Critique Assassin's Creed III : Liberation #3 [2012]

Avis critique rédigé par Bastien L. le samedi 19 février 2022 à 09h00

Au coeur du Bayou

Critique de la version Vita

Ils ne sont pas beaucoup parmi les éditeurs tiers à avoir voulu donner sa chance à la Playstation Vita avec des titres originaux à l'instar de Ubisoft avec Assassin's Creed III : Liberation.

Fin 2012, la saga Assassin's Creed est au sommet avec un rythme de croisière de un titre par an et la promesse d'un Assassin's Creed III devant renouveler la licence sous fond de Révolution américaine. Une saga qui n'hésite pas à proposer des spin-off sur consoles portables, des titres passables comme les deux opus sur DS (Les Chroniques d'Altair et Discovery) aux allures de Prince of Persia tandis que Bloodlines (2009) sur PSP reste de triste mémoire. On se disait néanmoins que la Vita avait la puissance nécessaire pour supporter une licence ayant fait de l'open-world un de ses attraits principaux. Le projet est confié à la filiale Bulgare de la firme française basée à Sofia ayant alors réalisé un jeu Ghost Recon pour DS ainsi que des casual games. Le studio est aidé par la filiale milanaise et aussi par Ubisoft Montréal en charge des jeux principaux. Liberation est réalisé par le vétéran Julian Gollop surtout connu pour ses jeux de stratégie comme le premier XCOM. Ce spin-off autonome a donc pour but de  proposer une histoire parallèle à Assassin's Creed III, un open-world crédible techniquement et une nouvelle héroïne devant apporter un peu de diversité. Sorti fin 2012 sur Vita, le jeu a eu le droit à des portages améliorés techniquement sur PS3, Xbox 360, PC mais aussi sur PS4, Xbox One et Switch au sein de la version Remastered de Assassin's Creed III.

L'histoire se déroule en Louisiane pendant la seconde moitié du XVIIIème siècle. On suit les aventures de Aveline de Grandpré, fruit de l'union d'un colon français (négociant de son état) et d'une esclave qu'il a affranchi. Malheureusement pour notre héroïne, sa mère a disparu quand elle était jeune vivant néanmoins heureuse avec un père et une belle-mère attentionnés. Elle a grandi à la Nouvelle-Orléans et a été formée en secret par l'étrange assassin Agapé vivant reclus dans le Bayou. Parralèlement, Aveline assiste au transfert de souveraineté de la Louisiane passant sous contrôle espagnol rendant nerveux les colons français. Elle va se servir de la couverture constituée par le négoce de son père pour organiser ses missions aux côtés de Gérald qui en pince sérieusement pour elle. La main-mise espagnol semble cacher un étrange complot orchestré par les Templiers via des disparitions d'esclaves. En toile de fond, Aveline va aussi s'associer aux contrebandiers du Bayou tout en observant d'un œil distant la Révolution américaine et en s'interrogeant de plus en plus sur le bien-fondé de l'esclavagisme... L'histoire se concentre aussi sur le fait que vous incarnez Aveline à travers une machine proposée par Abstergo (une multinationale liée aux Templiers) que quelqu'un réussit à pirater...

Les mauvaises langues dirons que la saga Assassin's Creed n'a jamais brillé par ses scénarios mais même à cette échelle, celui de Liberation est une réelle déception. La faute surtout à une histoire décousue menée par des dialogues tellement insipides que ça en devient parfois risible. D'autant plus que les péripéties s'enchaînent sans logique et qu'on nous offre des rebondissements ne tenant pas vraiment debout. Cela ruine évidemment tout le propos du jeu et l'attachement qu'on aurait pu avoir envers les personnages. L'histoire veut nous parler de la liberté sous différentes formes et différentes thèmes (la famille, l'esclavagisme, celle mentale, l'engagement politique, la vie de marginal...) mais cela ne fonctionne pas à cause d'une histoire de faible qualité. On s'attache quand même à Aveline grâce à sa détermination face à des événements qu'elle subie d'abord avant de prendre en main sa destiné. Un meilleur scénariste aurait pu apporter tellement plus en termes de narration comme de dialogues pour une histoire qui dispose quand même de quelques bonnes idées comme son refus du manichéisme tout en se basant sur une métisse fille d'une esclave et d'un propriétaire d'esclaves alors que l'esclavage est la norme. Sans oublier une petite touche vaudou. Même en ce qui concerne l'intégration de l'Histoire au sein de cette lutte séculaire entre les Assassins et les Templiers on est légèrement déçu car les figures historiques sont très loin d'êtres connues et qu'Aveline évolue en marge des grands événements car c'est après la guerre de Sept Ans et elle ne prend pas part à la Révolution...

