages en gros plans ou même absents par moments... Néanmoins il y a des qualités comme la colorisation judicieuse permettant de bien rendre compte des différentes planètes, un travail plus intéressant en ce qui concerne les droïdes, les vaisseaux ou Dark Vador. De même il y a quelques bonnes idées de mise en page comme lorsque le pilote subit « l'interrogatoire » d'un alien traqueur de mémoire. Malgré cela, on a quand même l'impression en lisant cette adaptation que, pour le scénario comme pour les dessins, il y a eu un manque réelle de conviction de la part des créateurs peut être trop conscients qu'ils étaient en train de réaliser un produit dérivé à l'intérêt limité...

La conclusion de à propos de la Bande Dessinée : Rogue One : A Star Wars Story [2018]

Auteur Bastien L.
45

L'adaptation en comics de Rogue One semble avoir été faîte par dessus le jambe. Le récit est finalement confus malgré quelques passages inédits intéressants. Le constat n'est pas plus glorieux pour les dessins qui offrent quelques qualités mais sont finalement très quelconques.

On a aimé

  • Les scènes inédites
  • La coloration
  • Dark Vador

On a moins bien aimé

  • Un scénario abscon si on n'a pas vu le film
  • Des dessins trop simplistes
  • On sent un réel manque de motivation derrière le projet

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