Critique Phasma [2018]

Avis critique rédigé par Bastien L. le mercredi 3 novembre 2021 à 09h00

Mad Wars : Phasma Road

« L'hyperespace a quelque chose de rassurant. Que l'on coure au-devant des ennuis ou qu'on les fuie, c'est toujours la même chose. Régulier, beau, apaisant – même pour une espionne transportant des informations si sensibles que beaucoup tueraient pour les obtenir. »

Les produits dérivés tels que les romans accompagnant la sortie des films ont souvent la fonction de nous faire vivre de nouvelles aventures aux côtés des héros ou alors de nous en apprendre plus sur un personnage en particulier comme avec Phasma.

On ne peut pas dire que l'énigmatique officière du Premier Ordre, le capitaine Phasma, ait marqué les mémoires dans le bon sens du terme lors de la sortie du Réveil de la Force fin 2015. Personnage secondaire (pour ne pas dire tertiaire) masqué tout en armure dont a l'impression qu'il n'est là que pour une idée : tenter de créer un nouveau Boba Fett pour la nouvelle trilogie Star Wars. Malgré ce manque d'intérêt pour le personnage, cela n'empêche pas LucasFilm de commander un roman censé raconter son passé dans une gamme de produits dérivés intitulée Voyage vers Star Wars Episode VIII : Les Derniers Jedi accompagnant donc la sortie du film éponyme fin 2017. Le projet est confié à une nouvelle venue dans l'Univers étendu Star Wars à savoir Delilah S. Dawson évidemment spécialisée dans la fantasy et la SF.

Le roman se déroule des années avant Le Réveil de la Force alors que l'espionne de la Résistance Vi Morandi est arrêtée par le Premier Ordre. Elle est finalement gardée prisonnière par l'instructeur des jeunes recrues, le capitaine Cardinal, qui la cache aux yeux de sa hiérarchie dans un seul but : l'interroger, quitte à la torturer, pour en savoir plus sur sa rivale Phasma. Il souhaite en découvrir les sombres secrets pour la discréditer auprès de ses supérieurs. Il se trouve que Vi a récemment rencontré une personne ayant grandi aux côtés de Phasma sur la planète désolée de Parnassos tout en étant témoin de son enrôlement au sein du Premier Ordre grâce à Brendol Hux, le père du Général Hux, vu dans les films. Le roman alterne donc les phases au présent voyant Vi et Cardinal discuter alors que la première raconte les aventures de Phasma en tant que guerrière d'une tribu vivant misérablement...

Le structure du roman est ainsi peu classique pour du Star Wars puisqu'il y a une alternance du passé et du présent selon les chapitres. Par ailleurs, les chapitres dans le passé gardent le point de vue de Vi Morandi qui se contente de raconter ce que son témoin, la guerrière Siv, lui a raconté n'hésitant pas à intervenir. Cela fonctionne assez bien surtout que le style de Dawson est plutôt fluide permettant de rendre attachant ses personnages tout en proposant de nombreuses péripéties. Que cela soit Vi Morandi, Cardinal ou alors les compagnons de route de Phasma (Siv en tête), on trouve les personnages attachants. Sauf peut-être Phasma finalement qui n'est encore une fois pas vraiment humanisée pour deux raisons simples : on est très rarement dans sa tête et le but du roman est d'accentué son statut de légende du Premier Ordre puisque tous les personnages semblent la regarder avec peur et admiration devant son caractère en acier trempé comme ses prouesses guerrières. On a le sentiment que le personnage reste aussi monolithique que dans les films malgré quelques petites failles ici et là sans qu'elles soient vraiment exploitées.

La particularité du roman est aussi de proposer un récit proche du post-apocalyptique. Le gros du récit de Vi se déroulant sur la planète Parnassos ayant connu une apocalyspe inconnue. La planète est isolée du reste de la galaxie et ses civilisations ont énormément régressé. Phasma et les siens font ainsi la rencontre de soldats du Premier Ordre, dont Brendol Hux, et vont les accompagner pour récupérer leur vaisseau en voyageant à travers des terres désolées peuplées de créatures belliqueuses et d'autochtones peu accueillant. On sent l'influence de Mad Max et de ses étendues désertiques, des courses poursuites dans le désert où se jouent des aventures assez intéressantes. L'auteure se fait plaisir et permet une approche rafraîchissante de Star Wars qui ne sera peut-être pas au goût de tous tant on frôle souvent avec le hors-sujet par moments. Mais ces ambiances différentes (dont une faisant grandement penser au film Gladiator) fonctionnent souvent. Pour ce qui est de l'univers Star Wars, on en apprend plus sur le passé de Phasma évidemment mais aussi sur les programmes de formation des stormtroopers et des luttes interstines du Premier Ordre. Cela permet à Delilah S. Dawson de traiter du thème principal du roman : la fidélité auprès d'un leader et la manière dont l'endoctrinement, l'habitude, l'honneur et l'opportunisme font que des êtres sont capables de s'oublier eux-mêmes pour suivre leur chef. Cela est vraiment bien traité.

La conclusion de à propos du Roman : Phasma [2018]

Auteur Bastien L.
68

Un roman assez déroutant que ce Phasma. Il ne plaira clairement pas à tous de par son personnage principal assez clivant qui se rapproche trop souvent de la caricature d'elle-même. Néanmoins, le reste est plutôt convaincant comme une double temporalité, des personnages attachants et une aventure façon post-apocalyptique bien rythmée quand bien même elle s'avère parfois assez poussive.

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Critiques de Livres de Bastien L.

On a aimé

  • L'ambiance post-apocalyptique
  • La double narration
  • Les personnages secondaires

On a moins bien aimé

  • Phasma manque clairement de relief
  • Parfois poussif
  • Il faut réellement rentrer dans le délire à la Mad Max
► le Roman Phasma
► L'oeuvre Star Wars

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