On en attendait beaucoup du titre d'un point de vue technique et sur ce niveau il ne déçoit pas. On a le droit à deux grosses zones en open-world à savoir la Nouvelle-Orléans et le Bayou. Deux zones différentes entre une ville de colons et un lieu plus sauvage où se cachent les contrebandiers. Et cela reste assez impressionnant de parcourir de telles zones aussi peuplée sur Vita. C'est à ce moment là que le feeling agréable si propre à cette saga fait son effet : une reconstitution historique de lieux agréables à parcourir en mode parkour. Alors certes, on est graphiquement un ton vraiment en dessous (notamment le bayou assez terne) des épisodes sur consoles tandis que Uncharted : Golden Abyss ou Gravity Rush font mieux sur Vita. Néanmoins, on reste assez charmés et impressionnés par le travail effectué par Ubisoft Sofia réussissant un pari à savoir proposer un Assassin's Creed de poche qui tient la route. La Nouvelle-Orléans offre un certain cachet et le jeu n'hésite pas à nous offrir quelques autres surprises en termes de lieux et d'ambiances que l'on vous laisse découvrir. L'habillage sonore est aussi de qualité notamment les musiques assez marquantes de Winifred Phillips.

Les connaisseurs de la saga vont aussi pouvoir reprendre leurs habitudes en ce qui concerne le gameplay. On a toujours affaire à un jeu d'aventure/action à la troisième personne où des mécaniques d'infiltration ont leur importance. Disons que comme les jeux principaux, ce spin-off offre les mêmes qualités et les mêmes défauts. C'est très jouable, on apprécie la sensation de traverser de vastes zones en utilisant des chemins plutôt aériens tout en pouvant grimper partout. C'est toujours aussi grisant d'incarner un assassin pouvant éliminer discrètement (notamment avec des fléchettes empoisonnées) et plus frontalement des ennemis. Grimper sur des bâtiments immenses pour faire une chute dans une charrette de foin... Bref, on est en terrain connu avec ce que cela comporte de combats parfois brouillons, d'IA capricieuses en ce qui concerne les gardes et d'une limitation quand il s'agit de vouloir jouer discrètement. Apparaît donc le même principal problème que Assassin's Creed III à savoir que les villes américaines du XVIIIème siècle se prêtent moins bien à ce gameplay basé sur la fuite et la progression sur les toits car le bâti est bien moins dense. Une des grandes forces de la saga à souvent été à mes yeux les à-côtés parfois proposés sous formes de temples pour récupérer des objets ou des artefacts. Il y en a quelques uns ici proposant finalement les meilleurs moments du jeu quand il se fait plus linéaire. Ce qui est assez paradoxal pour un open-world malheureusement...

Le titre offre quand même ses propres mécaniques à commencer par un système de costumes. Aveline peut s'habiller en assassine, en dame (longue robe) ou en tenue d'esclave. Ce qui lui permet d'être perçue différemment par le monde qui l'entoure. En dame, elle est plus respectée et peut charmer les gardes, en esclave elle peut plus se fondre dans la masse et elle se bat mieux en assassine. Cela permet différentes approches lors des missions (même si certaines imposent la tenue) mais peine finalement à convaincre. Tout d'abord, incarner la dame s'avère frustrant car elle ne peut courir ni grimper donc l'intérêt du jeu en prend un coup. Ensuite, chaque costume à un indice de recherche qu'il faut faire baisser de manière différente (assassiner un témoin, décoller des affiches ou corrompre les bonnes personnes) et cela s'avère pénible car ces indices montent trop rapidement et souvent pour pas grand chose. Leur fonctionnement est peu logique et passer son temps à les faire baisser n'est pas la meilleure définition de l'amusement. Le titre propose aussi d'autres à-cotés (comme faire prospérer son négoce) mais l'ensemble s'avère inutile. On notera aussi l'apparition d'un fouet qui est essentiel dans les phases de la plate-forme façon Indiana Jones tout en simplifiant grandement les combats. Les quêtes annexes sont quant à elles trop basiques. Le jeu dispose néanmoins d'une bonne durée de vie permettant de s'amuser même si on hésite souvent à aller au-delà de la trame principale...

La conclusion de à propos du Jeu Vidéo : Assassin's Creed III : Liberation #3 [2012]

Auteur Bastien L.
65

Assassin's Creed III Liberation est avant-tout une réussite technique réussissant à proposer un open-world sur Vita qui reconstitue bien la saveur de cette licence culte. On apprécié aussi d'incarner un personnage assez novateur dans la saga comme le sentiment de liberté particulier qui se dégage de la série. Malheureusement, l'histoire est bien trop bancale et les fonctions annexes peu convaincantes. Le gameplay reste solide mais néanmoins limité.

On a aimé

  • Un Assassin's Creed de poche, techniquement très propre
  • Aveline, une héroïne originale
  • Le sentimé de liberté

On a moins bien aimé

  • Le scénario
  • Un épisode mineur
  • Les nouveautés peu convaincantes

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